"J'ai l'honneur,au nom du gouvernement de la République,de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort"
Robert Badinter le 17 Septembre 1981
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"J'ai l'honneur,au nom du gouvernement de la République,de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort"
Robert Badinter le 17 Septembre 1981
Ce sont les chômeurs qui deviennent responsables de leur propre situation et que l'on prive de droits le plus rapidement possible. Ce sont les contrôles à l'assurance maladie qui se sont plus sévères et réguliers sont prétextes de quelques milliers de fraudeurs. Ce sont les Roms que l'on stigmatise et expulse. Et aujourd'hui, ce sont les allocataires du RSA qui devraient travailler sous prétexte de rembourser en partie le peu que la solidarité nationale leur octroie.
Il suffit ! Je ne nie pas qu'il y ait des abus, mais que représentent-ils par rapport à la totalité ? Est-ce une raison pour pointer du doigt et pénaliser tous les autres qui souffrent de leur situation précaire ? Qu'on se pose au moins la question de savoir si la quasi totalité des chômeurs et autres bénéficiaires de prestations sociales ne préféreraient pas vivre avec un travail décent, convenablement payer, plutôt que d'aides sociales !
La politique de ce gouvernement qui depuis 4 ans n'a de cesse que de précariser encore un peu plus les plus pauvres n'a pas pour objectif de lutter efficacement contre les chômage, ce qui serait le seul et le meilleur moyen d'éviter les fraudes en tous genres et de combler les déficits sociaux. Non, ce pouvoir stigmatise les plus faibles, s'en sert de bouc-émissaires pour faire oublier qu'à l'autre bout de la chaîne, d'autres se gavent en toute légalité. Combien faut-il de fraudeur à l'assurance sociale pour équivaloir les 30 millions d'euros que l'Etat à rembourser à Mme Bettencourt au titre du bouclier fiscal ?
Il est plus facile de s'en prendre aux petits parce qu'ils n'ont pas les moyens de se défendre. Ils ne peuvent pas délocaliser leurs entreprises, ils ne peuvent pas se faire domicilier fiscalement en Suisse. Les grands patrons, les grandes entreprises sont organisés en lobbies et font pression sur les députés. Les Français les plus pauvres ne peuvent le faire.
Il est toujours rentable en terme d'opinion publique d'écraser ceux d'en bas. La situation économique est telle aujourd'hui, que parmi les classes moyennes, ils sont nombreux ceux qui aujourd'hui commencent à craindre pour leur situation. C'est parce qu'ils ont peur de se retrouver en bas qu'eux aussi stigmatisent les plus pauvres. Le gouvernement connaît cet instinct grégaire et en abuse pour opposer une fois de plus les populations, les classes sociales entre elles. Il est temps que cela cesse ! C'est de solidarité et d'entraide que notre pays a besoin, pas d'individualisme !
