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AZURCOM - Page 16

  • EN ROUTE POUR LES ARDENNES

     

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  • FREJUS VILLE SINISTREE

     

           par Alain Fortuit

     

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    Je  reproduis ici un article de notre camarade Alain Fortuit, paru dans le numéro 218 de Démocratie&Socialisme (octobre 2014).

    Fréjus est tombée dans l’escarcelle du Front National aux dernières municipales. Il s’agit d’une des plus grosses communes gagnée par le FN. Et puis Fréjus, tout juste séparée de Saint-Raphaël par un petit ruisseau, appartient à un des pôles touristiques les plus fréquentés au monde en période estivale. D’où les nombreux focus de la presse nationale, voire internationale, sur le séisme qu’a constitué le choix honteux des Fréjusiens. Retour sur cet événement traumatique et premier bilan d’une gestion qui s’annonce déjà comme particulièrement calamiteuse.

    La résistible ascension de David Rachline

    À l’issue du premier tour, le FN vire en tête avec 40 % des voix. Les sondages donnaient le PS devant la droite divisée, il n’en a rien été. Le PS paye la politique antisociale de Hollande, mais aussi, malgré une campagne plutôt dynamique, des cicatrices indélébiles qui divisent encore son camp. Le PS jette l’éponge, afin de laisser la droite se rassembler pour battre le FN au deuxième tour. Mais les têtes de listes à droite, le maire sortant, Elie Brun, et son ancien adjoint, Philippe Mougin, se sont déchirés jusqu’au bout devant des électeurs médusés, en maintenant deux listes, face au FN. Cependant, au deuxième tour, 55 % des électeurs dont les suffrages se sont partagés entre les deux listes de droite restées en lice, ont voté sans espoir et même souvent sans désir de voir l’objet de leur choix triompher. Ils ont juste voulu exprimer leur rejet du FN. Avec 45 % des voix David Rachline devient maire de Fréjus.

    Malgré 55 % des suffrages exprimés, l’ex-équipe municipale se retrouve dans l’opposition avec en prime toutes ses turpitudes passées exposées au grand jour. Comment s’expliquer cette course effrénée vers la défaite ? Rachline mis à part, à qui profite le crime ? Georges Ginesta, député maire de Saint-Raphaël, a soutenu jusqu’au bout Mougin dans sa démarche sans concession. Ginesta et Brun dirigeaient la communauté d’agglomération ensemble, ce qui ne les empêchait pas de se détester cordialement. Certains dossiers fréjusiens restaient en travers de la gorge du maire de Saint Raphaël, notamment la construction d’une mosquée à la frontière de sa ville. C’est donc sans état d’âme que Ginesta, maire de St-Raphaël (UMP), a fait la peau de Brun, maire de Fréjus (ex-UMP), déjà fragilisé par une gestion très controversée lors de son dernier mandat. Dès lors, Ginesta peut diriger la communauté d’agglomération (CAVEM) sans partage, Rachline étant cantonné dans l’opposition. Le maire de Saint-Raphaël confie la vice-présidence à Mougin, son homme-lige à la municipalité de Fréjus. Service bien rémunéré...

    Rachline en campagne promettait aux Fréjusiens un référendum sur la mosquée. Depuis qu’il a été élu, il a mis la pédale douce sur cette question, mais le maire de Saint-Raphaël n’en démord pas. Il somme Rachline, dans la presse locale, de tenir ses promesses électorales. Mougin, en service commandé au sein du conseil municipal de Fréjus, tient le même langage. Nous le voyons, il ne faut pas trop compter sur la droite « républicaine » locale pour faire un contre-feu face à l’extrême droite.

    Entre orthodoxie budgétaire, incompétence et idéologie sécuritaire

    Que dire du début de mandat du nouveau maire de Fréjus ? Contrairement à ses collègues du Luc et de Cogolin (villes proches de Fréjus passées au FN), Rachline n’a pas commencé par mettre les doigts dans la confiture. Il semble même qu’il veuille réduire le train de vie des élus, afin de montrer ce que doit être une gestion vertueuse. Économies, économies, voilà son credo.

    Le budget est monté au pas de charge et présenté au conseil municipal sans débat d’orientation budgétaire au préalable. L’opposition se risque à quelques critiques, parfois pertinentes, mais au final, s’abstient. Pourtant, ce budget est catastrophique. Les économies se font essentiellement au détriment du budget de fonctionnement. Les départs à la retraite dans les services ne seront pas remplacés. Les dotations aux associations sont toutes revues à la baisse. Les associations les plus touchées sont celles qui assurent une certaine cohésion sociale et un mieux vivre ensemble. L’AMSLF qui anime toutes les activités sportives de la ville pour les jeunes et les moins jeunes voit son budget diminué de 30 %. Pire, les trois centres sociaux que compte la cité se retrouvent avec des dotations amputées de 50 à 60 %. Ces coupes sombres sont justifiées par le fait que leurs comptes en banque sont trop bien garnis ! En fait, ces associations ont de la trésorerie en banque, car nombre de leurs projets budgétés pour l’année ne sont provisionnés qu’une fois complètement finalisés, et, entre temps, il faut bien assurer les fins de mois du personnel. Chose que ce jeune maire inexpérimenté semble ignorer…

    Toutes les lignes budgétaires sont revues à la baisse sauf une : celle concernant la police municipale. Il ne fait aucun doute qu’en augmentant ses effectifs la police municipale, investie par le FN, va changer de nature.

    Premier bilan de la gestion frontiste

    Quelques mois sont passés depuis le vote du premier budget FN à Fréjus. Dopé sans doute par les universités d’été du FNJ dans sa ville, le maire en a profité pour supprimer un des trois centres sociaux que compte la cité, sa directrice, par ailleurs socialiste, étant jugée trop partisane dans sa gestion. Le soi-disant manque de neutralité de la directrice du centre de Villeneuve ne peut justifier la fermeture de cette structure et la mise à pied de son personnel. En fait, le maire compte monter une autre structure pilotée directement par la mairie avec un personnel renouvelé. Les deux autres centres sociaux savent ce qui les attend.

    Rachline nous promettait une gestion « propre », débarrassée de ses scories clientélistes, mais les choix faits cet été pour l’animation de la ville ont montré le contraire. Ces animations ont bel et bien été déléguées à des sociétés privées appartenant à des militants FN. Dans une ville essentiellement touristique, on se doute que les bénéfices engrangés sont conséquents.

