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AZURCOM - Page 38

  • FN : CONTRE ARGUMENTAIRE

     
     

    FN: notre contre-argumentaire en accès libre

    En vingt fiches techniques, Mediapart propose une expertise complète du programme du Front national et de sa candidate, Marine Le Pen. De nombreux abonnés lecteurs de Mediapart nous ont demandé de mettre en accès libre et gratuit cette enquête. C'est chose faite: vous pouvez à votre guise utiliser, transmettre, faire connaître ce décryptage. Bonne lecture!

    Nos 20 fiches (regroupées ici dans un seul dossier):


    1/ Un «nouveau FN» bien proche de l'ancien
    2/ La sortie de l'euro
    3/ La dette
    4/ L'«Etat fort»
    5/ Economie et social
    6/ Agriculture
    7/ Immigration
    8/ Sécurité
    9/ Justice
    10/ Logement
    11/ Santé et recherche
    12/ Education
    13/ Ecologie
    14/ Place des femmes
    15/ Laïcité
    16/ Culture
    17/ Démocratie et institutions
    18/ Presse et numérique
    19/ Politique étrangère
    20/ Europe

  • HOMMAGE A ROLAND GARROS

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    Un bel hommage de nos confrères polonais à l'aviateur enterré à Vouziers (extrait de l'article)

    Nie chadzał z głową w chmurach Życiowe marzenia Roland Garros zaczął spełniać w 1910 roku, gdy odebrał licencję zawodowego pilota, numer 147. Dołączył do grupy akrobacyjnej. W latach 1911-12 dawał pokazy za oceanem, ale szybko wrócił na Stary Kontynent, by działać na własną rękę. Stawiał sobie wyzwanie za wyzwaniem. Jego konikiem był loty długodystansowe. Zasłynął przelotami na trasach z Paryża do Madrytu i Rzymu. Podbijał niebo też w pionie. Jako pierwszy wzniósł się na ponad 5000 metrów. Wreszcie jako pierwszy przeleciał Morze Śródziemne. Kiedy świat wychodził z podziwu dla jego osiągnięć, on był daleki od tego, by chodzić z głową w chmurach. Pytany o to, czy uczuł ulgę, gdy trwający prawie osiem godzin historyczny lot zakończył się pomyślnie, zdziwił się. - Dlaczego ulgę? Uważam samolot za zwykły środek transportu - mówił. A był to początek ubiegłego stulecia. Na wieść o pierwszej wojnie światowej zaciągnął się do armii. Nie mogło być inaczej, skoro miesiąc przed jej wybuchem opracowywał już rewolucyjne plany zsynchronizowania karabinu maszynowego ze śmigłem samolotu. I tu był pionierem. W czasie wojny zestrzelił trzy samoloty wroga. Po tym jak jego samolot doznał awarii silnika po niemieckiej stronie, na dwa lata trafił do niewoli. Gdy zbiegł, natychmiast wrócił do swojej jednostki na kilka ostatnich miesięcy wojny. Zginął w powietrzu w nierównej walce pod Vouziers 5 października 1918 roku, na miesiąc przed zakończeniem I wojny światowej i na dzień przed 30. urodzinami.

    Pour ceux qui ne maitrisent pas tés bien le Polonais je  publie  donc une traduction de ce texte .

     Roland Garros a commencé à vivre avec  des rêves dans les  nuages dés​​ 1910, lorsqu'il a reçu sa licence de pilote professionnel style acrobatique , numéro 147. En 1911-1912 , il a donné des démonstrations au dessus de l'océan, mais il se consacra rapidement aux vols classiques dans le but de relever un  défi pour des vols long-courriers. Il est devenu un pilote célèbre sur les voies de Paris à Madrid et Rome et le premier est passé à plus de 5000 mètres d'altitude . Enfin , le premier à traverser la mer Méditerranée. Le monde était en  admiration devant ses exploits   il était malgré tout resté trés humble ​​. Lorsqu'on l'interroge pour savoir si il se sentait soulagé à l'issu de son vol historique qui a duré  duré près de huit heures Il répondit . - Pourquoi soulagement? Je pense que se sera un  des moyens futurs de transport - at-il dit . en ce début de siècle dernier .