Par Liem HOANG NGOC, eurodéputé
Les socialistes font campagne contre l’opération de communication du Gouvernement consistant à brandir la « règle d’or », alors qu’il a explosé les déficits publics. Ce simple argument est politiquement insuffisant pour convaincre l’opinion que nous sommes porteurs d’une politique alternative. Il l’est d’autant moins que certains, dans nos rangs, proposent l’adoption (avant ou après 2012) de ce qu’ils considèrent être une règle de gestion saine des finances publiques. Trois arguments doivent être développés, pour se démarquer des tenants de l’orthodoxie budgétaire et rassembler les partisans d’un changement de modèle économique :
1) La règle d’or n’est pas crédible. Dans sa version allemande et espagnole, elle impose un déficit structurel proche de l’équilibre (0,37% en Allemagne). Le déficit structurel français est, selon les calculs de l’OFCE, proche de 3% du PIB (pour un déficit courant en 2011 sans doute supérieur à 6%). 3% du PIB correspondent à 60 milliards d’euros. Dans l’hypothèse où la France parvenait à réduire ses déficits à 3% en 2013, il faudrait donc opérer une ponction supplémentaire de 60 milliards dans le budget 2013 si l’on appliquait, comme le suggèrent certains socialistes, la règle d’or, pour atteindre un déficit structurel nul. Compte tenu du retournement conjoncturel en cours, les effets récessifs d’une telle amputation seraient incommensurables. Dans ce cas, les recettes fiscales escomptées feraient défaut et les déficits ne se réduiraient pas…
L’application de la règle d’or est d’autant moins crédible que le retournement de la conjoncture compromet sérieusement la trajectoire de réduction de 6 à 3% en deux ans. La Commission et le Conseil considérait déjà le scénario remis par le Programme National de Stabilité français comme trop optimiste. Celui-ci tablait sur une croissance de 2% en 2011, 2,25% en 2012 et 2,5% en 2013. Le gouvernement vient de revoir ces prévisions. Il anticipe 1,75% en 2011 et 2012 là où les conjoncturistes travaillent sur des hypothèses de 1,6 pour 2011 et 1,4 pour 2012. Sous les hypothèses retenues par Fillon, une ponction de 11 milliards est déjà nécessaire en 2011 et 2012. On n’ose imaginer l’ampleur des mesures d’austérité à adopter en 2012, si la règle d’or devait s’appliquer avant le vote du budget 2013, comme l’a suggéré Hollande.
Dans l’état actuel de la conjoncture, aucun macroéconomiste avisé ne croit en la possibilité de revenir à un déficit de 3% en 2013, et encore moins d’appliquer une règle d’or de déficit structurel nul.
2) La règle d’or inscrirait dans le marbre de la constitution un principe de politique économique néo-libérale encadrant sévèrement l’intervention publique. Elle rencontrera le même rejet que celui dont a fait l’objet la partie III du défunt Traité constitutionnel. Ce principe interdit de facto la conduite de politiques anti-cycliques, permettant, compte tenu des fluctuations de la conjoncture, de maintenir l’économie en plein-emploi. Elles ont été timidement utilisées au cours de la crise des subprimes. Elles ont néanmoins permis de recapitaliser les banques et relancer la croissance. Alors que les taux d’utilisation des capacités de production n’avait pas recouvert leurs niveaux normaux, le retrait prématuré des mesures de soutien, complété par le retour des politiques néo-conservatrices dures, explique en grande partie le retournement conjoncturel actuel. La généralisation des plans d’austérité dans toute l’Europe renforcera le caractère pro-cyclique des politiques néo-conservatrices (en phase de récession, on serre la vis). Au contraire, ce sont des mesures budgétaires anti-cycliques qui s’avèreront dans les mois qui viennent pragmatiquement nécessaires pour recapitaliser les banques et relancer l’activité. Certains objecterons l’épuisement des marges de manœuvres budgétaires. Pourtant, la donne serait rebattue si les banques, détentrices des dettes souveraine et menacées de faillite, transféreraient à l’Etat, en cas de recapitalisation, leurs propres créances sur l’Etat lui-même. En clair, l’Etat n’aurait donc plus de créanciers à rembourser. Cela n’est en aucun cas immoral si l’on considère que la dette résulte des effets pervers des politiques fiscales néo-conservatrices et est en grande partie illégitime. L’Etat pourrait de surcroît en profiter pour imposer, cette fois, les contreparties qu’il n’a pas osé demander au système financier en 2008 (séparation des acticités de dépôts et d’affaire, interdiction des ventes à nu sur les opérations non commerciales, interdiction de spéculer sur les CDS souverains, encadrement de la titrisation et des marchés dérivés… etc).