    Par petites touches, les entorses à la démocratie locale et à la liberté d’expression se multiplient. Ainsi, le maire et ses adjoints essaient par tous les moyens d’interdire la présence de journaliste dans des réunions de conseil de quartier pourtant publiques. Le maire a fait modifier la charte de ces conseils de quartier et c’est ce qu’il voulait sans doute cacher à la presse. Ces conseils avaient été promus par la gauche et Elie Brun avait déjà expurgé de leur fonctionnement tout ce qui pouvait constituer une entrave à sa gestion des affaires. Dorénavant les présidents de ces conseils seront désignés par le maire lui-même et bien sûr chaperonnés par un élu de la majorité. Plus un cheveu ne doit dépasser dans les rangs.

    Le dernier épisode en date, c’est évidemment l’entrée de Rachline au Sénat ; Il faut en tirer toutes les leçons. Rachline se notabilise. C’est désormais un poids lourd dans la vie politique du Var. C’est une défaite pour le maire de Saint-Raphaël qui fait figure d’arroseur arrosé, ultime victime de son propre complot contre l’ancien maire de Fréjus.

    Par ailleurs, il est évident que pour passer, Rachline a dû rallier à sa cause des grands électeurs UMP, ce qui en dit long sur les passerelles qui existent à présent entre l’extrême droite incarnée par le FN et la droite « républicaine » rassemblée dans l’UMP. Ainsi, Elie Brun, l’ancien maire de Fréjus, s’est répandu dans la presse en se félicitant de la défaite de Ginesta. Déjà, c’est limite… Mais il a en outre félicité abondamment le jeune sénateur FN pour son élection au Sénat en faisant valoir que Rachline incarnait la jeunesse, donc l’avenir de la nation !

    Et puis on sait que le FN, par le truchement de Marine Le Pen, tonne haut et fort que le Sénat ne sert à rien et aussi que le FN est contre le cumul des mandats. Rachline, mais aussi Ravier à Marseille, sont donc des cumulards et en se présentant aux sénatoriales montrent qu’ils sont sans principe et que ce sont des menteurs.

    Dans les années 30, les partis fascistes ont joué leur partition dans un contexte historique leur conférant un rôle particulier. Ce rôle était d’anéantir de manière durable le salariat en tant que classe organisée. Pour ce faire, les fascistes ont su mobiliser contre les travailleurs et leurs organisations toute une masse d’artisans et de boutiquiers que la crise économique jetait dans la pauvreté.

    Aujourd’hui, malgré la crise économique et les divisions de la gauche, le scénario ne peut se reproduire à l’identique, car, face au petit noyau qui détient le capital, plus de 85 % de la population appartient au salariat et il n’existe pas de couches intermédiaires capables de lui confisquer ses droits par la force. C’est, assurément, sous d’autres formes que la barbarie capitaliste s’exprimera, en l’absence d’un basculement du rapport de force en faveur du salariat. Il convient donc de dénoncer le FN pour ce qu’il est : le plus ringard, le plus réactionnaire, le plus misérable des partis de droite, mais ne le dénonçons pas pour ce qu’il ne peut être, car, comme l’agitation frénétique du chiffon brun, les belles explications théoriques laissent de marbre des salariés qui ne croient au pudding que lorsqu’ils y goûtent. C’est sur ses paroles et ses actes que nous devons juger et combattre le FN.

  • ACTIONS URGENTES

     

    Action urgente Macédoine

     

    ©Balkan Insight


    MACEDOINE : L'INTERDICTION DU MARIAGE ENTRE PERSONNES DE MÊME SEXE EST EN ATTENTE DE VALIDATION

    L'amendement XXXIII, actuellement en cours d'examen devant le Parlement de l'ex-République yougoslave de Macédoine, est discriminatoire envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) au regard de leur droit à une vie familiale et de tous les droits reproductifs et sociaux associés au mariage. S'il est adopté, la Constitution définira le mariage comme l'union exclusive entre un homme et une femme.

    Le 1er juillet, le gouvernement de Macédoine a soumis sept projets d'amendements constitutionnels au Parlement, dont celui de l'amendement XXXIII. Dans sa forme actuelle, cet amendement définirait strictement le mariage comme l'union entre un homme et une femme. Le 27 août, le texte de tous les projets d'amendements a été examiné et adopté par une majorité de parlementaires. Les amendements doivent être soumis à un vote final à la fin du mois d'octobre.

    Une précédente version de l'amendement XXXIII définissait la cohabitation officielle, ou toute autre forme de vie commune officielle, exclusivement comme l'union entre un homme et une femme. Cependant, le 16 octobre, à la suite de la publication de l'avis de la Commission de Venise sur le projet d'amendement, le ministre de la Justice a annoncé que cet élément serait retiré de la proposition. Une décision de modifier la Constitution doit obtenir l'aval d'au moins deux tiers des membres du Parlement, ce qui risque d'arriver car le principal parti de l'opposition, qui boycotte actuellement le Parlement, possède moins d'un tiers des sièges.
    L'amendement XXXIII a été rédigé dans l'intention de déterminer constitutionnellement le statut du mariage de manière à protéger « les intérêts des époux, de la famille et de la société». Cependant, en limitant le mariage aux couples hétérosexuels, il introduit une discrimination directe envers les personnes LGBTI qui vivent ou souhaitent vivre dans une union entre personnes de même sexe, au regard de leur droit à une vie familiale et de tous les droits reproductifs et sociaux associés au mariage.