    Il s'engage dans l'armée au début de la 1ère guerre mondiale . Il ne pouvait pas en être autrement, puisque les mois avant le déclenchement de cette guerre  il travailla sur des plans révolutionnaires constituant à synchroniser les tirs de la  mitrailleuse avec l'hélice de l'avion  . La aussi il a été un pionnier . Pendant la guerre, il a abattu trois avions ennemis . Après que son avion ait subi une panne de moteur du côté allemand , il a été capturé pendant 2 ans  . Quand il est revenu , il a immédiatement retourné à son unité dans les derniers mois de la guerre . Il a été tué dans l'air dans un combat inégal à Vouziers  le 5 Octobre 1918 , quelques mois avant la fin de la Première Guerre mondiale 1 jour avant son  30ème anniversaire . .

     

     

     

     

     

  • OUI LE F.N EST UN PARTI D'EXTEME DROITE


    bijoutier nice fillon FN con Jean Roucas, TF1 humour, chronique, beaujolais
    Marine Le Pen a annoncé hier qu'elle poursuivrait en justice toute personne affirmant que le Front national est d'extrême droite. Je crois que les tribunaux vont devoir faire face à un surégime . Pour ma part, je donne à Le Pen et à ses sbires locaux l'occasion de mettre leur menace à exécution : oui, le FN est d'extrême droite, je l'affirme, je signe, je le proclame et je le répéterai durant toute la campagne des élections municipales. Non seulement je le dis, mais je le prouve :

    1- Dès sa création, en 1971, le FN fédère les différents courants de l'extrême droite française, monarchistes, catholiques traditionalistes, nationaux, nationalistes révolutionnaires (c'est-à-dire fascistes, à la Frappat ). Leurs références idéologiques et historiques sont la monarchie absolue, le régime de Vichy et l'Algérie française.

    2- Depuis et jusqu'à nos jours, malgré les inflexions et virages politiques, le fil conducteur du FN reste le même, ses valeurs sont celles qui fondent l'extrême droite : le rejet des étrangers, l'exaltation de la nation et l'appel à l'autorité. Rien ne change sous le soleil  de l'extrême droite.

    Aujourd'hui, est-ce que la récupération de certains thèmes de gauche, voire d'extrême gauche, change la nature du FN ? Non, lutter contre l'Europe libérale, dénoncer la mondialisation financière et se réclamer du peuple ne cessent pas de faire du Front national un parti d'extrême droite. Au contraire, c'est une confirmation ! Historiquement, l'extrême droite la plus radicale et la plus fanatique a toujours instrumentalisé des thèmes de gauche pour séduire, tromper, manipuler et se refaire une virginité auprès des masses : c'est le cas avec Hitler, Mussolini et Doriot.

    Quant à se prétendre ni de gauche, ni de droite, comme le fait Marine Le Pen, c'est à nouveau valider qu'on se situe bien à l'extrême droite. Car ce rejet du système bipolaire n'a rien à voir avec la position de Bayrou : le FN est tout sauf centriste ! En se plaçant en dehors et contre la gauche et la droite, le Front national veut seulement rappeler qu'il est en dehors de la République, rétif aux catégories de la démocratie parlementaire. En effet, le clivage droite-gauche structure depuis toujours la République française, sachant que chacun des deux camps a en son sein de nombreuses et parfois contradictoires sensibilités. Ni droite ni gauche, c'est le slogan des fascistes et des extrémistes des années 30 (voir le livre de l'historien Zeev Sternhell, qui porte ce titre).