3) Il est possible de réduire le déficit structurel sans sacrifier l’investissement dans l’avenir. Nous proposons une réforme fiscale qui devrait raisonnablement permettre de réduire de 20 milliards le déficit structurel (ceci est bien plus réaliste que la ponction de 60 milliards précédemment évoquée). Le déficit structurel serait alors de l’ordre de 2%. Pour préparer l’avenir, nous opposons à la règle d’or néo-libérale un pacte d’investissement. Nous proposons, à l’instar du PSE et du groupe S et D au Parlement européen d’exclure les dépenses d’investissement du calcul des déficits. Celles-ci représentent actuellement 3% du PIB (elles sont réalisées pour deux tiers par les collectivités territoriales) et sont susceptibles de croître pour compenser le déficit d’investissement privé.
Si ces propositions étaient d’ores et déjà appliquées en 2011, sur un déficit courant de 6 %, le déficit affiché ne serait plus que de 3%. Il comprendrait une partie structurelle, 2% et une partie conjoncturelle, 1%, correspondant au jeu des amortisseurs sociaux, appelés à se retirer lorsque la reprise est consolidée. De quoi émettre des signaux rassurants à l’opinion et aux marchés…
Communiqué d'Amnesty International
La Géorgie vient de signer l'arrêt d'exécution contre Troy Davis, pour une exécution le 21 septembre 2011. Son ultime recours, le Comité des grâces de Géorgie.
L’Etat de Géorgie (Etats-Unis) vient de signer un arrêt contre Troy Davis, fixant sa date d’exécution le 21 septembre 2011. C’est maintenant, ultime recours, au Comité des grâces de Géorgie de décider si Troy Davis, condamné pour le meurtre d’un policier, doit vivre ou mourir.
"Cette exécution n’est pas inévitable, déclare Geneviève Garrigos, présidente AIF. Le Comité des grâces de Géorgie peut changer la donne.
En juillet 2007, il a déclaré que ses membres ne confirmeront l’exécution que s’ils sont absolument convaincus qu’aucun doute sur la culpabilité de Troy Davis ne persiste dans leur esprit. Or, depuis cette date les doutes quant à sa culpabilité n’ont fait que croître. Restons tous mobilisés pour Troy ! ".
Amnesty International va rapidement appeler à une mobilisation citoyenne pour éviter la mort d’une personne, peut-être innocente.
Le 28 août 1991, Troy Davis a été condamné à mort, sans aucune preuve matérielle, pour le meurtre du policier Mark Allen MacPhail commis deux ans plus tôt. Sept des neuf témoins du procès se sont depuis rétractés ou ont contredit leur témoignage initial dans des déclarations sous serment, certains accusant la police d’avoir fait pression sur eux. L’un des deux derniers témoins est le principal suspect, mis en cause par d‘autres témoins.
Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quels que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur ou la méthode utilisée par l’Etat pour exécuter.
Pour justifier l'austérité, on nous répète que la dette française est insoutenable. C'est faux ! Tout part d’un chiffre lui aussi présenté comme une vérité révélée, une loi de la nature. Il s’agit d’un ratio entre le montant de la dette et celui de la richesse produite telle qu’elle est mesurée par le très discutable « PIB ». Il faut tordre le coup à cet indicateur qui sert à affoler les esprits et à aveugler le débat public. Ce ratio est nettement supérieur dans plusieurs pays à celui de la France et pas de peu. Ainsi le Japon a-t-il une dette publique égale à 200% de sa production annuelle. Personne ne lui cherche noise. Il est à un niveau plafond pour les Etats-Unis et pour l’Islande (plus de 100% du PIB). Les Etats unis n’en font qu’à leur tête et les Islandais ont décidé de ne pas payer ! En fait tout dépend en réalité de qui détient la dette et du rapport de force du pays endetté avec ceux qui lui prêtent. Au Japon ce sont les Japonais qui prêtent à leur Etat. Ils ne lui font donc pas de chantage. Aux Etat unis, l’oncle Sam, ses six cent mille hommes de troupe et ses 50 % de dépenses militaires mondiales ont créé une garantie politique liée à leur puissance ! En Islande c’est la révolution citoyenne ! La dette et ses taux sont un rapport de force, un fait social et politique. Et seulement, après cela, un problème comptable.