    Pour plus de détails, pour savoir comment agir, cliquez ici
     

    mercredi 22 octobre 2014

    Action Urgente Indonésie

     
    @HRW (Un homme et une femme emmenés par la "police de la Charia")


    INDONESIE : LE PARLEMENT DE L'ACEH ADOPTE UN TEXTE RÉGLEMENTAIRE FONDÉ SUR LA CHARIA
     
    Le Parlement de la province de l'Aceh a adopté un règlement issu de la charia qui criminaliserait, entre autres, les relations sexuelles entre personnes du même sexe et les relations sexuelles hors mariage entre personnes consentantes, et qui prévoit une peine de fustigation pour les contrevenants. Le gouverneur de la province de l'Aceh et le gouvernement central peuvent bloquer sa mise en œuvre.
    Le Code pénal islamique de l'Aceh, règlement provincial basé sur la charia (loi islamique), a été adopté par le Parlement de cette province le 27 septembre. Il prévoit jusqu'à 100 coups de bâton pour les personnes reconnues coupables de relations sexuelles entre personnes du même sexe, de relations sexuelles avant le mariage ou d'autres relations sexuelles hors mariage (« adultère »). D'autres infractions seraient aussi passibles d'une peine de fustigation en vertu de ce règlement, notamment la consommation d'alcool, les jeux d'argent, le fait de « se trouver seul-e en compagnie d’une personne du sexe opposé hors des liens du mariage ou de liens familiaux » (khalwat), les atteintes sexuelles, le viol, le fait d'accuser une personne d'adultère sans présenter quatre témoins des faits, et les relations intimes entre personnes non mariées. On peut aussi s'inquiéter de ce que les procédures prévues par ce texte concernant les preuves dans les affaires de viol et d'atteintes sexuelles ne soient pas conformes aux normes internationales. Le Code pénal islamique de l'Aceh s'appliquera à tous les musulmans de la province, tandis que les non-musulmans pourraient aussi être condamnés pour les infractions qui figurent dans le règlement provincial mais qui ne sont pas couvertes par le Code pénal indonésien.
    Ce texte réglementaire ne pourra être soumis au gouvernement central que si le gouverneur de l'Aceh le ratifie. En vertu de la législation actuelle, le gouvernement central dispose de 60 jours après la réception du texte pour demander la révision de certaines de ses dispositions ou le rejeter totalement s'il est contraire à la Constitution indonésienne ou à d'autres lois nationales.
    La fustigation est un châtiment cruel, inhumain et dégradant, interdit par le droit international, notamment par l'article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et par la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, deux traités auxquels l'Indonésie est partie.
     

    Plus de détails sur cette action, cliquez ici
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    dimanche 12 octobre 2014

    "Ma liberté défend la votre" propagande et vérité sur l'homophobie en Russie

     
    ©gaysir.no: Kirill Kalugin, appréhendé par les autorités

    AMNESTY INTERNATIONAL
    ARTICLE - SEMAINE D’ACTION RUSSIE

    AILRC-FR
    Embargo : samedi 11 octobre 2014, à 0h01 TU

    « Ma liberté défend la vôtre » : propagande et vérité sur l’homophobie en Russie

    La scène évoque le combat entre David et Goliath.

    Mais dans le cas de Kirill Kalugin, il s’est retrouvé encerclé par au moins six adversaires imposants – des hommes musclés vêtus de tenues de parachutistes russes, qui l’ont cerné et coincé tout en le bousculant et en l’insultant. Ils lui ont clairement fait savoir qu’ils ne l’aimaient pas et n’appréciaient pas son message.

    La raison pour laquelle ils s’en sont pris à ce militant, étudiant universitaire roux et élancé ? Il a osé se présenter sur la place du Palais à Saint-Pétersbourg, place pavée de style néoclassique, et briser l’un des principaux tabous de la société russe.

    Voyez-vous, Kirill est homosexuel. Mais depuis l’adoption d’un texte de loi en juin 2013, il n’est pas censé se sentir libre de le dire en public. Ni faire quoi que ce soit qui puisse constituer une « promotion de l’homosexualité », une infraction définie en termes très vagues.

    Aussi, en s’installant avec courage sur la place du Palais le 2 août 2013, durant les célébrations de la Journée annuelle des parachutistes, et en déployant un drapeau arc-en-ciel portant l’inscription « Je propage la tolérance », il savait qu’il allait au-devant des problèmes.

    Les policiers ont séparé Kirill de ses agresseurs. Puis ils l’ont arrêté.

    Imperturbable, Kirill est retourné cette année, le 2 août, place du Palais, avec un autre drapeau arc-en-ciel arborant le message : « Ma liberté défend la vôtre ». De nouveau, il a été interpellé en hâte.

    « La propagande de l’homosexualité »
    La loi de juin 2013, qui a pour but de « protéger » les enfants contre les « influences néfastes », a conquis la Douma – un seul législateur a choisi l’abstention.

    Cependant, les « influences néfastes » ne sont en fait que des citoyens russes lambda qui se trouvent être lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres ou intersexués (LGBTI) – ou des personnes qui travaillent sur des questions relatives aux droits humains en lien avec ce sujet.

    La « propagande de l’homosexualité » n’ayant pas de définition légale, la loi punit en fait des personnes pour la simple raison qu’elles sont ce qu’elles sont et l’expriment.

    « La propagande de l’homosexualité n’étant pas d’ordre matériel, il est très difficile de savoir ce que cela signifie. Si vous êtes homosexuel et transparent sur ce sujet, cela peut être considéré comme de la propagande », a déclaré Polina Andrianova, directrice de Coming Out, une organisation de défense des droits des personnes LGBTI dont le siège se trouve à Saint-Pétersbourg.

    Une homophobie en ébullition
    La police en Russie s’efforce de faire appliquer la loi sur la propagande, qui a donné lieu à un nombre assez limité de poursuites. Ce qui ne veut pas dire que son impact ne s’est pas fait sentir.

    « Les répercussions de la loi sont en fait plus graves à l’extérieur des tribunaux, nuance Polina Andrianova. Sa conséquence la plus terrible est qu’elle justifie les comportements homophobes et donne le feu vert à la violence homophobe. »

    La loi semble donner de l’élan à une homophobie qui était larvée et secouait déjà certains pans de la société russe.

    « Sous l’ère soviétique, l’homosexualité était interdite et il était totalement tabou d’en parler », a déclaré Goulia Soultanova, organisatrice du Festival international du film LGBT Bok o Bok (« Côte à côte »), à Saint-Pétersbourg.

    Les effets persistants de ce tabou historique, alliés à la nouvelle loi aux accents sinistres et à la définition vague, renforcent la stigmatisation et les peurs de la communauté LGBTI. Beaucoup se demandent quelles activités et quelles actions seront considérées comme de la « propagande » – contraignant certaines personnes à revenir au silence alors qu’elles parlaient ouvertement de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

    Les temps sont particulièrement rudes pour les couples homosexuels avec enfants, puisqu’un débat public en Russie porte sur le fait de séparer ces familles, la logique perverse étant que les enfants dans ces foyers sont soumis en permanence à la « propagande » de la part de leurs propres parents.

