Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Editori@l - Page 42

  • A MEDITER

    Je reçois un trés bon texte de CharlElie Couture (merçi Sophie) qui donne à réfléchir ,je le publie

    S’il déchaîne tant de passions, c’est que le cas DSK réveille des vieux démons, et les tabloïds ou médias s’en donnent à cœur joie parce que tous les arguments d’intrigue populiste sont réunis : Sexe, Argent, Pouvoir, Politique, Religion, Banque, Monde...

    S’il fait couler autant d’encre, c’est moins à cause de la gravité de ce qui c’est réellement passé pendant quelques minutes chambre 2806 du Sofitel de Manhattan, qu’à cause des questions éthiques et morales qu’il pose.

    Entre les cris à l’écrit et les râles à l’oral, gageons qu’on va encore pas mal en entendre parler de cette histoire immorale...

    Ah ! la Morale… elle a bon dos la morale ! Elle sert autant ceux qui la défendent que ceux qui la contestent.

    Grâce à Internet aujourd’hui nous avons quasiment tous les mêmes informations.

    A quelques éléments prés, (ADN et résultats des analyses) nous pouvons tous réfléchir ou spéculer à partir des mêmes indices qui nous ont été donnés en pâture. Et qui ne sont pas forcément ceux que détiennent les

    policiers, juges et avocats chargés du dossier. (Il nous manquera d’ailleurs longtemps ce que vont découvrir les détectives de la  société de renseignements et de sécurité Guidepost Solutions qui travaillent désormais pour le compte de l’avocat Brafman. Ceux-là sont chargés de casser la fille et ils sauront avant nous qu’elle jouait à la poupée Barbie quand elle était jeune, qu’elle a cassé un verre une fois ou qu’un jour elle a peut-être menti à sa grand-mère, ce genre de trucs graves qui serviront à la décrédibiliser face au jury… )

    Mais on a l’impression d’en savoir assez pour que lambda accoudé au bar, ou chauffeur dans son taxi, éditorialiste BHL ou avocat Badinter, chacun donne un avis « pour » ou « contre ». Et cette opinion s’architecture autour d’une question binaire : la maid a-t elle dit la vérité, ou la maid a-t elle menti ?

    En résumé aujourd’hui c’est simple, tant que la justice n’aura pas prononcé un avis recollant les morceaux, il y aura clairement deux points de vue séparés par une ligne qu’on appelle la foi : d’un côté il y a « ceux qui croient »  (que la maid a dit la vérité), d’un autre côté il y a « ceux qui n’y croient pas »  (et qui pensent que la maid a menti).

      Dans tous les cas, Kahn a le rôle du méchant. Selon qu’on soit d’un côté de l’Atlantique ou un ami de la famille, on va estimer qu’il est plus ou moins responsable de ce qui lui arrive, mais il ne peut pas être considéré comme la victime.  

     Quand je compare la presse Américaine aux médias Français, je crois qu’au-delà du soutien national à l’égard d’un compatriote, c’est encore et toujours le même débat qui revient : globalement les Américains veulent croire à ce qui est dit, tandis que les Français restent méfiants, dubitatifs, sceptiques voire perplexes.

      Le monde n’est fait que d’interprétations.

     Chacun chante  les couplets de sa chanson à coup d’arguments vibrants sur l’instrument de sa propre conviction. Tel un Rubicube qu’on tourne dans tous les sens pour en trouver la logique, chacun discute autour d’un axe de rhétorique et de présomptions enchevêtrées.

     Or ce château de cartes se construit en fonction d’idées toutes faites qui défendent elles-mêmes une certaine approche du monde. Elles ne tiennent pas compte des faits, en tant que tels mais elles répètent à qui veut les entendre, un certain nombre de clichés, stéréotypes, truismes et autres évidences qui n’ont paraît-il pas besoin d’être expliqués.

     Parmi celles que j’ai lues ou entendues, il y a « Je le connais c’est un homme bien qui ne pourrait pas faire ça… un socialiste se doit de respecter les femmes de chambre… un socialiste ne doit pas dormir dans une suite à 3000 dollars la nuit… les gens du pouvoir perdent tout contact avec le monde, car le pouvoir soule la raison… cette femme de chambre incarne tous les immigrés, et même toutes les femmes… les Américains ont violenté moralement DSK parce qu’il était Français… et je ne parle pas du fait qu’il est juif alors que la maid est musulmane… et la fortune d’Anne Sinclair peut lui payer une prison dorée, etc. »

     D’un côté il y a ceux qui se réjouissent de voir au nom de la sacrosainte démocratie, un dominant, un banquier mondial proche des élites et du grand pouvoir des maîtres de l’économie planétaire se voir soudain rabaissé au rang de citoyen, et d’autres part il y a ceux qui ne veulent pas même imaginer que « cela » puisse être possible et que donc il doit y avoir une autre explication et pourquoi pas repartir à nouveau sur la théorie d’un complot…

     Chacun parle en son nom propre, mais ça mange pas de pain.