    Marine Le Pen a beau se contorsionner tant qu'elle voudra, le FN n'appartient pas à la droite classique . Il n'est pas ailleurs (comme se voulait Michel Jobert) ou nulle part, mais bel et bien à l'extrême droite. Il est assez étrange qu'un parti qui prétend défendre l'identité nationale récuse et refoule sa propre identité politique, comme s'il avait honte de ce qu'il est, comme s'il n'osait pas se regarder en face. Et ce n'est pas une question de sémantique, de vocabulaire supposé péjoratif : l'extrême gauche s'est toujours assumée comme tel, avec fierté, en faisant un titre de gloire, un gage de pureté, d'authenticité. Pourquoi l'extrême droite n'assume-t-elle pas ce qu'elle est ? En tout cas, à Antibes , il faudra mettre les électeurs devant leurs responsabilités : voter Le Pen, c'est voter FN, c'est voter extrême droite.

  • UNE REFORME UTILE

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    En lisant Nice Matin d'hier je vois que , le maire d'Antibes Jean Léonetti s'est livré à une critique très serrée de la réforme des rythmes scolaires, en avançant trois arguments : elle est coûteuse, compliquée, contestée. Comme Michème Muratore -conseillière municipale PS je veux lui répondre, en présentant à mon tour des arguments que je crois rationnels, en reconnaissant que le maire d'Antibes a cependant en partie raison, mais en essayant de démontrer qu'il a au final tort. Ce débat autour des rythmes scolaires est d'autant plus important qu'il sera au coeur des prochaines élections municipales.

    Cette réforme est-elle coûteuse ? Oui, elle l'est, et je m'en réjouis, car c'est de l'avenir de nos enfants dont il est question. Tout investissement dans l'avenir et dans la formation est bon. Une réforme à coût nul, en quelque sorte gratuite, n'aurait strictement aucune valeur. Ce serait un gadget, une réformette. Je ne connais aucune réforme structurelle, un tant soit peu ambitieuse, qui n'exige un financement conséquent. Et puis, l'Etat a prévu cette dépense, en versant dès cette année une aide financière aux collectivités locales. Enfin, la politique est affaire de choix : c'est de la responsabilité des élus de dire où vont leur préférence, leur priorité. En certains domaines, sportifs, festifs, environnementaux, les financements importants ne soulèvent aucun problème. Pourquoi hésiterait-on lorsqu'il s'agit d'éducation ? Mais encore une fois, on ne peut pas tout financer, il faut faire des choix. Les miens, en tant que citoyen, vont à la réforme des rythmes scolaires.

    Cette réforme est-elle compliquée ? Oui, elle est compliquée, comme toute réforme d'envergure est compliquée. Changer les habitudes, les organisations, les contenus, c'est forcément compliqué. Et alors ? En quoi la difficulté serait-elle un obstacle à l'application d'une réforme ? La vie est compliquée, la politique est encore plus compliquée que la vie : ça n'empêche ni de vivre, ni de faire de la politique, ni de réformer la société. C'est compliqué parce que c'est un travail, ça exige des efforts. Je ne connais aucune réforme qui soit simple, facile. Ou alors, ce n'est pas une véritable réforme, c'est un simple aménagement. De plus, cette réforme, comme celle des 35 heures il y a quinze ans, n'est pas imposée autoritairement, avec des contenus et des horaires définis au préalable : elle mise sur la concertation entre tous les partenaires et bénéficiaires de la réforme, enseignants, parents, municipalités, associations. Faire travailler tout le monde ensemble, en faire surgir, dans chaque commune de France, un projet pédagogique, oui, c'est compliqué, mais c'est souhaitable et faisable, et quand on s'y attelle, c'est moins compliqué qu'on ne le croit.