    Nombreux sont ceux qui, au sein de la communauté LGBT, vivent sous la menace constante d’agression ou de problèmes. Des contre-manifestants en colère se rassemblent souvent lors des manifestations et événements LGBT, se servant de la loi sur la « propagande » comme d’un prétexte pour perturber l’événement, parfois de manière violente.

    Les policiers présents sur les lieux s’abstiennent généralement d’intervenir. Parfois, ils arrêtent les victimes plutôt que les auteurs des violences.

    Par ailleurs, il est difficile d’obtenir justice pour des attaques discriminatoires, puisque la législation russe en matière d'infractions motivées par la haine ne couvre pas les crimes commis à l’encontre de personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre réelle ou supposée.

    L’homicide d’une lesbienne qui donnait des cours de tango à Saint-Pétersbourg début septembre témoigne de cette difficulté : la police a d’abord laissé entendre et tenté de faire croire qu’il s’agissait d’un suicide, alors que cette femme a été retrouvée la gorge tranchée, dans sa voiture dont le moteur tournait encore.

    « Un combat pour la survie »
    Confrontée aux agressions homophobes et à la réponse inefficace des forces de l’ordre, Polina Andrianova décrit le travail de son organisation comme « un combat pour la survie ».

    Les militants de Coming Out ont récemment passé plusieurs mois à organiser la QueerFest de Saint-Pétersbourg. Depuis 2008, cet événement annuel incontournable propose pendant 10 jours débats, séminaires et spectacles visant à favoriser un environnement sûr et tolérant pour le débat, et à accroître la visibilité de la communauté LGBT, petite mais active, de la ville.

    À l’ouverture du festival cette année, le 18 septembre, Polina Andrianova avait bon espoir que cette édition ne soit pas marquée comme les précédentes par les menaces et les annulations. Malheureusement, depuis la soirée d’ouverture, le festival s’est transformé en une bataille entre d’un côté les organisateurs et de l’autre la police, les rassemblements homophobes et les changements de salle.

    Une semaine après l’ouverture, Coming Out a publié un communiqué recensant toute une série d’agressions et de tentatives visant à faire fermer QueerFest. Les festivaliers et d’autres – notamment le bureau du médiateur régional – ont déposé 24 plaintes auprès des services de police.

    Deux heures avant la cérémonie d’ouverture, le principal site accueillant le festival s’est désisté, invoquant des risques en termes de sécurité dans le bâtiment. L’événement a alors été transféré dans un lieu de remplacement et a été pris pour cible par une vingtaine de militants de droite accompagnés de Vitali Milonov, député de Saint-Pétersbourg, homophobe virulent qui a soutenu une précédente version régionale de la loi sur la propagande relative à l’homosexualité. Ils ont crié des insultes homophobes et répandu un liquide antiseptique nocif et un gaz non identifié.

    Une autre soirée a été écourtée par une alerte à la bombe. Et, rebondissement orwellien, la police a tenté d’interrompre une conférence de presse sur le thème « Qui cherche à fermer le QueerFest ? »

    « Depuis six ans que nous organisons ce festival, nous n’avons jamais eu à faire face à une offensive aussi soutenue et organisée contre notre liberté de réunion et d’expression. Au lieu de maintenir l’ordre en assurant la protection des citoyens, la police s’en sert comme prétexte pour fermer des événements. Et les autorités, plutôt que de traduire les responsables présumés en justice, préfèrent détourner le regard, a déclaré Polina Andrianova.

    « Tous les moyens sont bons pour nous acculer dans un " ghetto ". Pourtant, le festival est dédié au dialogue et à l’ouverture dans la société, et notre meilleure défense aujourd’hui consiste à rester visible. »

    La défense des droits des LGBTI s’inscrit, de manière à la fois essentielle et complémentaire, dans la défense des droits humains au sens large en Russie. Tous les Russes devraient être libres d’être eux-mêmes et d’avoir des relations aimantes et consensuelles avec la personne de leur choix, sans peur d’être agressés ni accusés de faire de la « propagande ».

    Bien que l'espace laissé à la liberté d'expression se rétrécisse rapidement, nombreux sont ceux qui, en Russie, disent ce qu'ils pensent. Du 6 au 12 octobre, les militants d'Amnesty International sont à leurs côtés, solidaires, pour une semaine d'action destinée à montrer aux dirigeants russes que le reste du monde ne se taira pas. Agissez et informez-vous plus en détails en vous rendant sur www.amnesty.org/Speak-Out-Russia.
     

    Communiqué de presse Tchad

     
    AMNESTY INTERNATIONAL
    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    AILRC-FR
    9 octobre 2014
    Tchad. Le président doit abandonner un projet de loi homophobe


    Le président tchadien Idriss Déby a été mis en garde au sujet du projet de loi homophobe actuellement examiné par le Parlement : son adoption constituerait une violation flagrante des obligations incombant au Tchad en termes de droits humains. Dans une lettre ouverte publiée début octobre, le secrétaire général d'Amnesty International, Salil Shetty, appelle le président à abandonner ce projet de loi qui exposerait les personnes « déclarées coupables » de relations homosexuelles à des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 20 ans et à de lourdes amendes.

    « Si ce projet de loi homophobe est adopté, le président Idriss Déby bafouera de manière flagrante les obligations régionales et internationales relatives aux droits humains. Il privera les citoyens de leur droit à la vie privée, institutionnalisera la discrimination et permettra la stigmatisation et le harcèlement de ceux qui sont ou sont considérés comme homosexuels – quel que soit leur comportement sexuel, a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International.

    « Le président Idriss Déby doit intervenir sans délai et bloquer ce projet de loi, afin de ne pas exposer des personnes à des risques accrus de violences et d’atteintes aux droits humains en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre réelle ou présumée, et pour qu’elles puissent au contraire vivre dans l’égalité, dans la dignité et sans peur. »

    Le Code pénal approuvé en septembre par le gouvernement tchadien prévoit la criminalisation des rapports entre personnes de même sexe. Il prévoit des peines allant de 15 à 20 années d’emprisonnement, et des amendes allant de 50 000 à 500 000 francs CFA (soit d’environ 100 à 1 000 euros). Il doit désormais être examiné et peut-être adopté par le Parlement.