     Par exemple moi, je pense qu’il s’est passé quelque chose dans cette chambre ce jour-là,

     Je pense que dans d’autres hôtels quelque part dans le monde, d’autres protagonistes ont commis des actes similaires à ceux qui sont imputés audit DSK, et pour autant jamais l’info n’a pas été suivie du même nombre de unes mondiales,

     Je pense aussi que les médias qui critiquent les médias s’étant fait l’écho de la chose, sont des tartufes qui se réjouissent en fait de l’augmentation d’audience que cette affaire risque de leur amener ;

     Quand je pense qu’on a reproché l’année dernière à Ribery d’avoir eu des relations coupables avec une très jeune fille consentante, parce qu’en tant que fouteux-sélectionné-national, il se devait d’être irréprochable, alors que dire des responsabilités d’un patron du FMI, candidat à l’investiture suprême nationale…

     Oui, je pense qu’on en aurait même pas parlé si ça c’était passé en France ; et peut-être même que l’employée Guinéenne Musulmane aurait été virée pour faute grave ?

     Oui, je pense que les Américains s’en amusent d’autant plus parce que DSK est Français, car les Français se plaisent à donner d’eux-mêmes l’image de chauds lapins libertins, décomplexés et peu enclins à écouter les tristes sermons de puritains pudibonds et austères Mormons. Et par voie de conséquence je suis certain que les Français n’auraient pas envoyé Tiger Woods en réhab’

     Oui, je pense que les socialistes ont raison de chercher un autre candidat…

     Tout cela est très subjectif.

     Les uns pensent que d’autres pensent queue.

     Les sympathisants socialistes ne peuvent croire qu’ils aient pu mettre leurs espoirs de renouveau dans un candidat qu’ils ne connaissaient finalement pas du tout, les amis défendent la thèse de l’ami, par principe les féministes défendent la maid, etc.

     Les avis sont partagés, ils ne s’appuient pas sur les faits mais sur des idées toutes faites, sur des principes et des fantasmes.

     Parce qu’elle brasse de nombreux symboles, emblèmes et mythes du monde moderne, cette affaire donne à réfléchir et à méditer sur sa propre condition d’être, et chacun se retrouve face à lui-même, comme Dominique Strauss-Kahn en son âme et conscience face aux murs de cet appartement équipé de caméras, et gardé par des hommes en armes.

    Nous sommes tous en liberté surveillée.

     CharlElie

    New York l Mai 2011

       
  • APRES L'ESPAGNE , LA FRANCE ?

    spanish_revolution_bandeau.jpg

    Depuis le début de la crise financière en 2008, nous sommes pris à la gorge par les plans d’austérité qui se multiplient partout en Europe. Le chômage a explosé et plonge dans la précarité et la misère des millions de personnes. La crise touche tout le monde. En France, alors que les profits du CAC 40 ont doublé, le chômage des jeunes atteint 25 %. En Espagne, c’est 40 % des moins de 35 ans qui sont sans emploi.

    Face à cela, le peuple espagnol s’est soulevé. Depuis le 15 Mai, ce sont des dizaines de milliers d’espagnols qui occupent les places jour et nuit. Le mouvement Democracia Real Ya ! (Une démocratie réelle maintenant !) s’organise autour de deux axes de revendications : régénération démocratique du système politique et défense d’une politique sociale. Il s’agit d’une véritable mobilisation citoyenne totalement indépendante et autogérée.

    Chacun peut devenir acteur de cette dynamique de changement. La révolte des pays arabes a traversé la Méditerranée. Le réveil du peuple espagnol envoie un message clair à tous les européens, à nous de saisir cette opportunité.

     Cela semble bien parti en Italie. Et en France ?

  • VIVA ESPAGNA

    405381_16705552_460x306.jpg

    En Espagne commence en ce moment un mouvement, qui s'il durait, pourrait bien s'étendre et être annonciateur de vrais bouleversements.

