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Editori@l - Page 29

  • PARACHUTAGE

    On a entendu n’importe quoi sur ces élections législatives en matière de terrain. Et pour cause ! La conjonction d’une possible victoire de la gauche et d’un accord gouvernemental PS/EELV/PRG a crispé depuis longtemps certains élus locaux qui n’ont pas eu d’investiture nationale. A gauche comme à droite, les parachutés ont subi toutes les critiques, jusqu’à cet absurde fausse primaire à la Rochelle qui oppose Falorni à Royal.

    Il faudrait rappeler quelques principes, oubliés depuis nos cours d’éducation civique.

    Un député est élu localement. Mais un député n’est pas un élu local. Le maire ou le conseiller général sont des élus locaux.

    Le député vote les lois de la nation. Il doit penser aux intérêts de la nation et non de sa circonscription. Il n’est pas élu pour représenter sa circonscription. Il est élu par sa circonscription. Cette élection, locale, donne une légitimité mais aussi, et surtout, un contact avec le terrain.

    Le parachutage n’a ceci de gênant qu’il disqualifie parfois certains édiles locaux. Mais ces derniers, qui tiennent souvent les appareils locaux.

    Historiquement, à l’aube de la République bourgeoise, le parachutage était réclamé par les partis de gauche. Ils souffraient d’une moins bonne implantation locale que les bourgeois locaux.

    Pour cette dernière législative, vous avez pu lire ici, ou là des critiques contre les parachutages faciles (Fillon dans le 7ème arrondissement de Paris, Guéant à Boulogne Billancourt, Guaino dans les Yvelines Martin à Antibes , j'rigole)).

    Mais pas contre le parachutage en soi, bien au contraire. On peut souhaiter l’échec local du personnalité nationale que l’on n’aime pas. Mais si l’on soutient son action ou si l’on reconnaît un tant soit peu ses qualités nationales, alors la question de son parachutage est inopérante.

  • INTOX

    Tous les jours je reçois sur ma boite mail des propos mensongés sur François Hollande depuis son élection à la présidence de la République

    Ces propos ne semblent pas envoyés que par la droite et son extrême

    Voiçi le dernier en date  

    Désintox : le coût de la journée d'investiture de François Hollande

     

    Depuis quelques jours, un message est relayé sur le net à droite et à l'extrême-droite. Il détaille le prétendu coût exhorbitant de la journée de cérémonie d'investiture de François Hollande, à partir d'éléments totalement fallacieux. Raillant la «gauche morale» et la «présidence normale» de François Hollande, ce mail cherche à tromper les Français sur la nature d'une gauche qui serait forcément dépensière. Désintox.

    Ne laissons pas faire, rétablissons la vérité !

    1/ Des chiffres totalement fantaisistes.

    Il suffit d'examiner en détail certains des chiffres évoqués dans ce message pour en démontrer l'absurdité totale.

    La plupart sont en réalité tout simplement inventés.

    - «Réception Élysée + Réception Hôtel de Ville de Paris : 17 000 bouteilles de Champagne ont été bues soit un total de 612 000 €»
    380 personnes ont été conviés à la réception à l'Elysée, dont une trentaine d'invités personnels du président Hollande, les autres représentant les différentes institutions et corps constitués.

    Un millier de personnes environ étaient à la réception à l'Hôtel de Ville. En comptant 1500 personnes au total, cela ferait plus de 11 bouteilles de champagne par personne. Si nous ajoutons à cela les prétendus 576 766 euros de boissons diverses affichés dans le mail (Jus de fruits, Soda, Grands Crus, Bière, Whisky et alcool divers), on arrive à un nombre de bouteilles par personne totalement incomptatible avec la physiologie humaine.

    - «Repas des Anciens Ministres Socialistes : 97 215 €»
    Ce déjeuner rassemblait 9 convives autour de la table, soit un coût prétendu de 10 802€ le repas par personne. C'est d'autant plus fantaisiste que ce repas a été filmé par des chaînes de TV et qu'au-delà du protocole élyséen traditionnel, il ne comportait pas de faste particulier.