Enfin cet indicateur, celui qui établit le ratio entre la dette publique totale et le PIB annuel est radicalement discutable. Pas cohérent. Il compare un stock de dettes qui courent sur plusieurs années avec un flux annuel de richesses produites (le PIB). C’est comme si on mesurait votre solvabilité personnelle en rapportant le total de vos dettes (voiture, appartement etc.) à vos revenus d’une seule année. Absurde. Le banquier vous prête en fonction de la charge de vos traites, chaque mois, rapportée à votre revenu mensuel. Avec l’Etat c’est l’inverse. On lui demande de comparer sa dette totale au revenu du pays par an ! Ainsi hurle-t-on de peur : le stock de dette publique de la France représente 1640 milliards d'euros ! Soit environ 85% du PIB d'une année. Et alors ? . Mettons les chiffres à leur place ! Pour être honnête et comparer ce qui est comparable, il faudrait plutôt rapporter le stock de dette au PIB, en tenant compte de la durée de vie de la dette. Selon la statistique du Trésor Public, les titres de la dette française sont en moyenne de 7 années et 31 jours. Donc on doit rapporter les 1640 milliards de dette totale aux 14 000 milliards d'euros environ que produira le pays en sept ans ! Dans ces conditions, le stock de dette représente 12% du PIB cumulé pendant 7 ans ! C’est donc tout autre chose, non ? Ce stock de dette n'est donc pas un réel problème.
En fait ce qui compte, concrètement, chaque année c'est le service de la dette. C'est-à-dire ce que l’on paye aux banques pour rembourser le capital et les intérêts qu’on a été obligés de leur emprunter. C'est-à-dire aujourd’hui 50 milliards par an. La France n'est nullement exposée à ne plus pouvoir l'honorer puisque l'Etat engrange chaque année autour de 250 milliards de recettes fiscales, dont 50 milliards d'impôt sur le revenu et 130 milliards de TVA. De plus le problème est effacé si on augmente les recettes à proportion du besoin. Nous l’avons dit cent fois : en taxant les revenus de capital comme ceux du travail, selon l’évaluation d’Artus de Natixis c’est 100 milliards de plus dans les caisses de l’Etat. Cela représente deux fois le montant actuel de la traite annuelle à payer pour le service de la dette dans le budget de l’Etat ! La dette est donc soutenable !
François Hollande a du talent , mais il ne devrait pas dire que « le contrat l’emportera sur la loi », il ne devrait pas répéter partout qu’il ne touchera pas au « cumul des mandats », et il ne devrait pas insister à ce point sur « les efforts » qu’il faudra faire face à la Dette odieuse. Les « efforts », les salariés de ce pays en ont trop fait et partageons l’idée de Bertrand Delanoé d’un impôt extraordinaire sur les riches qui ont tellement bénéficié les largesses de Sarkozy depuis plus de 5 ans. La France n’a jamais été aussi riche et il faut redistribuer les richesses d’abord ! Notre problème principal ne devrait pas être la « dette » mais les recettes !
Martine Aubry est légitime, elle est perçue comme la plus unitaire à gauche, et il ne faut plus tergiverser : c’est elle.
Depuis le congrès de Reims de novembre 2008, nous l’avons soutenue en continu. Maintenant il faut concrétiser : cela veut dire mettre le paquet pour mobiliser la gauche et faire voter pour elle aux « primaires ». Pas d‘état d’âme, pas de diversion et pas de temps à perdre : les 9 et 16 octobre, c’est demain.
Quel que soit son rythme, une chose est sûre, le déroulement de la campagne et les attaques de la droite forceront à clarifier le fond des questions encore en suspens dans le « projet socialiste ». Il sera bientôt impossible de ne pas chiffrer la réduction du temps de travail pour faire reculer le chômage de masse et de ne pas chiffrer le niveau auquel on veut porter le Smic pour rattraper les salaires perdus. La question du retour à une vraie retraite à 60 ans est la principale préoccupation des Français : impossible de leur imposer un allongement des annuités qui y mettrait fin de facto.