    Depuis une semaine, la jeunesse précarisée de ce pays manifeste et campe sur les places principales des grandes villes. Des milliers de jeunes occupent la Puerta del sol à Madrid, et ils sont rejoints par des milliers d'autres espagnols de toutes origines et conditions sociales.

    Ce mouvement est exceptionnel à plusieurs titres. Tout d'abord parce qu'il ne s'agit pas seulement  de manifester contre le chomage, la précarité ou les plans d'austérité, non, dans les campements on parle de refaire le monde, on s'organise, tout est autogéré. La jeunesse espagnole est en train de réinjecter de l'utopie dans le réel.

    La seconde raison pour laquelle se mouvement mérite notre attention, c'est justement qu'il concerne la jeunesse espagnole. Une jeunesse très précarisée, au taux de chomage le plus élevé d'Europe, et surtout un jeunesse qui jusque là était peu politisée.

    Mais, c'est pour une troisième raison que ce mouvement est exceptionnel : les manifestants ont utilisé les même modes d'opérations pour se mobiliser que dans les pays arabes. Le sentiment que j'ai, c'est que le printemps arabe est en train de gagner l'Europe. La soif d'égalité, de liberté, de justice serait-elle en train de sauter la Méditerranée ?

    C'est en Espagne que notre attention devrait être focalisée pas à New York

  • DSK M'A TUER

    Tous les blogs traitants de l'AFFAIRE ont vu le chiffre de leur visiteur augmenter considérablement.Pas AZURCOM au contraire. Je n'ai pu communiquer sur ce sujet parcequ'il m'a laissé sans voix et aussi que personne ne sait exactement ce qui s'est passé.Dominique Strauus Kahn est membre du Parti Socialiste comme moi et bien ne partageant pas ses idées sociale libérale je ne peux l'attaquer ou le défendre sans savoir.

    Il y a malgré tout des paroles odieuses qui ont été prononcées :  

    Odieux que l’un des avocats de DSK ait déclaré grosso modo qu’il avait vu la "plaignante" et qu’il l’ait trouvé grosso modo "moche"...

    Donc les violeurs ne s’intéressent qu’aux femmes "belles" selon les standards idéologiques, et surtout le cher DSK n’aurait pu violer qu'une femme "moche"... Ignoble...  DSK n’aurait eu le "droit" que de violer une femme "belle"... Sans doute une circonstance atténuante... Ignoble.

    Sans compter ce cher Jack Lang, qui , les larmes aux yeux pour regretter qu’il n’y ait pas eu de libération sous caution , parce qu' "il n’y a tout de même pas "mort d’homme"...

    Si les faits le démontrent, il y aurait alors, probablement et surement, mort psychologique de femme... Ou en tous cas douleurs et souffrances dans un temps long.

    Attendons la vérité.



     

  • POUR 5 MILLIONS DE DOLLARS T'AS PLUS RIEN

    artimage_428707_3061075_201011235003878.gif

    5 millions de dollars (environ 3,5 millions d’euros) !!!!

    Je suis totalement anéanti . Autant par cette libération tarifée que par les réactions indécentes de soulagement de l’ensemble de la presse.

    Ceux qui trouvaient la justice américaine terrible vont devoir changer d’avis. Parce qu'un homme dispose d’une fortune considérable il peut - être libéré sous caution, et va pouvoir  sortir de prison et  retrouver un appartement  pendant que ses avocats “règlent les formalités”.

    Imaginez-vous sérieusement , un prévenu lambda, mis en examen pour viol, certes présumé innocent mais sur lequel pèsent de lourdes charges, serait remis en liberté comme une fleur au bout de 4 jours ?

    Imaginez aussi le sort d'un noir américain pauvre accusé des mêmes délits donc incapable de se défendre,il se retrouve dans les couloirs de la mort.     

    C’est désormais la victime qui va passer un sale quart d’heure, de la part des avocats et des détectives de DSK, grassement payés par Anne Sinclair, et qui vont éplucher sa vie à l’affût de la moindre faille, même hors sujet.

    Au final, ce qui risque d’arriver, c’est une transaction financière : on va proposer à la victime (putative) une somme colossale (bling, bling, le tiroir-caisse) pour qu’elle se taise et qu’elle retire sa plainte. Tiens, prends ça, Bamboula, avec ça t’auras plus jamais besoin d’aller faire le ménage à l’hôtel ! Merci qui, hein ?