     

     

     

     

    D'autres chiffres ne correspondent absolument à aucune réalité: il n'y a pas de défraiment de transport dans ce type de cérémonies et la très grande majorité des invités à la cérémonie de l'Hôtel de Ville sont parisiens.

    Il est parfois même difficile d'argumenter dans le détail sur des intitulés vagues pour des montants qui ne correspondent à rien ou des dépenses imaginaires.

    2/ Des chiffres non sourcés.

    Le message annonce «Ces chiffres ont été vérifiés et sont vérifiables» avant de dire qu'ils sont «sous réserves et omissions». Sans qu'aucune source ne soit mentionnée. Ce serait difficile de le faire, vu que les chiffres sortent de l'imagination de leur auteur. Puis il est expliqué que ces chiffres seront disponibles en 2013 après vérification de la Cour des comptes : comment l'auteur peut-il connaître des données qui sortiront dans un an ?

    Ne laissez pas passer l'intox !

    > Répondez systématiquement aux messages que vous voyez passer sur le net à ce sujet en renvoyant à cet article.
    > Signalez-nous les tentatives de désinformation.

     

    Parti socialiste

  • LE CHE A ANTIBES

     

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    Le 6 juin prochain , Eric Martin, candidat de la majorité présidentielle pour la 7ème criconscription des Alpes Maritimes et membre du MRC,  invitera Jean-Pierre Chevènement pour un meeting de soutien. Le Che à Antibes ! C'est une figure historique de la gauche qui sera de passage, toujours impressionnant à rencontrer, lui qui en a tant vu, tant connu, de ses débuts à la SFIO , de la fondation du CERES jusqu'au gouvernement qu'il a deux fois quitté en passant par le congrès fondateur d'Epinay ... Il fera  face à une salle de militants , sympathisants où il reprendra avec éloquence, clarté, précision des arguments qu'il défend depuis si longtemps ...

    Ancien adhérent du CERES j'aime beaucoup sa vision globale de la politique, ses incursions dans le domaine international, son expertise économique même si je n'adhère pas toujours à ce qu'il dit , même si je trouve qu'il a perdu au fil des années de sa radicalité d'antan ..
     
    Alors venez nombreux le mercredi 6 juin à 19h salle du Fort Carré à Antibes . Possibilité de partager le repas d'aprés débat . 
  • LAGARDE DERAPE

    Christine Lagarde a suscité de vives réactions suite à ses déclarations publiées vendredi 25 mai dans le journal The Guardian. Dans cette interview, elle aborde le sujet de la dette grecque et parle de "ces gens qui essaient tout le temps d'échapper aux taxes". La patronne du FMI a également déclaré que "les Grecs devraient commencer par s'entraider collectivement […] en payant tous leurs impôts". 

    Ces propos ont provoqué un tollé, notamment sur Twitter et Facebook, où certains en ont profité pour rappeler le fait que la patronne du FMI ne paie pas d'impôts non plus ! 

    En tant que fonctionnaire international, Christine Lagarde bénéficie d'un régime fiscal spécifique et ne paie donc pas d'impôt sur le revenu. 

    Rappelons qu'en tant que directrice du Fonds Monétaire International, son salaire est d'environ 373.000 euros, auxquels s'ajoute une prime de 67.000 euros. Net d'impôts. 

    Des informations qui ne manquent pas d'alimenter la polémique

     

  • LAGARDE DERAPE

    Tags : Crise des Subprimes, Christine Lagarde, Lehman Brothers, Fanny Mae, Freddy Mac, Merryl Lynch, Ban of America, gouverment US, crise de 1929, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Espagne, plan de relance, Alan Greenspan, prix Nobel d'économie, banques, crises financières, Europe, croissance, récession, Livret A, visite du pape en France, dessin humour, l'avis autorisé

    Samedi, la patronne du FMI a déclaré au Guardian:

    Je pense qu’ils devraient s’aider mutuellement (…) en payant tous leurs impôts. (…) Je pense davantage à ces petits enfants d’une école d’un petit village du Niger qui n’ont que deux heures de cours par jour, qui partagent une chaise pour trois et qui cherchent passionnément à avoir accès à l’éducation. (…) Je pense à eux en permanence, parce que je pense qu’ils ont davantage besoin d’aide que la population d’Athènes.