Il surgit une crise sans précédent de l’Europe et de l’euro : c’était prévisible à cause des contraintes des absurdes traités (TCE et Lisbonne) qui interdisent à la BCE prétendument « indépendante » de prêter à taux zéro aux états et de combattre avec des mesures ad hoc les spéculateurs, usuriers qui menacent à la fois l’euro et l’Europe. Les requins des banques privées pillent l’argent public et tout ce que font les néolibéraux de l’UE c’est de leur jeter des morceaux de viande, ce qui les encourage.
Face à la crise de l’Europe et de l’euro, les lignes Zapatero, Socrates et Papandréou mènent à l’échec total : il faut, contrairement à eux, RESISTER, imposer un moratoire, un audit, trier dans les dettes celles qui sont légitimes, et annuler celles qui sont « odieuses ». Nous devons être totalement solidaires du peuple grec contre le trio UE/BCE/FMI qui l’humilie et le vole. Nous savons que ce n’est pas encore clair dans le « projet socialiste » : mais là aussi, la campagne électorale sera déterminante, le débat forcera la porte des justes clivages et des justes solutions. Et nous contribuerons en positif en ce sens.
2011 sera décidément une année charnière pour le monde arabe. Après les Tunisiens et les Egyptiens, c'est donc maintenant au tour des Libyens de faire tomber leur dictateur, et par n'importe lequel, juste un des plus violents de la planète. Pourtant, rappelons-nous, il y a 6 mois, les choses n'étaient pas si bien engagées que cela : après avoir pris Benghazi, la seconde ville du pays et commencer une marche sur la capitale, les forces de Khadafi avaient repris le dessus, et il avait alors de grandes chances de mater la rébellion. Sauf que les forces de l'Otan sont intervenues militairement, bombardant les endroits stratégiques.
L'histoire des relations entre Sarkozy et le régime libyen n'a pas commencé ce printemps, mais bien avant, dès le début du mandat sarkozyste en fait. Et à la lecture du passé, les éloges d'aujourd'hui paraissent un peu ternis. Quelques petits rappels pour ceux qui auraient la mémoire qui flanche :
- En juillet 2007, la France oeuvre ardemment à la libération d'infirmières bulgares retenues depuis 8 ans par le règime. C'est l'épouse d'alors du président français qui intervient personnellement, sauf que la France accepte sans l'avouer officiellement (du moins dans un premier temps) de nombreuses contreparties, dont la construction d'un réacteur nucléaire et la vente d'armes (voir ici).
- De cet épisode des infirmières bulgares pourrait découler, même si cela a toujours était démenti par l'Etat français, la reprise des relations avec l'Etat Libyen. D'où la visite de Mouamar Khadafi en décembre 2007, dans ce qui restera comme l'un des épisodes les plus humiliants de la diplomatie française (Ici ou Là).
- La diligence de la France à intervenir en Libye a certainement une origine : rattraper le fiasco des révolutions tunisiennes et égyptiennes ou la France a non seulement été à la ramasse, mais où des ministres d'importance se sont exhibés avec des proches du pouvoir, au mauvais moment (Là ou encore là). Elle a aussi un but : lancer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy (ici).
Après avoir mouillé dans la baie de Beaulieu-sur-Mer, Éclipse , semble défier, depuis quatre jours de ses 162,5 m, le port Vauban actuellement incapable d'accueillir ce mastodonte. (Photo Franck Fernandes)
La France est un pays formidable : il suffit que l'Amérique s'enrhume pour que le coq gaulois tousse. Un milliardaire d'outre-atlantique souhaite payer plus d'impôts, quelques milliardaires de chez nous lui emboîtent le pas et émettent la même proposition. Pourquoi pas,c'est la réflexion que j'ai eu hier matin en lisant Nice-Matin qui remarquait que la visite de La cathédrale et le musée Picasso d'Antibes étaient… éclipsés !