    Amnesty International considère ce projet comme une régression considérable au regard des droits humains au Tchad. Il constitue une violation des obligations régionales et internationales du pays. Selon la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, à laquelle le Tchad est partie, toute personne a droit à la jouissance des droits et libertés reconnus et garantis dans la présente Charte sans distinction aucune, notamment de race, d'ethnie, de couleur et de sexe, et toutes les personnes bénéficient d'une totale égalité devant la loi et ont droit à une égale protection de la loi.

    Par ailleurs, ce texte fait preuve d’un irrespect total envers une résolution historique adoptée par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples en 2014, qui condamne les actes de violence, la discrimination et les autres atteintes aux droits humains dont sont victimes des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
     

    jeudi 2 octobre 2014

    Communiqué de presse indonésie

     
    People demonstrate on the International Day Against Homophobia and Transphobia at the Hotel Indonesia traffic circle on May 21, 2011. One group, Our Voice Indonesia, is striving to promote LBGT rights through online media. Photo by Wendra Ajistyatama/The Jakarta Post
    AMNESTY INTERNATIONAL
    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    AILRC-FR
    26 septembre 2014


    Indonésie. Le nouvel arrêté rendant passibles de 100 coups de bâton les relations homosexuelles et hors mariage dans la province de l'Aceh constitue un « énorme revers » pour les droits humains

    Une nouvelle disposition mise en place dans la province indonésienne de l'Aceh, qui prévoit une peine allant jusqu'à 100 coups de bâton pour des « infractions » telles que les relations homosexuelles et les relations sexuelles hors mariage, constitue un énorme revers pour les droits humains, a déclaré Amnesty International.

    Vendredi 26 septembre, le Parlement de l'Aceh a adopté le Code pénal islamique de la province de l'Aceh, un arrêté qui criminalise un certain nombre d'actes – notamment les relations homosexuelles, les relations sexuelles en dehors du mariage et le fait d'« être seul en compagnie d'une personne du sexe opposé qui n'est ni un conjoint, ni un parent » (khalwat). Les personnes reconnues coupables de telles « infractions » pourraient encourir des peines de flagellation, d'emprisonnement ou d'amende prononcées par des tribunaux islamiques.

    « Cet arrêté n'aurait jamais dû être adopté et constitue un énorme revers pour les droits humains dans la province de l'Aceh. Le Parlement de l'Aceh doit immédiatement abroger ou réviser les dispositions de ce texte qui bafoue les droits humains, a déclaré Richard Bennett, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.

    « Les lois qui criminalisent les relations sexuelles hors mariage violent le droit au respect de la vie privée et sont utilisées de manière disproportionnée pour contrôler et punir les choix des femmes. Elles dissuadent en outre les femmes de signaler les viols et autres violences sexuelles, de peur d'être accusées de relations sexuelles en dehors du mariage.

    « L'incrimination de personnes en raison de leur orientation sexuelle porte un énorme coup à l'égalité en Indonésie et viole les engagements internationaux de ce pays en matière de droits humains. Ce texte ne fera qu'aggraver le climat d'homophobie, de peur et de harcèlement que subissent de nombreux citoyens en Aceh.

    « La flagellation est un châtiment cruel, inhumain et dégradant qui est clairement interdit aux termes du droit international. Les personnes qui en sont victimes subissent non seulement une vive douleur et une humiliation, mais elles souffrent également souvent de séquelles physiques ou psychologiques sur le long terme. »

    Complément d’information
    Depuis 2010, au moins 156 personnes ont été flagellées en Aceh : en 2010, 16 personnes au moins ont subi ce châtiment pour avoir participé à des jeux d'argent, pour khalwat et pour avoir vendu de la nourriture pendant le mois de jeûne du Ramadan ; en 2011, 72 au moins pour consommation d'alcool, jeux d'argent et khalwat ; en 2012, au moins 43 pour jeux d'argent et khalwat ; en 2013, au moins huit pour jeux d'argent ; depuis début 2014 et jusqu'au 22 septembre, au moins 17 pour jeux d'argent.
    En 2009, le Parlement de l'Aceh a adopté le Code pénal islamique de la province de l'Aceh (Qanun Hukum Jinayat), qui prévoyait l’exécution par lapidation en cas d'« adultère » et jusqu’à 100 coups de bâton en cas de relations sexuelles entre personnes du même sexe ou avant le mariage. Le gouverneur de l'Aceh a cependant refusé d'approuver ce Code et celui-ci n'a jamais été mis en œuvre, en partie du fait des vives critiques qu’il a suscitées aux niveaux local, national et international. La peine de lapidation qui figurait initialement dans le code révisé a depuis été retirée. Cependant, le nouveau Code pénal adopté vendredi 26 septembre prévoit toujours des peines de flagellation.
     

     

    Communiqué de presse Tchad

     
    AMNESTY INTERNATIONAL
    FLASH

    AILRC-FR
    23 septembre 2014

    Tchad. Un projet de loi qui encouragerait l'homophobie

    S’il était adopté, un projet de loi alimenterait l'homophobie et représenterait une régression considérable au regard des droits humains au Tchad, a déclaré Amnesty International mardi 23 septembre.

    Les modifications du Code pénal proposées par le gouvernement tchadien exposeraient les comportements homosexuels à des peines allant de 15 à 20 années d'emprisonnement, et à des amendes allant de 50 000 à 500 000 francs CFA (soit d’environ 100 à 1 000 euros.)

    « Pénaliser des personnes sur la simple base de leur orientation sexuelle ou identité de genre constitue une violation des obligations régionales et internationales du Tchad au regard des droits humains, ainsi qu'une régression majeure pour la tolérance et le respect de ces droits dans le pays », a déclaré Stephen Cockburn, directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale chez Amnesty International.