     La directrice du FMI s’est lancé dans une comparaison douteuse. Une comparaison toute libérale comme on l’attendait. Les libéraux adorent justifier la dégradation des services publics et sociaux au motif qu’il y a pire ailleurs.

  • 27 MAI 1871

    LA COMMUNE DE PARIS

    Au cimetière du Père-Lachaise, on combat à l'arme blanche entre les tombes : 147 communards sont fusillés au mur des Fédérés.
    Pendant la nuit les artilleurs versaillais tirent à boulets rouges pour tenter d'incendier Belleville.

     

    Description de cette image, également commentée ci-après

    Jean Baptiste Clément photographié par Nadar.

    Jean-Baptiste CLEMENT (1837-1903)

     

    Le temps des cerises

    Quand nous en serons au temps des cerises,
    Et gai rossignol et merle moqueur
    Seront tous en fête.
    Les belles auront la folie en tête
    Et les amoureux du soleil au coeur.
    Quand nous en serons au temps des cerises,
    Sifflera bien mieux le merle moqueur.

    Mais il est bien court, le temps des cerises,
    Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
    Des pendants d'oreilles.
    Cerises d'amour aux robes pareilles
    Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
    Mais il est bien court le temps des cerises,
    Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.

    Quand vous en serez au temps des cerises,
    Si vous avez peur des chagrins d'amour
    Evitez les belles.
    Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
    Je ne vivrai pas sans souffrir un jour.
    Quand vous en serez au temps des cerises,
    Vous aurez aussi des chagrins d'amour.

    J'aimerai toujours le temps des cerises :
    C'est de ce temps-là que je garde au coeur
    Une plaie ouverte,
    Et dame Fortune, en m'étant offerte,
    Ne saurait jamais calmer ma douleur.
    J'aimerai toujours le temps des cerises
    Et le souvenir que je garde au coeur.

  • DEANTIBULATIONS 2012

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    CE WEEK END A ANTIBES

    La rue comme lieu d’investigation, une place publique pour se rencontrer, échanger, se divertir, des compagnies de spectacles de rue pour servir quelques représentations propices aux voyages intérieurs.

    L’ACLA propose des déambulations culturelles pour spectateurs experts, public occasionnel ou passants peu pressés, un festival qui se veut le reflet d’un art vivant, un art diversifié et créateur.

    Nous nous sommes fixé comme objectif d’offrir aux arts de la rue un espace, des lieux, une ville d’accueil dans laquelle s’entremêlent théâtre, danse, nouveau cirque, marionnettes, musique …

    Fidèles à notre engagement orienté vers une culture à la portée de tous, nous faisons à nouveau le choix de la gratuité pour l’ensemble des représentations.

    Au détour des ruelles et des voies piétonnes des instants d’émotion, de plaisirs ponctuels ou durables guettent le spectateur.

    « Déantibulations » c’est l’espoir d’une longue et belle balade à travers la vieille ville d’Antibes envoûtée par une ambiance chaleureuse et dynamique, avec le souhait d’inclure le spectateur à l’œuvre qui est en train de se jouer, de s’élaborer, de se découvrir…

    Une manifestation pour tisser un lien étroit entre les comédiens et le public.

    Trois jours durant, le spectacle vivant se répand dans ces brèches antiboises, ces lieux de rencontres que sont les rues et les places transformées pour l’occasion en espaces de jeux et de spectacles à ciel ouvert.

     

    Olivier RIOUFFE,

    Président de l’Association Culture Loisirs Antibes

    Le programme

  • LIBERTE EGALITE FRATERNITE

    A mes amis de droite

     J'aimerai, faire une remarque de fond concernant l'idéologie dépassée du mérite, de l’effort et de l’égalité de la droite française.

    Depuis de très nombreuses années, si ce n’est depuis toujours, la droite justifie sa politique antisociale par le fait que certains individus méritent plus que d’autres, et que de là certains doivent avoir plus que d’autres.