Depuis quatre jours, la nouvelle attraction d'Antibes s'appelle Éclipse. Les curieux n'ont d'yeux que pour lui. Par grappes entières, touristes, mais aussi Antibois s'agglutinent sur les remparts pour admirer et photographier le plus long yacht privé du monde. Même si son design fluide le rend très effilé, ses 162,5 m passent difficilement inaperçus. Ancré à quelques encablures du Vieil-Antibes, on ne voit que lui de la Siesta au Cap !
Quand on sait qu'Éclipse embarque soixante-dix membres d'équipage et qu'il a coûté la bagatelle de plusieurs centaines de millions d'euros , à son propriétaire, le fantasmagorique Roman Abramovitch . a
Faire payer les riches me direz-vous, la mesure est-elle bonne ?
Elle l'est forcément, puisque les maxi-riches sont une mini-minorité : vous, moi et tous les autres sommes donc d'accord pour que ce soit eux les payeurs ! Nous n'allons tout de même pas décourager un si beau geste ...
Sauf qu'en y réfléchissant un peu, je vois un peu autrement l'affaire. Des riches qui réclament le rasoir qui va leur tondre la laine sur le dos, je suis sceptique. Comme quand on signe un contrat d'assurances, vérifions de près les conditions qui ne sauraient manquer d'accompagner ce projet. Car depuis que le monde est monde, les riches cherchent à devenir encore plus riches et les pauvres un peu moins pauvres. C'est pourquoi la lutte des classes, le combat social et syndical existent.
Bien sûr, les riches sont parfois atteints de philanthropie. Mais entre pratiquer la charité et demander qu'on augmente vos impôts, il y a un gouffre. Bien sûr, on a vu, pendant la Révolution française, des privilégiés voter l'abolition de leurs privilèges. Mais le moment était historique et la période révolutionnaire, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Et puis, il y a la question économique. Finalement, même si les riches payaient plus d'impôts, est-ce que les pauvres seraient moins pauvres ? Est-ce que le problème de l'emploi serait réglé ? Je n'en suis pas sûr ... "Faire payer les riches", je n'y croyais déjà pas trop quand Georges Marchais le claironnait. Alors, quand c'est un riche, je n'adhère guère plus. Les milliardaires ont beaucoup d'argent mais ne sont pas très nombreux. Comme le disent les spécialistes de la fiscalité, le problème n'est pas tant dans le taux que dans l'assiette : mieux vaut plus de contribuables qui paient un peu que très peu qui paient beaucoup plus.
Ce joli coup médiatique de nos amis les riches a le mérite de mettre en avant l'instrument de justice sociale à réhabiliter absolument : l'impôt et sa fonction de redistribution. Plus personne n'ose en parler pour ne pas se fâcher avec les classes moyennes (comme une grande partie des classes populaires est exonéré, le problème pour elles est réglé). Pourtant, en l'absence d'un taux de croissance suffisant et d'une relance de l'emploi, c'est bien l'impôt qui aide à réduire les inégalités et à faire entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat.
En tant que socialiste, je suis favorable à une répartition juste des impôts. Oui, il faut imposer plus fortement les riches. C'est moins une question d'économie que de morale. Mais il faut aussi, pour des raisons d'efficacité, augmenter les impôts de tous, dans la mesure des capacités de chacun, selon les deux bons vieux principes de proportionnalité et de progressivité qui fondent toute la philosophie républicaine de l'impôt sur le revenu.
Je vais plus loin : j'aime tellement l'impôt, son utilité me semble si essentiel à la vie de la nation que je souhaite que tout le monde, sans exception, soit imposé, même ceux qui, aujourd'hui, ne sont pas imposables. Il ne devrait pas y avoir d'exonération en la matière. L'impôt n'est pas qu'un outil, qu'une technique : c'est notre contribution citoyenne au pacte républicain, à la solidarité nationale. Il serait bon que tout citoyen y soit assujetti, même à un très faible pourcentage. La somme serait minime pour les plus pauvres, mais le symbole serait très fort.