    Conséquence simple : on ne saura sans doute jamais la vérité, et DSK pourra parader et tenter d’accréditer son état de victime et  vous allez voir qu’il pourrait tenter de revenir faire de la politique…

    Et la mémoire de l’électeur étant souvent hélas assez proche de celle du poisson rouge, il risquerait se s’en trouver encore pour voter pour lui.

  • JE NE SUIS PAS STRAUSS-KAHNIEN

    Et pourtant je suis outré des propos tenus par Daniel Mernet  ce jour sur  France -Inter au sujet de l'affaire DSK dans l'état actuel de nos connaissances sur ce dossier.Il me revient en mémoire cette  phrase prononçée par François Mitterrand à l'enterrement de Pierre Bérégovoy

    Toutes les explications du monde ne justifieront pas que l'on ait pu livrer aux chiens un homme au prix d'un manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité  de chacun d'entre nous.

  • NON AUX GAZ DE SCHISTE

     

    bandeauf.jpg

     

     

      Loi sur les gaz de schiste:Un ecran de fumée 

     

    201105134dcca244ce686-0.jpg

    Jacques Krabal, maire de Château-Thierry (02) : « Nous allons engager une mobilisation plus forte à la rentrée. »

    Jacques Krabal, le maire divers Gauche de Chateau Thierry (02) s'est rendu, mardi, à l'Assemblée nationale où les députés devaient discuter du projet de loi concernant l'exploitation des gaz et huile de schiste. Il y a retrouvé une dizaine de membres du collectif « Carmen », qui milite contre le projet. Bien qu'arrivé en milieu de matinée, le maire a attendu 20 h 30 avant que le sujet, ô combien, sensible soit abordé.
    Qu'en retient-il ? que l'ambiance était tendue , et  au lieu de trouver un consensus qui abrogerait tous les permis d'exploitation, le gouvernement tentait de « rétro-pédaler » !

    Cette loi qui vise à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis ayant recours à cette technique est un écran de fumée ! Ce qui est écrit n'honore pas la démocratie.

     Et le maire castel d'ajouter : « Elle laisse la part belle aux autres techniques d'exploitation. Pourquoi ne pas abroger tous les permis, jouer la transparence et engager un débat sur la politique énergétique qui aurait fait consensus ? » Pour l'élu, pas de doute, les lobbies ont fait pression sur le gouvernement. En attendant, il ne compte pas baisser les bras : « Nous allons engager une mobilisation plus forte à la rentrée avec le collectif et demander un référendum citoyen sur cette problématique. » Par ailleurs, s'il se dit « déçu » de l'attitude de certains députés .

    De son côté, la députée UMP de l'Aisne ,  Isabelle Vasseur, qui est intervenue lors de l'examen du texte, tard dans la nuit, se dit « très satisfaite » : « Il était impératif de légiférer pour comprendre l'enjeu et les conséquences pour l'environnement de la fracturation hydraulique, technologie d'extraction des gaz et huiles de schiste. Il s'agissait également de mettre fin à la désinformation et aux fortes inquiétudes exprimées. » Toutefois, elle précise : « Le but du législateur n'est pas de fermer définitivement la porte à des potentialités d'exploitation d'énergies fossiles sur le territoire national, mais de le faire en toute connaissance de cause et en évitant tous les risques pour les populations et l'environnement. »

     

     
     

    Imprimer Recommander Wikio Facebook twitter digg

  • DROLES DE COCO

    Paris, le 21 mai 1981. Le jour de son investiture à la tête de l’Etat, onze jours après avoir été élu, François Mitterrand se rend à pied au Panthéon .

    Paris, le 21 mai 1981. Le jour de son investiture à la tête de l’Etat, onze jours après avoir été élu, François Mitterrand se rend à pied au Panthéon . | (sipa/michel setboun.)

     

     

     

    Les archives du PCF, essentiellement constituées des procès-verbaux des organes des directions et des rapports d'activités des différents secteurs (International, Jeunesse, Propagande, etc.), recèlent des  joyaux.

    Parmi elles trois pages dactylographiées, d'apparence banale, et pourtant exceptionnelles. Elles retracent la discussion qui a eu lieu le 6 mai 1981, à quatre jours du second tour de l'élection présidentielle, place du Colonel-Fabien, entre les membres du BP (bureau politique) de l'époque. Siègent alors dans cette instance: Georges Marchais, secrétaire général, son dauphin, Charles Fiterman, et aussi Pierre Juquin, Roland Leroy, André Lajoinie, Gaston Plissonnier, Madeleine Vincent, Francette Lazard, Maxime Gremetz...