     

     Je souhaite auparavant faire juste une petite objection préalable à ces allégations. Sachez chers citoyennes, chères citoyens, chers amis que la droite se base ici sur une position qui n’est en réalité pas la sienne : l’idéal méritocratique basé sur l’égalité des chances. L’inégalité serait justifiée par une soi-disante égalité des chances. Le premier pour pouvoir être considéré comme valable du point de vue paradigmatique nécessite le second. C'est-à-dire que pour que nous puissions dire qu’il existe des individus plus méritants il faudrait qu’il y ait auparavant des individus égaux dans leurs chances, dans leur droits et dans leurs devoirs. Donc pour la droite les citoyens de France ont tous la même chance d’atteindre les mêmes fonctions qu’elles que soient leur origines (et n’allez pas me dire que cette définition est personnelle voire partisane parce qu’elle est d’Alexis de Tocqueville lui-même). Allez dire ça à nos jeunes élèves de France à qui on retire chaque jours 32 professeurs présents afin de défendre le rêve républicain, le rêve d’Egalité, le rêve de Justice. Donc déjà vous ne pouvez prétendre avoir atteint un système méritocratique, ne pouvant atteindre l’égalité des chances.

     

    De plus, cet idéal de l’égalité des chances semble lui aussi erroné car dans le contexte de l’époque, Alexis de Tocqueville pensait que par l’instruction publique, les inégalités économiques pouvaient être secondarisées par rapport aux égalités politiques. Nous savons aujourd’hui, que les inégalités économiques ne peuvent être secondarisées car l’égalité réelle appelle aussi la justice dans le secteur économique, pour plus de précisions sur cet argument je vous renvoi à l’ouvrage de Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France. L’égalité n’est donc aujourd’hui que relative et vous vous trouvez dans l’erreur.

     

    L'idéologie de droite bat de l’aile déjà sur ce point car elle est impossible à réaliser. Mais, cette idée comporte aussi un côté néfaste à tout esprit d’égalité, à tout esprit républicain. Puis, pour vous il s’agit d’abandonner les autres ceux qui n’ont pas « réussi » leur vie, ceux qui n’ont pas put s’acheter une montre rollex. Je peux vous dire que n’en ayant jamais possédé je ne me sens pas un raté pour autant. Pendant que les riches entrepreneurs s'auto-congratulent, nos jeunes, cherchent des solutions aux impasses auxquelles vous les menez. La société n’est pas faite que d’individus, elle est aussi faite de semblables. Qu'ils sachent une bonne fois pour toute que leur richesse est permise par le labeur, par la sueur, par le travail des salariés qui méritent tout autant. Chaque individu possède sa place dans la société grâce à la division du travail et chacun est donc tout autant important au vivre ensemble. Cette analyse n’est pas de moi encore une fois, c’est celle d’Emile Durkheim. Votre société, au contraire avec un individualisme, je dirais plutôt un égoïsme exacerbé, qui, nous mène au conflit sans fin de classes, de communautés, un conflit de citoyens, un conflit d'êtres, qui nous mène à une société du chacun pour soi, de tous contre chacun, de la guerre de chacun contre tous. Votre croyance d’un hypothétique mérite est donc ici encore erronné. Donc, l’effort pour la droite, c’est justifier les inégalités atrophiées de nos sociétés par un principe inepte et faux. L’incompétence, l’ignorance, la bêtise de l'ancien gouvernement Fillon, l’avidité, la rapacité la domination de certains se justifient de cette croyance  Vous n’êtes alors plus dans l’erreur mais dans la faute.