Je précise qu'augmenter les impôts n'est pas une fin en soi. La décision ne fait qu'une demi-politique. Il faut ensuite et surtout se demander quoi faire de l'argent encaissé, à quoi l'affecter. Car percevoir mais mal utiliser, c'est ne rien faire. Je crois que l'augmentation et l'affectation de l'impôt pourraient alimenter un beau débat en vue des prochaines élections présidentielles.
Même si des abus existent comme dans n’importe quel média, Internet demeure un formidable espace de liberté. Rien d’étonnant, du reste, que les révolutions de l’autre côté de la Méditerranée aient trouvé sur la toile un moyen de mobilisation et de diffusion de l’information. Partielle ? Evidemment. Partiale ? Parfois, mais à chacun d’en mesurer l’importance et de faire respecter l’équilibre entre droits et devoirs. La loi le permet déjà. Comme il appartient à tous de faire la part entre l’info et l’intox.
Alors pourquoi cette offensive contre la liberté numérique ? Pas uniquement parce que voici quelque temps, Henri Guaino, Conseiller de Nicolas Sarkozy, expliquait que « Internet n’est pas encore un espace mûr » et que « la transparence absolue, c’est le totalitarisme ». Ni, sans doute parce que Jacques Séguéla estime que le Net est « la plus grande saloperie qu'aient jamais inventée les hommes ». De ce fait, celui qui à cinquante ans ne possède pas de Rolex et n’a jamais surfé sur la toile a-t-il raté sa vie ?
Le Net aura, qu’on le veuille ou non, permis de libérer la parole bonne ou mauvaise, mais, là encore, à chacun d’utiliser son droit de réponse. Un petit clic ne suffit pas (toujours) à répondre à une grande claque, mais l’expression demeure possible. Du reste, combien d’internautes – ici comme ailleurs – utilise ce droit légitime ?
Or, il semble aujourd’hui que cet espace gêne ou plutôt que le combat pour son contrôle fasse de plus en plus rage. De manière détournée ou sans dissimuler le souhait de maîtriser ce qui se dit et s’écrit, par décret, le Gouvernement cherche à limiter l’accès à certaines pages sous couvert de menaces à l’ordre public. Pourtant, les contenus manifestement illicites peuvent déjà être interdits.
Alors qu’après les récentes émeutes, dans des amalgames liberticides, certains Britanniques appellent à dénoncer « les rats en capuche », verra-t-on demain interdites les souris sans chaperon ? En fonction de l’intérêt du filtreur, chacun comprend ce que filtrage veut dire. Alors face à l’arbitraire, un petit clic pour une grande cause : Cliquez ici pour signer la pétition!
Suite à la garde à vue d’un médecin, à Bayonne, soupçonné d’avoir aidé à mourir quatre personnes âgées en fin de vie, des medias évoquent une affaire d’euthanasie.
Tant que nous n’avons pas plus d’infos, il convient bien sûr de rester prudent, car la 1ère condition de l’euthanasie, c’est la volonté de la personne en fin de vie.
Mais cette affaire montre, une nouvelle fois, l’urgence d’une loi sur l’euthanasie. Car une telle loi serait à la fois protectrice du patient qui est le seul à décider s’il veut partir, mais aussi des soignants qui soulagent un mourant à sa demande. Car aujourd’hui, même s’il y a volonté du patient, le soignant risque la Cour d’Assises, ce qui est scandaleux.
En même temps, faute de cadre juridique précis, des aides à mourir sont pratiquées, peut-être par compassion, mais sans la volonté du patient et cela est tout aussi inacceptable bien que le serment d’Hippocrate exige aussi du médecin de soulager les douleurs sachant que cela peut conduire à la mort… Bref, nous sommes aujourd’hui dans une impasse.
Une seule solution pour sortir de l’hypocrisie et des dérives : une loi sur l’euthanasie et c’est ce que Jean-Luc Roméro a exprimé son interview au NouvelObs.com (ici) .