    Les Français se trouvent à la veille d'un choix décisif. Le 10 mai, ils éliront leur prochain président de la République. Le sortant, Valéry Giscard d'Estaing, affronte le socialiste François Mitterrand. Officiellement, ce dernier bénéficie du soutien du PCF. Mais, le 6 mai, dans la coulisse, la direction communiste s'inquiète. Au premier tour, le 26 avril, Georges Marchais n'a recueilli sur son nom que 15,3% des suffrages. Une lourde chute en comparaison des 20,7% de voix engrangés en mars 1978, lors des élections législatives. Dans ces conditions, l'accession d'un socialiste à l'Elysée ne risquerait-elle pas d'affaiblir encore le PC face au PS? Et ne vaudrait-il pas mieux, dès lors, souhaiter la reconduction de VGE?

    Ces interrogations ont alimenté la rumeur tenace d'une consigne de «vote révolutionnaire», donnée verbalement par la Place du Colonel-Fabien à ses cadres et à ses militants, en faveur du président de droite sortant. Pierre Juquin, ancien dirigeant entré en dissidence à la fin des années 80, a même lancé des accusations publiques sur ce thème. «Mensonge ignoble», lui a répondu Georges Marchais, certain que, faute de preuves, sa parole valait bien celle du «traître» Juquin. Or cette preuve, la voici aujourd'hui, avec le compte rendu du BP du 6 mai 1981. La vérité éclate, à la fois claire et déroutante:

    les dirigeants communistes de l'époque souhaitaient la défaite de François Mitterrand.

     Place de la Bastille, 10 mai 1981 : c’est Pierre Juquin, membre du bureau politique du PCF (il en sera exclu en 1987) qui s’y colle pour faire bonne figure : « Camarade Rocard ! » lance-t-il à l’adresse du député-maire de Conflans-Sainte-Honorine, adversaire malheureux de François Mitterrand dans la course à l’investiture socialiste. Le « camarade » Rocard regarde alors le bout de ses chaussures, affichant un petit sourire contrit.

    Pour ce grand happening, les communistes se sont faits discrets. Difficile pour eux d’avoir la mine réjouie qui s’impose lors des grandes fêtes de famille : le cœur n’y est pas. La nomenklatura du parti s’est cloîtrée dans son bunker de la Place du Colonel-Fabien, scrutant à la loupe les résultats des reports de voix communistes sur le candidat socialiste. Patatras ! Ils sont excellents.

    Le PCF rêvait de « plumer la volaille socialiste ».30 ans plus tard à Antibes le PC local n'a pas d'autre ambition envers la parti socialiste , l'agréssivité de leurs dirigeant en témoigne tous les jours. 

  • UN HOMME UNE ROSE A LA MAIN







    Les ouvrages et numéros spéciaux sur François Mitterrand se multiplient en ce trentième anniversaire. Je vous en ai sélectionné trois qui me semblent particulièrement intéressants (voir vignettes) :

    1- "Mitterrand à la une", de Giesbert et Revol, un magnifique recueil des premières pages de journaux consacrées à François Mitterrand. Somptueux mais coûteux. Allez, ce trentième anniversaire n'a pas de prix !

    2- "François Mitterrand, le pouvoir et la séduction", hors-série du Monde, qui privilégie le texte sur l'image, et c'est bien vu : nous redécouvrons des articles oubliés de Mitterrand sur la beauté, la géographie, ... la pornographie. C'est l'occasion pour nous rappeler que l'homme politique était aussi un écrivain (la droite aurait aimé qu'il se cantonne à la littérature !), surtout dans sa période d'opposition. C'est un fait : quand on n'est pas au pouvoir, quand on n'exerce pas de responsabilité politique, on a le temps d'écrire ...

    3-"Mitterrand, une vie", hors-série de Libération, une somme des papiers parus sur Mitterrand dans le quotidien depuis 1981. Les réactions au fil de l'actualité sont instructives.

     

    Relisons les paroles de Regarde  ou réécoutons cette chanson créée et interprétée par Barbara en l'honneur du 10 mai 1981:

    Regarde :
    Quelque chose a changé.
    L'air semble plus léger.
    C'est indéfinissable.

    Regarde :
    Sous ce ciel déchiré,
    Tout s'est ensoleillé.
    C'est indéfinissable.