     

    La justice redistributive pour vous, c’est enfin la fin du modèle social français avec un modèle où les plus favorisés sont considérés comme les meilleurs et les moins aisés comme des perdants. Cette conception est indigne de notre république, indigne notre humanité. Vous remettez en cause l’égalité intrinsèque à tout être humain. Tandis que vous mettez en avant certaines « réussites », le mythe du self made man qui a bâti sa fortune seul, seul au monde, vous perdez de vue les citoyens, vous vous aveuglez et vous oubliez l’autre partie de l’humanité que vous plongez dans les ténèbres de l’exploitation et de la domination. Je vais vous rappelez les enseignements d’un illustre homme politique, et mathématicien français de la Révolution : Condorcet, qui dans son Mémoire sur l’instruction publique écrivait à juste titre que l’école et par-dessus la société devait rechercher les talents absolus de chacun, des talents qui une fois cultivés permettent aux individus et à la société d’être au meilleur de son potentiel, et non dans des classements établis à l’issue d’une compétition où les concurrents ne partent pas avec les mêmes handicaps. Dans la course que vous concevez, , messieurs de droite, il y a des concurrents avec des jambes en bois et d’autres qui partent avec 100 mètres d’avance. Ceci, n’est pas ma conception de l’égalité, ceci n’est pas ma conception de la justice, ceci n’est pas ma conception de la République.

     

    Est-ce de cette justice que vous souhaitez ?

     

     Je vais conclure sur les mots de Georges Orwell qui, à la fin de son œuvre La ferme des animaux écrit « Tous sont égaux mes certains sont plus égaux que d’autres ». Je laisse à présent les membres du parti soi disant populaire de l’ump je vous laisse, mes chers amis méditer sur ces sages paroles qui illustrent la réalité libérale.

  • MELENCHON N'EST PAS PARACHUTE

    BEN VOYONS

    Parachuté, Mélenchon ? Malheureux, vous ne savez pas où vous vous aventurez en empruntant ce terrain-là…

    Un politicien, mettons parisien, et qui subitement, un mois avant l’élection, déciderait de se présenter à Trifouilly les oies ou à Saint Dié des Vosges, ou à Hénin-Beaumont ou à Antibes (non je déconnes), c’est ce qu’on appellerait généralement un parachutage. Tout le monde en convient en principe sans difficulté, et c’est hélas tellement usuel de la part de nos politicards carriéristes que le mot est passé dans le vocabulaire courant.

    Mais qu’on se le dise, Mélenchon, c’est différent !

    Je suis un parachuté depuis que ma mère m’a mis au monde et beaucoup de Français sont comme moi. Il faut arrêter avec ça ! Chaque Français est partout chez lui sur tout le territoire de la République”.

    Imaginez que cette affirmation abracadabrantesque ait été prononcée par Jack Lang ou Rama Yade par exemple, on se serait marrés un moment…mais Mélenchon, : il peut se présenter n’importe où, il ne sera jamais parachuté…

    Et puis d’abord “Mme Le Pen, que je sache, n’est pas née à Hénin-Beaumont, elle habite le château de Montretout”. Ce qui est tout à fait exact. En cela, elle est également parachutée à Hénin-Beaumont. Comme Mélenchon, ni plus, ni moins.

    C’est marrant comme les parachutés, c’est toujours les autres.  Jack Lang, aussi a essayé  de  convaincre que sa candidature à Saint Dié des Vosges n’avait rien d’un parachutage. Défense de rire. Le gars, il est allé se faire élire à Blois, puis à Boulogne sur Mer, et veut maintenant atterrir à Saint Dié des Vosges. Tout en continuant à habiter à Paris, bien sûr.
    Jack Lang, lui, ne la joue pas à la Mélenchon. Il revendique son attachement au département des Vosges, qui date de son enfance quand il allait chez son grand-père. Attendrissant, à tirer des larmes. Je ne sais pas s’il a raconté aux boulonnais qu’il avait toujours aimé le maquereau et la morue…

    Demandez à un riche s’il est riche. A part quelques exceptions toujours là pour confirmer la règle, il vous répondra que non, il vit bien, certes, mais il n’est pas riche. Mais il a beaucoup travaillé pour en arriver là, hein ! Et il vous citera untel et untel qui eux, sont des vrais riches.

    Les riches, l’enfer, et les parachutés, c’est les autres…

    Sauf donc pour Mélenchon, car selon sa définition, les parachutés n’existent pas.