    Cette réforme est-elle contestée ? Oui, par beaucoup de personnes, mais pas par tout le monde. On a connu le même phénomène avec les 35 heures : la critique était encore plus vive et massive. Et aujourd'hui ? Demandez à n'importe quel salarié s'il veut qu'on lui enlève ses RTT : aucun, absolument aucun ne vous dira oui. La droite a critiqué violemment les 35 heures ; elle a gouverné pendant dix ans, elle n'a pas touché aux 35 heures : CQFD. La réforme des rythmes scolaires, il en sera de même. Et c'est normal : nous vivons dans une société individualiste, où chacun se préoccupe légitimement de ses intérêts personnels. L'intérêt d'un enseignant, c'est de regrouper ses heures de cours ; l'intérêt d'un parent, c'est d'avoir tout le week-end et le mercredi entier pour ses enfants ; l'intérêt d'un maire, c'est de ne pas avoir de dépenses supplémentaires. Et l'intérêt des enfants ? Et la cohérence d'un parcours pédagogique ? Pendant longtemps, tout le monde convenait que la semaine scolaire de quatre jours était une folie. Elle serait aujourd'hui devenue une solution sage et idéale ? Un peu de sérieux et de cohérence, tout de même ... 
    Jean Léonetti a donc raison : coûteuse, compliquée, contestée, oui, la réforme des rythmes scolaires l'est. Et ça ne me dérange pas du tout. Ce sont même des critères d'ambition, d'exigence et d'intérêt général qui me satisfont, qui me rassurent sur l'ampleur et la valeur de cette réforme. Mais ce qui me fait fondamentalement la soutenir, c'est une quatrième question, qui n'a pas été soulevée dans la presse: cette réforme est-elle utile ? Oui, trois oui. Utile parce qu'elle a été demandée depuis longtemps ; utile parce qu'il est raisonnable d'étaler le temps de travail des élèves sur la semaine ; utile parce qu'elle ouvre à des activités périscolaires nécessaires à l'éveil et au développement de l'enfant. Dans quelques années, tout le monde sera d'accord avec ça, puisque déjà, une fois écartés les intérêts particuliers et corporatistes, tout le monde est d'accord avec ça. Même Jean Léonetti y viendra. Je l'attends.

  • LES BRICOLEURS DU DIMANCHE

    Travail du dimanche: "Les bricoleurs du dimanche", financés et encadrés par Leroy Merlin et Castorama

    Le HuffPost | Par Adrien Oster  

     
     

    VIE PROFESSIONNELLE - Un mouvement de salariés indépendant et spontané. C'est ainsi qu'apparaissent dans les médias les employés de Leroy Merlin et Castorama qui souhaitent continuer à travailler le dimanche. Un slogan accrocheur ("Yes week-end"), une identité visuelle aboutie, des porte-parole efficaces, des t-shirts, des banderoles, des affiches... vous y aurez difficilement échappé ces derniers jours alors que la polémique sur le travail dominical mobilise les plus hautes sphères de l'État.

    Créé en décembre 2012, le collectif "Les bricoleurs du dimanche" regroupe des salariés de Castorama et de Leroy-Merlin "pour mobiliser l’opinion publique et faire bouger le gouvernement". Dans les médias ou dans leurs magasins, ces salariés-militants multiplient les interventions pour dire tout le mal qu'ils pensent de l'interdiction du travail dominical.

    Cette communication est évidemment soutenue par les directions des deux enseignes. Mais au-delà du soutien moral, c'est une véritable assistance pratique et financière que les deux enseignes, main dans la main pour l'occasion, procurent à leurs salariés.

     

    travail dimanche
    Photo publiée le 9 décembre 2012 sur la page Facebook des "bricoleurs du dimanche"

    S'il se refuse à parler de media-training, Stéphane Attal, directeur associé de l'agence de communication Les Ateliers Corporate, admet sans détour avoir accompagné le collectif dans sa démarche. Un soutien dont n'ont d'ailleurs pas fait mystère certains salariés mobilisés.

    Mandatée et rétribuée par les directions de Leroy Merlin et Castorama, l'agence a ainsi pu encadrer les salariés pour "organiser leur communication". "Les salariés sont allés voir leurs directions en disant 'on veut porter le combat mais on ne sait pas comment faire, aidez-nous', raconte le communicant au HuffPost. Ensuite, ils ont trouvé eux-mêmes leur slogan, rédigent eux-mêmes leurs tracts et désignent leur représentants, nous ne faisons qu'ouvrir des portes. D'ailleurs, nous avons interdit les réunions aux directions".

    Ni manipulés, ni instrumentalisés, c'est également le message que tiendra à faire passer Gérald Fillon, employé chez Leroy Merlin et porte-parole du collectif... que Stéphane Attal nous passe au téléphone durant notre entretien.