    « Amnesty International a étudié le projet de loi. Son caractère imprécis est très inquiétant. Des personnes pourraient faire l'objet d'enquêtes ou de poursuites sur de simples dénonciations ou rumeurs d'homosexualité. Les personnes considérées comme homosexuelles ou ne correspondant pas aux stéréotypes de genre traditionnels ne pourraient donc plus vivre selon des principes d'égalité et de dignité. »

    « Si ce projet devenait loi, le Tchad violerait, par un Code pénal discriminatoire, les droits de ces personnes et encouragerait de facto l'homophobie. Le gouvernement, comme le Parlement, doivent veiller à ce que toute loi adoptée respecte les principes fondamentaux des droits humains, et notamment la non-discrimination et l'égalité pour tous. »

    Le projet de loi tchadien survient quelques semaines après que les législateurs gambiens ont proposé de nouvelles peines allant jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité pour les cas d'« homosexualité avec circonstances aggravantes ». Amnesty International est préoccupée par une tendance répressive concernant l'homosexualité dans la région.

    Document public
     

    mardi 23 septembre 2014

    Un temps pour pleurer, un temps pour danser

     
     
    AMNESTY INTERNATIONAL
    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    AILRC
    19/09/2014
    Un temps pour pleurer, un temps pour danser

    Par Conor Fortune, rédacteur au Service de presse d'Amnesty International, récemment rentré de Saint-Pétersbourg

    Ekaterina Khomenko avait la gorge tranchée quand un balayeur l'a trouvée, dans une voiture dont le moteur tournait encore, à Saint-Pétersbourg début septembre.

    Selon certaines informations parues dans les médias, la police a d'abord laissé entendre – chose incroyable – qu'elle pourrait s'être suicidée. Une enquête est maintenant en cours pour déterminer les causes réelles de la mort de cette jeune femme de 29 ans. Les autorités n'excluent pas la possibilité qu'elle ait été attaquée en raison de son orientation sexuelle : elle était ouvertement lesbienne et donnait des cours de tango à des couples homosexuels.

    Quelques jours avant sa mort, un extrémiste avéré avait publié des propos haineux et des menaces sur une page de réseau social qu'elle alimentait, en réaction à une photo qu'elle avait diffusée montrant deux femmes pratiquant cette danse argentine sensuelle dans une station de métro.

    Quel que soit son mobile, le meurtre d'Ekaterina a provoqué une onde de choc au sein du petit réseau très actif d'organisations de défense des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) de Saint-Pétersbourg. Lorsque j'ai rencontré certains de ses membres cette semaine, ils étaient visiblement bouleversés.

    Ils sont malheureusement habitués à l'homophobie qui dégénère souvent en agression. Et ils sont habitués à un manque de réaction des autorités face à la violence envers les LGBT en Russie. Les crimes commis à l'encontre de personnes en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre réelle ou supposée ne sont pas couverts par la législation russe relative aux crimes motivés par la haine.

    Cependant les militants LGBT, bien qu'horrifiés et indignés par cette tragédie, sont déterminés à poursuivre le combat visant à encourager une plus grande tolérance à Saint-Pétersbourg et partout en Russie. Ils veulent amener un climat qui leur permette de vivre, d'aimer, de respirer librement en étant eux-mêmes.

    Telle est la motivation du festival QueerFest, événement annuel aujourd'hui incontournable, qui démarre à Saint-Pétersbourg ce jeudi 18 septembre. Au cours de cette sixième édition, il proposera pendant 10 jours de nombreux débats, séminaires et spectacles dans deux salles du centre-ville.

    C'est en tout cas ce que les organisateurs espèrent.

    L'an dernier, une quarantaine de salles ont refusé de participer avant qu'ils retiennent finalement des lieux situés en périphérie de la ville. Polina Andrianova, directrice de « Coming Out » – l'organisation qui est derrière le QueerFest – m'a indiqué qu'elle espérait pouvoir garder au moins une des deux salles actuelles. Alors que l'agenda et les intervenants sont prévus depuis un moment, étant données la peur et les menaces auxquelles la communauté LGBT est actuellement confrontée, les lieux finaux et d'autres informations n'ont été révélés qu'à la dernière minute.

    Des problèmes menacent en permanence les organisateurs de ce type d'événements et des troubles viennent souvent les perturber.

    En novembre dernier, pas moins de cinq alertes à la bombe ont interrompu le festival international de cinéma LGBT « Side by Side » (Bok o Bok), plus grand événement de ce genre en Russie. L'organisatrice, Gulya Sultanova, m'a raconté que les autorités venaient, parfois en plein milieu d'une projection, et évacuaient tout le bâtiment pour chercher des explosifs après que des individus non identifiés avaient, soi-disant, appelé pour les alerter. Invariablement, aucune bombe n'était trouvée et les films reprenaient une heure ou deux après l'interruption.

    « Après la première fois, nous avons compris que c'était faux », a-t-elle déclaré.

    D'autres tentatives évidentes visant à faire échouer le festival ont eu lieu.

    Des groupes de jeunes se présentaient et tentaient d'entrer, vraisemblablement en vue de provoquer des ennuis. La participation de mineurs à des événements ayant trait aux droits des LGBT fait partie des choses présumées illicites depuis juin 2013, date à laquelle un projet de loi sur la « propagande de l’homosexualité auprès de mineurs » a été adopté par la Douma avant d'être promulgué par le président Vladimir Poutine. « Présumées », car personne ne semble totalement sûr de ce que recouvre le terme « propagande » et cette loi a rarement été mise en application.

    Néanmoins, elle fait autant de mal que de bruit. Cette nouvelle loi a généré des craintes et des pressions supplémentaires pour les personnes LGBT dans le pays. Les organisateurs d'événements tels que « Side by Side » et le QueerFest s'exposent à de lourdes amendes s'ils ne font pas figurer la mention « 18+ » (interdit aux moins de 18 ans) sur leur matériel promotionnel et ne s'assurent pas qu'aucun mineur ne participe.

    Selon Gulya, un groupe de jeunes est parvenu à s'introduire lors d'une projection du dernier festival « Side by Side », malgré un contrôle des passeports à l'entrée. Une fois à l'intérieur, ils ont commencé à crier aux journalistes présents qu'ils étaient mineurs et choqués par les informations auxquelles ils étaient exposés. Un responsable de Saint-Pétersbourg exprimant énergiquement ses opinions homophobes, qui était sur place, leur a emboîté le pas en accusant, semble-t-il, les organisations LGBT de forcer les jeunes à être là.

    Cette curieuse scène s'est rapidement dissipée, mais un quart d'heure après, des policiers ont annoncé qu'une alerte à la bombe avait eu lieu et que tout le monde devait être évacué de la projection.