    Mélenchon se veut très discret sur sa vie privée. Mais lorsque l’an dernier il s’est fait cambrioler, on a appris qu’il habitait le 10e arrondissement de Paris. Ce qui est tout à fait légal, convenons-en. Le mec un peu simple d’esprit, comme moi, se demande alors : mais pourquoi il ne se présente pas dans le 10ème arrondissement de Paris, alors ? C’est un arrondissement ultra à gauche, puisque Hollande y a fait plus de 69% au second tour de la Présidentielle. Au premier tour, Hollande avait déjà fait plus de 42%, Mélenchon 15%.
    Pas de chance, c’est l’arrondissement de l’avocat PS Tony Dreyfus, qui y est élu les doigts dans le nez depuis quinze ans.

    Ben oui, c’est comme ça. La France semble toujours organisée de manière féodale. On y parle de “fiefs”. Et la plupart des politiciens d’envergure nationale habitent Paris. Les places y sont donc forcément très chères. D’où la tentation d’aller s’exiler chez les bouseux.

    Ah oui, mais les législatives, ce sont des élections nationales, pas locales !
    Chez les fins lettrés, oui, peut-être. C’est ce que disent les textes. Mais dans les faits ? Va donc raconter aux mamies sur les marchés qu’en fait tu habites Paris, que tu cherches juste un bled, n’importe lequel, pour te présenter, que le seul que tu as trouvé était celui-ci, que tu veux juste te faire élire, et qu’après, promis, tu ne l’emmerderas pas, puisque tu n’y remettras jamais les pieds… Succès garanti.

    Il semble que dans les jours qui ont précédé l’annonce de la décision de Mélenchon de se présenter à Hénin-Beaumont, il avait envisagé d’autres points de chute. Ce qui est à mon goût une autre preuve de parachutage. Mais Mélenchon, c’est pas pareil…

    Et puis son suppléant est d’accord. D’ailleurs il s’occupera du local, alors que Mélenchon s’occupera du national”.
    Je ne sais pas si on a vraiment demandé son avis au suppléant, qui de toute façon ne pourrait que se taire  devant le débarquement de l’armada. Mais cette répartition des rôles, que l’on peut qualifier de novatrice si on a l’âme positive, me semble peu conforme à l’esprit des institutions…

    En fait ce qui l’intéresse à Hénin-Beaumont, ce n’est évidemment pas la ville ni les habitants, c’est Marine Le Pen. Sa collègue de parachutisme, donc. Quoi qu’il en dise, on peut légitimement considérer que chez Mélenchon, Marine Le Pen tourne à l’obsession. Il en avait déjà fait un but de campagne : finir devant elle. Au final, elle a fait 50% de plus que lui. Pas dégoûté pour autant, il reprend son bâton de pèlerin (ou plutôt son épée de croisé) pour aller pourfendre l’ennemie sur les terres qu’elle a usurpées.

    Certains journalistes se sont étonnés de cette lubie. Et ont osé la comparaison avec Bernard Tapie.
    Tapie avait décidé de combattre Le Pen par tous les moyens. Le débat, bien sûr. On se souvient des échanges télévisés de noms d’oiseaux, précédés de la célèbre et ridicule scène des gants de boxe, qui coûta sa place et sa carrière au Pujadas de l’époque, Paul Amar. Mais Tapie avait aussi clamé qu’il allait bouter Le Pen hors des banlieues en les réinvestissant et en s’intéressant à ses habitants.

    Le temps ayant passé, force est de constater que les rodomontades de Tapie n’ont pas produit le moindre effet, et que le cancer de la xénophobie lepéniste s’étend désormais de manière inquiétante, à l’évolution alarmante. D’autant qu’en plus des Le Pen père et fille, les Sarkozy, Hortefeux, Besson, Guéant et autres ont installé des métastases pendant ces cinq dernières années.

    Il est donc à craindre que la stratégie de Mélenchon soit elle aussi vouée à l’échec. S’adresser à l’intelligence des électeurs lepénistes de base et les convaincre en l’espace d’un mois que l’ennemi c’est davantage la finance que le rastacouère, autant expliquer à une vieille bigote que le curé est un imposteur.