    Des salariés engagés dans une démarche militante, dont la formation en communication est indirectement assurée par leur direction... l'approche est surprenante mais ne remet pas en cause l'honnêteté et la sincérité de l'engagement des salariés. "C'est une approche innovante" dans une situation où salariés et directions partagent le même objectif, avance Stéphane Attal.

    "Tout a été financé de A à Z par les patrons (...), c'est tout sauf spontané"

    Contacté par Le HuffPost, Sébastien (le prénom a été modifié) raconte la formation à laquelle il a participé. Sa version est somme toute assez différente de celle du communicant.

    "C'était en décembre 2012, juste après l'assignation de magasins Leroy Merlin et Castorama par Bricorama (condamné fin octobre pour non-respect du repos dominical, Bricorama avait attaqué les deux enseignes pour "distorsion manifeste de concurrence", ndlr). Le directeur de mon magasin est venu me voir pour me demander de participer à une formation, il m'a bien dit que je n'étais pas obligé. J'ai accepté. Là, on a été réuni dans une salle en plein centre de Paris, il y avait deux ou trois salariés de chaque magasins Leroy Merlin ou Castorama concernés par les fermetures, soit environ une centaine de personnes. En préambule, des responsables des deux enseignes ont fait une présentation en disant qu'il s'agissait de notre projet, puis ils nous ont laissé avec les consultants.

    On a commencé par un cours sur la communication de crise, ils nous ont notamment dit ce qu'ils voulaient éviter, les actions violentes par exemple. Ils nous ont aussi parlé des Pigeons (un mouvement d'entrepreneurs contre des réformes fiscales, ndlr), citant notamment en exemple leur présence sur les réseaux sociaux. L'après-midi, on a été divisé en sous-groupes pour travailler sur différents thèmes, comme les moyens d'actions à mettre en place, le nom du collectif, etc... En présentant notre travail aux consultants, certains ont eu l'impression que le débat était orienté et qu'ils nous menaient là où ils le voulaient. Ils ont d'ailleurs éliminé pas mal de nos idées et au final les moyens d'action que nous avons arrêtés ressemblaient beaucoup à ceux qu'ils nous avaient présentés le matin."

     

    La spontanéité, le mouvement des "Bricoleurs du dimanche" n'en a que l'apparence, selon le salarié de Leroy Merlin.

    "Nous avons participé à cette réunion sur notre temps de travail, la direction a remboursé nos frais de déplacement et un buffet nous attendait. De la même manière, quand nous avons manifesté entre Montparnasse et le ministère du travail, la direction a loué un bus, nous a fourni des sandwichs et on s'est servi dans les rayons pour préparer le défilé. Tout a été financé de A à Z par les patrons.

    La démarche répond à une réelle demande, mais c'est tout sauf un mouvement spontané. Il y avait auparavant très peu de liens entre les magasins mais là les directions ont pu donner l'impression qu'un mouvement puissant était parti de la base.

    Si je demande une augmentation de salaire, jamais mon patron ne m'autorisera à interpeller les clients dans l'enceinte du magasin. Même chose pour les syndicats, quand ils veulent protester, ils restent sous la pluie. Tout ça n'est pas très juste.

     

    Lundi 30 septembre, le gouvernement a choisi de temporiser sur le dossier explosif du travail le dimanche, confiant une mission de concertation à l'ancien président de La Poste, Jean-Paul Bailly, dont les conclusions sont attendues pour fin novembre.

    "Nous ne pouvons qu'exprimer notre désarroi face à l'incompréhension de notre gouvernement qui n'entend pas l'opinion publique", ont répondu "les bricoleurs du dimanche" sur leur page Facebook. "Faut-il se radicaliser, descendre dans la rue pour être considérés, entendus?? Malheureusement, nous avons l'impression de ne pas avoir le choix...", conclut le communiqué

  • EN VERT ET CONTRE TOUS

    Le départ de Noël Mamère des Verts est un petit événement politique. Quitter un parti dont on est le représentant à l'Assemblée, pour lequel on a réalisé le meilleur score à l'élection présidentielle, ce n'est pas rien. Dans Le Monde paru jeudi , Mamère s'explique sur ce départ, avec une formule assez forte, pas banale : EELV est devenu selon lui un "syndicat d'élus", dépourvu de toute idée, de toute proposition. C'est évident, surtout depuis l'accession de Cécile Duflot à sa tête : j'ai souvent dit sur ce blog qu'elle représentait ce qu'il y avait pour moi de pire en politique, l'opportunisme, c'est-à-dire la recherche prioritaire des places au détriment des convictions, la disjonction entre le discours et les actes.