    Un homme,
    Une rose à la main,
    A ouvert le chemin
    Vers un autre demain.

    Les enfants,
    Soleil au fond des yeux,
    Le suivent deux par deux,
    Le coeur en amoureux.

    Regarde :
    C'est fanfare et musique,
    Tintamarre et magique,
    Féerie féerique.

    Regarde :
    Moins chagrins, moins voûtés,
    Tous, ils semblent danser
    Leur vie recommencée.

    Regarde :
    On pourrait encore y croire.
    Il suffit de le vouloir
    Avant qu'il ne soit trop tard.

    Regarde :
    On en a tellement rêvé
    Que, sur les mur bétonnés,
    Poussent des fleurs de papier

    Et l'homme,
    Une rose à la main,
    Etoile à son destin,
    Continue son chemin.

    Seul,
    Il est devenu des milliers
    Qui marchent, émerveillés
    Dans la lumière éclatée.

    Regarde :
    On a envie de se parler,
    De s'aimer, de se toucher
    Et de tout recommencer.

    Regarde :
    Plantée dans la grisaille,
    Par-delà les murailles,
    C'est la fête retrouvée.

    Ce soir,
    Quelque chose a changé.
    L'air semble plus léger.
    C'est indéfinissable.

    Regarde :
    Au ciel de notre histoire,
    Une rose, à nos mémoires,
    Dessine le mot espoir...

  • MITTERRAND EST ETERNEL

    Mitterrand pour l'éternité.

     




    Dans trois jours, nous fêterons les 30 ans de l'accession au pouvoir de François Mitterrand, premier président socialiste sous la Vème République. L'événement est politiquement très important et mérite d'être célébré dans toute son ampleur.

    Aujourd'hui, je veux vous parler d'un excellent film documentaire de Lucie Cariès, "Mitterrand, du verbe à l'image", que le Nouvel Observateur a rendu disponible en dvd. Il s'agit d'une étude sur les rapports entre François Mitterrand et la télévision. En revoyant ces images, je me suis souvenu que trois de ses interventions m'avaient particulièrement marqué :

    1- Pendant la campagne de 1981, à l'émission "Cartes sur table", devant Duhamel et Elkabbach, quelques secondes avant le générique de fin, à une question sur la peine de mort, il répond qu'il est contre, que les Français sont pour mais que ça ne le fera pas changer d'avis. Quelle audace, quel aplomb !

    Cet homme joue son destin présidentiel, il pourrait demeurer évasif, renvoyer la décision à une date ultérieure ou à l'approbation du peuple. Mais non ! Il ose braver l'avis de la très grande majorité, au risque de perdre. De la classe, de la grandeur ! Depuis ce jour, j'ai été plus mitterrandiste que jamais,


    2- Décembre 1981, le bruit court que Mitterrand est atteint d'un cancer. A la télévision, interviewé par Cotta et Desgraupes, il nie en bloc, s'amuse de la rumeur, se montre déterminé et en bonne santé. Vu d'aujourd'hui et de ce que nous savons, l'intervention est stupéfiante : Mitterrand était réellement malade et il mentait sur l'état de sa santé.

    Quelle ironie du sort, quelle cruauté de la vie ! Cet homme qui se bat 23 ans pour obtenir le pouvoir, qui enfin y parvient et qui apprend, quelques semaines plus tard, que le cancer le frappe ! De quoi être abattu, de quoi devenir mélancolique ...

    Mais non : Mitterrand choisit de ne rien dire et de  lutter, encore et toujours, pas seulement contre la droite, ni contre les adversaires de l'intérieur, mais contre le mal qui envahit son corps. Mensonge d'Etat pour le bien de la France, pour l'avenir de la gauche. Et il tiendra ainsi douze ans, avant que l'avancée de la maladie l'oblige à avouer. Comment ne pas être admiratif devant un tel homme ?

    3- Derniers voeux télévisés, fin 1994, avec cette phrase sibylline et si peu socialiste : "Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas", visage émacié, voix éteinte, yeux encore vifs. Devant ma télé, j'en aurais presque chialé. Mais j'ai compris : le plus grand ennemi d'un homme politique, ce ne sont pas ses ennemis, c'est la mort. Et son plus grand problème : comment la terrasser, comment être éternel ? Mine de rien, Mitterrand a répondu, Mitterrand y est parvenu : aujourd'hui on parle de lui, aujourd'hui il est enfin éternel.