    Et puis j’apprécie trop Mélenchon pour ne pas avoir le droit de m’étonner de le voir utiliser les mêmes méthodes qu’un gredin comme Tapie.
    Hollande a été investi aujourd’hui. On se rappellera qu’en 1981, ce jeune parisien avait pourtant commencé sa carrière politique par un parachutage en Corrèze, où Mitterrand l’avait envoyé pour y affronter un certain Chirac. La petite histoire dit même que Hollande a atterri en Corrèze uniquement parce que Delors avait refusé d’y aller. Il a fini par s’y faire élire, s’y est “implanté” (c’est à dire qu’il y est allé régulièrement, tout en habitant à Paris avec Ségolène Royal qui était elle députée des Deux-Sèvres suite à un autre parachutage mitterrandesque). Le parachutage n’est donc pas une maladie honteuse, et n’empêche pas les plus hautes destinées.
    Mais bon, Mélenchon, malgré l’évidence, n’accepte pas le terme.

    Le principal but de la manœuvre, il ne faut pas le chercher bien loin. Mélenchon, depuis la création du PG, n’a eu de cesse que de tenter de développer sa notoriété, alors bien faible. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la stratégie a réussi, au-delà de toute espérance. Bousculant les journalistes, assurant le spectacle, il a réussi à se faire ouvrir les micros, et à se faire inviter partout. En 2009, il a délaissé son confortable siège de sénateur de l’Essonne  pour aller se faire élire au parlement européen, dans le… sud-ouest. Mais bien sûr, ce n’était pas un parachutage, puisqu’il est chez lui partout…

    La campagne présidentielle a été une espèce de consécration. Avec les communistes tout heureux de l’aubaine et dévoués à son service. Il a éclaboussé la campagne de son talent d’orateur, et si son score a été jugé décevant, c’est uniquement parce que ses supporters en transes avaient légèrement perdu le sens des réalités.

    Seulement voilà, le risque, entre deux présidentielles, c’est de se bayrouiser. De disparaître médiatiquement. Et de devoir tout reconstruire de zéro. Le parlement européen, non seulement on n’a aucun pouvoir, mais médiatiquement, c’est le désert. Du coup, 3 ans après son élection, suivant en cela l’exemple de politicards minables et polycumulards qui en ont fait un métier, il se prépare à abandonner son mandat. Si ce n’était pas Mélenchon, j’aurais même ajouté “et à trahir ses électeurs”. Mais Mélenchon, c’est pas pareil : il ne trahit pas ses électeurs, puisque c’est Mélenchon. Marine Le Pen, qui est exactement dans le même cas, elle, trahit ses électeurs, évidemment…

    Les médias ne parlent déjà plus que du “match” Mélenchon-Le Pen. Sauf aujourd’hui et dans les prochains jours, puisque Hollande et son gouvernement vont contrarier son plan média.

    Et imaginez qu’il gagne : il siégerait à l’assemblée nationale, et ses coups de gueule à la tribune feraient régulièrement l’ouverture des JT. L’idéal.

    Parmi ceux qui reprochent à Mélenchon son parachutage, il y a d’abord les partisans du FHaine. Qui comme on l’a vu, sont pourtant dans le même cas.

    C’est un parachutage, qu’il est ridicule de nier. Ce n’est pas bien grave. C’est un “détail”. Cela ne m’empêchera pas d’apprécier ses idées et son talent pour les faire passer.Par contre, si j’ai pris la peine d’écrire tout ce blabla, c’est que la réaction de Mélenchon et de certains de ses supporters me semble bien plus grave que le parachutage lui-même.

    Et quand je dis “supporter”, je pense bien à ceux du PSG, de Auxerre, ou de n’importe quelle équipe de foot ou de rugby. Des inconditionnels. Qui pardonnent tout à leur champion. Qui sont prêts à tout pour le défendre, sauf à réfléchir sereinement. Ce sont ceux qui, avec la plus parfaite mauvaise foi, hurlent au scandale et veulent envoyer aux toilettes l’arbitre qui refuse le but pour un hors-jeu que tout le monde sauf eux a pourtant vu… Ce sont ceux qui s’indignent que leur champion soit renvoyé aux vestiaires avec un carton rouge après un méchant tacle par derrière… “Eh, y’a rien, là, l’arbitre, enfoiré !