    Bien sûr, les Verts n'ont pas l'exclusivité de cette tare. Dans les années 60, la SFIO vieillissante et finissante était elle aussi un "syndicat d'élus", défendant des intérêts personnels et des mandats. Cécile Duflot aujourd'hui, c'est Guy Mollet hier : celui-ci tenait dans les congrès socialistes des discours radicaux, très à gauche, et dans le même temps se rapprochait de de Gaulle pour gouverner avec lui. Pendant les présidentielles de 2012, Cécile Duflot laisse sa candidate Eva Joly tenir un discours protestataire, qu'elle soutient et applaudit, et dans son dos elle négocie avec les socialistes des places au Parlement et des postes dans les ministères, sur un programme de compromis, pour ne pas dire de compromission, qui en tout cas contredisait l'intransigeance de Joly.

    Eh oui, c'est ça aussi la politique et c'est que je déteste : des hommes et des femmes en quête de reconnaissance, de pouvoir, parfois de rétribution. C'est hélas vrai à tous les niveaux, y compris au plus bas de l'échelle , y compris local : mieux vaut négocier une place éligible sur une liste donnée à prori mieux placèe sans être gagnante que de partir en tête d'un combat dont le résultat est incertain, qui ne donne que le maigre espoir d'opposant sans rétribution ni avantage. Mais inutile d'insister : c'est ainsi depuis que le monde est monde et les êtres humains, à part quelques notables exceptions, sont fabriqués comme ça ...

    Présentement, ce qui sauve le parti socialiste de cette dérive opportuniste, c'est sa culture de gouvernement, qui oblige à avoir le sens des responsabilités : pour gouverner, pour se faire élire, il faut bien avoir un projet, des idées. Mais si François Hollande avait perdu l'an dernier, le parti se serait replié sur ses bastions locaux, comme l'ancienne SFIO, devenant alors un "syndicat d'élus" ne songeant qu'à leur réélection ou à obtenir de nouveaux mandats. François Mitterrand, en transformant la SFIO en PS, avait réussi à introduire le débat d'idées au sein du nouveau parti socialiste, en développant des courants idéologiquement très structurés. Le débat d'idées ou la culture de gouvernement, voilà les deux remèdes pour sortir du "syndicat d'élus".

    EELV est traversé par des clans qui se disputent des bouts de pouvoir, mais ce parti ignore le véritable débat d'idées. Il n'a pas de culture de gouvernement, n'a pas véritablement de pratique de la responsabilité politique. Regardez les Verts autours de nous : leur présence politique et médiatique est rarissime, ils interviennent très peu dans le débat public. Leurs élus sont parfois des transfuges, alignés sur le PS pour obtenir des places. Un "syndicat d'élus" ne recherche pas la victoire, mais à placer les siens. On voit bien, dès le départ, que Cécile Duflot est prête à toutes les contorsions pour garder sa place (ce qui d'ailleurs ne préjuge pas du bon travail qu'elle peut faire en tant que ministre du Logement : je n'ai rien contre sa personne et son action, mais je conteste la culture politique qui est la sienne, qui en tout cas est aux antipodes de la mienne).

    Un "syndicat d'élus" sacrifie ses plus fortes personnalités, dont il n'a que faire, au profit des tempéraments médiocres, dans lesquels la base peut plus facilement se reconnaître (l'opportunisme va de paire avec le basisme). Chez les écologistes, c'est stupéfiant : plus vous êtes bons, brillants, connus, moins vous avez de chance de l'emporter en interne. Ainsi, Nicolas Hulot, Daniel Cohn-Bendit, aujourd'hui Noël Mamère, mais aussi Alain Lipietz, économiste de renom, ou Yves Cochet, qui n'ont plus guère d'influence au sein des Verts.