    Ces perturbations sont ce que les membres de « Coming Out » espèrent éviter pendant le QueerFest. Ils font leur possible pour veiller à ce que tout soit « convenable » malgré la législation de plus en plus restrictive. Les organisateurs de festivals marchent sur la corde raide, soucieux de ne pas enfreindre la loi, mais sans vouloir envoyer à la communauté LGBT le message qu'ils sont d'accord avec ce qu'elle représente.

    « L'effet le plus grave de la loi sur la propagande est qu'elle justifie une attitude homophobe et donne le feu vert à la violence homophobe », m'a confié Polina.

    Elle et d'autres militants LGBT luttent pour modifier cette tendance.

    « Nous sommes en Russie, nous aimons notre pays et travaillons à l'améliorer. La défense des droits humains et des droits des LGBT contribue à rendre la société russe meilleure », a-t-elle ajouté.

    L'objectif : une société où un festival de cinéma peut se dérouler sans alertes à la bombe. Une société où tout le monde est libre de parler de soi, sans être taxé de « propagande ». Une société où tout le monde peut danser un tango sensuel, avec un ou une partenaire de son choix, sans craindre d'être attaqué ou tué pour cela.

    Bien que l'espace accordé à la liberté d'expression diminue rapidement, de nombreuses personnes en Russie n'hésitent pas à dire ce qu'elles pensent. Du 6 au 12 octobre, des militants d'Amnesty International les soutiendront en manifestant leur solidarité durant une semaine d'action organisée afin que les dirigeants russes sachent que le reste du monde ne restera pas silencieux. Plus d'informations sur www.amnesty.org/Speak-Out-Russia à partir du 1er octobre.



  • PAN SUR LE BEC

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    Les attaques dont Thierry Lepaon a été la victime à propos de son appartement sont particulièrement odieuses, malhonnêtes et mensongères. Toute personne de gauche se doit de les repousser vigoureusement et de prendre la défense du secrétaire général de la CGT. Pour 6 raisons :

    1- Rien dans cette affaire n'est illégal ou frauduleux : pas de détournement d'argent, aucune irrégularité, rien qui soit objectivement injuste, délictueux.

    2- La décision d'acheter et de rénover l'appartement n'est même pas personnelle, ne relève pas de Thierry Lepaon lui-même, mais de son organisation, la CGT, qui lui a ainsi attribué un logement de fonction. On ne peut donc pas incriminer la personne.

    3- Moralement, on ne peut pas critiquer ce choix immobilier, qui n'a rien de luxueux, de richissime : c'est un appartement tout au plus confortable et aisé. Le home cinéma et la cave à vins, c'est un fantasme de petit-bourgeois, dont les vrais riches n'ont rien à faire !

    4- Quand on est le n°1 du premier syndicat de France, un certain standing est attendu et justifié. Allez voir du côté des équivalents, le chef de l'armée de terre ou le président de France 2, qui relèvent tous les deux du service public, et j'imagine assez facilement que leurs logements de fonction sont analogues, sinon supérieurs.

    5- Dans cette affaire, je sens l'influence, désormais constante, de la morale puritaine, américaine, qui sous-entend qu'un leader ouvrier devrait vivre comme un ouvrier. Non, ma morale personnelle, qui n'est ni puritaine, ni américaine, pense exactement le contraire : un leader ouvrier doit vivre comme un leader, faire la nique aux bourgeois en s'appropriant leur mode d'existence. Il n'y a pas que les capitaines d'industrie, les grands manitous de la finance ou les hauts fonctionnaires qui auraient le privilège de l'aisance : un leader ouvrier, précisément parce qu'il est leader ouvrier, y a droit, le mérite. Je trouve même que Thierry Lepaon et sont organisation jouent les modestes. Il ne faut pas avoir de complexe social ! Je veux des chefs de gauche logés dans des hôtels particuliers, au milieu des plus beaux arrondissements de Paris (Vincennes, c'est encore trop populaire), avec chauffeurs et domestiques en livrée. Ma morale n'est pas celle qui estime que chacun doit rester chez soi, "et les vaches seront bien gardées". Ma morale à moi, c'est d'investir les quartiers et les moeurs bourgeois, et tant pis pour les puritains rabat-joie !

    6- Derrière la prétendue exemplarité morale, qu'y a-t-il ? Une minable manipulation interne, à l'approche des élections professionnelles. On veut faire tomber Lepaon, on n'a rien trouvé dans sa vie sexuelle, il paie ses impôts comme tout le monde : ne reste plus que le logement, comme on a fait en son temps avec ce pauvre Bérégovoy, ce qui l'a mené où vous savez.

    Cette polémique conforte le sentiment d'anti-syndicalisme primaire qui traverse toute une partie de l'opinion française. Son seul bénéficiaire, ce sera l'extrême droite, qui va forcément en rajouter sur l'air du "tous pourris", "tous enrichis". C'est lamentable.


    P.S  Je prends ma  Ferrari,  je vais à Monaco dans ma villa avec piscine  et je passe régler mon adhésion au PS . Na !
  • PELLERIN ET SON BATON

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    Au  retour d'un long  week end j'ai  découvert  la polémique  du jour , ou de la veille , mais je suis en retard à cause du décallage horaire qui était  de savoir s’il faut être particulièrement cultivé ou avoir de la mémoire pour être ministre de la culture . 
     
    Je me pose les questions suivantes
     
    Faut-il être sportif pour être ministre des sports ?
    Faut-il être toubib pour être ministre de la santé ?
    Faut-il être grabataire pour être secrétaire d’Etat aux personnes âgées ?
     
    On pourra me répondre qu’il faudra un certain niveau de culture. Néanmoins, on en arrive à n’importe quoi… Dans le Figaro, hier ou d'avant hier , un écrivain lançait une « lettre ouverte à Fleur Pellerin  . Pour résumer, il reproche à notre ministresse de ne pas avoir appris par cœur la fiche Wikipedia de Patrick Modiano et de ne pouvoir citer le titre d'une seule  de ses  oeuvres .

    Elle est belle la culture (sa ministre aussi )! Il faut que les ministres trichent pour faire croire qu’ils sont cultivés (alors qu’ils sont déjà occupés à le faire  avec le fisc).
     