    Interrogé sans trop de ménagement (plus que Marine Le Pen, quand même…) lundi sur France Inter par Patrick Cohen, Mélenchon avait donné le ton : tous ceux qui employaient les arguments du FHaine (en gros, “il est parachuté”) sont ses complices. Je serais donc complice de Marine Le Pen. Désolé, mais Mélenchon ou pas, cet amalgame est ridicule et indigne de lui.

     

     

  • MALTRAITANCE DES POLICIERS

     

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    Dans son rapport intitulé "France : Notre vie est en suspens", Amnesty International avait  suivi cinq affaires de décès aux mains de la police dont ceux de Mohamed Boukrourou et d’Abdelhakim Ajimi, morts tragiquement au cours de leur interpellation. Aujourd’hui, un pas vers la justice est franchi, grâce, en partie, au travail de mobilisation des familles et de la société civile.  

    Des avancées judiciaires notables mais insuffisantes

    Pour Amnesty International, c’est un premier pas qui constitue une petite avancée vers la justice, cependant qu’en France l’impunité des policiers accusés de graves violations des droits humains reste fréquente.

    Mohamed Boukrourou, victime de "traitements inhumains et dégradants"

    Suite à une altercation avec un pharmacien, Mohamed Boukrourou, a été interpellé le 12 novembre 2009 par quatre policiers qui l’ont alors menotté et traîné de force jusqu’au fourgon où d’après des témoins, il aurait été frappé notamment à coups de pieds. Il est décédé peu de temps après.

    Le dossier relatif aux circonstances de sa mort avait été transféré au Défenseur des droits qui a conclu que « les policiers ont fait un recours inadapté et disproportionné à la force à l’encontre de M. M.B. [Mohamed Boukrourou], qui a été victime d’un traitement inhumain et dégradant au sens de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. »

    Le 26 mars 2012, à l’issue de deux années de procédure, le juge d’instruction a procédé à la mise en examen de quatre policiers pour homicide involontaire.

    « C'est une première étape, mais la famille a l'intention de demander une requalification des faits en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a expliqué Abdelkader Boukrourou à Amnesty International.


    Affaire Abdelhakim Ajimi, un verdict en demi-teinte
    Le 9 mai 2008, Abdelhakim Ajimi, est mort à Grasse après avoir été maîtrisé par des policiers lors de son arrestation. Un non-lieu avait été prononcé en mai 2010 à l'encontre des deux policiers mis en cause. Suite à l’appel, le procès des 7 policiers s’est tenu devant le Tribunal Correctionnel de Grasse le 24 janvier 2012 ; trois des sept policiers mis en cause ont été condamnés à des peines de prison de six, 18 et 24 mois avec sursis. Ils ont fait appel. Les quatre autres ont été relaxés. 
       
    Pour Amnesty International, la condamnation avec sursis dont font l’objet les agents des forces de l’ordre semble peu sévère face à la gravité des actes commis alors même que le droit international prohibe toute sanction qui minimise la gravité du crime commis.

    Amnesty International souligne néanmoins qu’il s’agit de la première condamnation qui survient parmi les cinq affaires mentionnées dans son rapport du 30 novembre 2011 « France. Notre vie est en suspens ».


    D’autres affaires toujours en suspens 

    Abou Bakari Tandia, ressortissant malien, mort le 24 janvier 2005 suite à sa garde à vue au commissariat de Courbevoie au cours de laquelle il tombe dans le coma. 

    Lamine Dieng, français d’origine sénégalaise, mort le 17 juin 2007, suite à son interpellation à Paris après une altercation. 

    Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, mort le 9 juin 2009, suite à interpellation à Argenteuil.

    Aujourd’hui le système judiciaire fait un pas dans la bonne direction et semble vouloir s’attaquer au phénomène d’impunité dont bénéficie, trop souvent, des membres des forces de l’ordre mis en cause dans des affaires de violations graves des droits humains. Cette tendance doit se confirmer.