    D’ailleurs, parmi tous les heureux arrogants qui se moquaient de Mme Pellerin, combien connaissaient-ils l’existence de Modiano avant son prix Nobel  et combien auraient été capable de répondre à cette pertinente question  ? Combien ?
     
    PS :  Rassurez vous , je  n'achète pas le Figaro , mais  il était  mis à disposition des passagers  embarquants à la montée de l'avion
  • MEME LEUR PERE NOEL EST UNE ORDURE

    La mairie FN des 13e et 14e arrondissements de Marseille est heureuse d’offrir un spectacle de Noël aux enfants... nés de parents français.

    Invitation FN

    Le carton d’invitation au spectacle de Noël est chatoyant. Flocons de neige, feuilles de houx, cadeaux et la promesse d’une « belle journée » que la mairie des 13e et 14e arrondissements de Marseille et son maire Stéphane Ravier « sont heureux d’offrir aux enfants du secteur ».

    Son verso est pourtant moins reluisant. Une ligne en petits caractères figure à côté d’une silhouette de famille façon Manif pour tous : « Une carte nationale d’identité ainsi qu’un justificatif de domicile vous seront demandés lors du retrait » des places du spectacle qui aura lieu le 6 décembre à 10h dans une « grande salle marseillaise ».

     

     

  • PASSEISTE PASSEISTE EST CE QUE J'AI UNE GUEULE DE PASSEISTE

    Valls dans le J'ai lu attentivement le Nouvel Obs où Valls dit  : " Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique..."

    De quelle gauche passéiste parle-t-il ?

    De la gauche passéiste qui a porté au pouvoir Hollande puis Valls  1er ministre ?
    La gauche passéiste pour laquelle Hollande a concocté un programme qui a emporté l'adhésion des électeurs face à à celui de sarkozy ?
    La gauche passéiste représentée dans le gouvernement Valls par des socialistes qui étaient déjà en politique il y a trente ans ?

    Ou

    La gauche passéiste qui a mis une claque à Valls lors des primaires face à des Aubry et Montebourg ?
    La gauche passéiste qui fronde à l'assemblée ?
    La gauche passéiste qui refuse de se laisser entrainer dans une réforme idéologique où elle ne se retrouve pas ?

    Valls se justifie comme étant de gauche depuis des mois, au point que cela en devient pathétique, tant ses paroles ne sont pas en adéquation avec sa politique.
    je vous laisse donc sur cette citation que vous saurez transposer à l'idée de la gauche... " Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour." (Jean Cocteau).

  • LES DEGOUTES

     

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    Benoit Hamon et Gérard Filoche vont -t-ils être exclus du parti socialiste ? 

    Après les propos de Filoche sur Christophe de Margerie, le Premier ministre l'a souhaité et un député socialiste, François Loncle, l'a demandé. L'exclusion, c'est une mesure grave, rare, statutairement définie. Elle frappe tout adhérent qui ne respecte pas les règles du parti, essentiellement en matière d'élections. Pour le reste, la parole est libre au parti socialiste, comme dans n'importe quelle organisation démocratique. Gérard Filoche, par ses déclarations et son comportement, tombe-t-il sous le coup de l'exclusion ? La réponse est simple, sans discussion possible : c'est non.

    Suite à une intervention de  Benoît Hamon  " la politique du gouvernement menace la république "  Stéphane Le Foll lui conseille de quitter le PS.

     Et pendant ce temps là Manuel Valls donne une interview au Nouvel Obs où  Il dit notamment : « Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses. La seule question qui vaille, c’est comment orienter la modernité pour accélérer l’émancipation des individus. »  et il est favorable à une fédération des partis de gauche , voire au changement de nom du Parti .

    Personne ne demande l'exclusion de Valls ? , à force de virer ou de laisser partir les dégoutés , il ne restera plus  que les dégoutants . 

     

     

     
  • PATRON VOYOU MAIS SYMPA

     Depuis  hier l’éloge funèbre des  médias radios  à Christophe de Margerie, m'ont passablement énervé :

    •  il était sympa ,  il tutoyait les journalistes (Lefébure, France Inter), il entraînait les copains dans des beuveries jusqu’à pas d’heure dans les troquets de Davos et d’ailleurs (Stéphane Richard, PDG d’Orange, RTL), il aimait le whisky, les blagues, il était respectueux du personnel (salarié, France Inter) ;
    • c’était un grand Français (Manuel Valls, Laurence Parisot). Il croyait à la France, qu’on pouvait y faire des choses, bien des choses. Et si Total payait si peu d’impôts en France, c’est la faute, qu’on se le dise, à la législation internationale ;
    • il n’hésitait pas à payer de sa personne.

    Quant au reste, au rôle de l’extraction pétrolière dans le réchauffement climatique, aux efforts (ou pas) de Total dans la transition énergétique, et autres questions secondaires, d'accidents mortels de travail dans les extractions ou raffineries à l'étranger ou en France il en sera question une autre fois. Peut-être

  • ET MARTINE PARLA

     

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    La véritable adversaire de la Sociale Libérale  a un visage  désormais, ce n'est plus un quarteron de députés aigris en manque de reconnaissance  sans chef. Martine Aubry dit tout haut ce que beaucoup de militants  socialistes pensent tout bas, sur le CICE, le travail le dimanche, les seuils sociaux, les économies budgétaires, la réforme fiscale ou l'assurance-chômage .

    Elle veut un Etat stratège. Tout le contraire du spectacle donné par certains , gesticulant depuis le 6 mai 2012 . Elle s'est tu pendant deux ans , loyale mais lassée de ses ronchonnements elle veut  incarner  une contre-proposition au tournant social-libéral de Hollande. Avec Martine Aubry, les déçus du gouvernement Valls trouvent une voix forte et crédible. Il n'y a pas de vengeance elle fait  un réquisitoire  des insuffisances gouvernementales , dans l'inventaire des atermoiements , des reniements, et  des impasses .

    Elle est convaincue de l'échec à venir de la politique incarnée par l'axe Valls-Macron sa voix est  seule capable  de ramener dans ses filets la gauche TOUTE  la gauche et tous les déçus du gouvernement

     

    Au fond, Martine Aubry , comme de nombreux militants socialistes ,  ne semble pas  se résoudre à laisser le champ libre en 2017 à un duel entre la droite et l'extrême droite .Elle le dit sans ambages, on peut la comprendre.