    Je ne me plains pas de ce que sont les Verts : ils ont les dirigeants et les élus qu'ils méritent, qu'ils se sont choisis, et ça les regarde. Mais je le déplore pour mon parti, le PS, dont les Verts sont les principaux alliés. J'en viens à regretter le bon vieux temps où nous avions les staliniens comme partenaires. Eux, au moins, étaient solides et sérieux, sur fond de stricte idéologie. Prenez Antibes : les Verts, c'est peau de chagrin. Quel électorat peuvent-ils nous apporter aux élections municipales ? Quels experts, quels militants, quels responsables peuvent enrichir notre liste de gauche ?  mais ce sont des alliés loyaux 


    Le plus déplorable dans cette triste affaire, c'est que l'écologie est, depuis quelques décennies, le courant politique le plus novateur en France et en Europe. Les problèmes qu'il soulève, les propositions qu'il avance sont d'une extrême importance. Ce parti devrait être normalement à la pointe du débat d'idées. Je compare son apparition, son originalité et son utilité à la naissance du socialisme au milieu du XIXe siècle. Et qu'est-ce que EELV fait de tout ça ? Un petit "syndicat d'élus" ! L'ambition était de sauver la planète ; le résultat, c'est de sauver des places d'élus et des portefeuilles ministériels. Misère !

  • CHER JEAN - LUC

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    Mon cher Jean-Luc,

    Je viens de regarder le débat sur France 3 , et , je me permets de t'écrire .

    La gauche est plurielle mais elle partage les mêmes valeurs. La gauche désunie ne peut les faire triompher. Tu estimes à juste raison être partie prenante de la victoire de la gauche aux présidentielles. Mais tu as d’emblée avant même le premier pas gouvernemental, décliné toute participation, à l’action de redressement de la France. Tu aurais pu être déçu dans le soutien, tu es parti sur un préjugé : je n’en serai pas. Voilà pourquoi les critiques qui sont, tu en conviendras, systématiques ont moins de force. Car d’emblée, avant toute décision, tu as estimé déjà la victoire trahie.

    Dans ta rhétorique, il n’y a jamais de place au bilan des droites depuis dix ans, jamais de critique du PPE qui conduit l’Europe à la récession.

    Il ne s’agit pas de te demander un accord avec les socialistes, les écologistes, les républicains, les radicaux au pouvoir, mais dans un souci d’éducation du peuple, comme tu le souhaites, de distinguer les responsabilités. Ce ne serait au passage que justice.

    Car rien ne trouve grâce à tes yeux, ni la revalorisation de 25 % de l’Allocation de rentrée scolaire (ARS), ni la hausse du SMIC, dès l’été 2012, ni le relèvement de 20 à 25 % du seuil minimal de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants, ni l’encadrement des loyers, pour éviter les augmentations abusives, ni la construction de 500 000 logements par an, dont 150 000 logements sociaux, ni le déblocage de 50 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence, ni la création des emplois d’avenir, dont le lancement est intervenu dès novembre 2012, ni la création des contrats de génération, ni la suppression de la franchise médicale de 30 euros en vigueur depuis 2011 pour les personnes sans-papiers, ni le rattrapage du RSA socle (+10 % d’ici 2017) et la réforme du RSA activité (contre le non-recours), ni la « Garantie » jeunes pour les 18-25 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, en situation d’isolement et de grande précarité ; Il s’agit d’un contrat annuel, passé avec le service public de l’emploi, comportant des engagements réciproques ; ni l’augmentation du montant de l’Allocation de soutien familial (ASF) et la majoration du complément familial (CF), ni la baisse du plafond de la CMU complémentaire pour permettre à 500 000 personnes d’accéder à une prestation complémentaire, ou les investissements pour l’hébergement (8 000 places supplémentaires) et l’accès au logement (prévention des expulsions, intermédiation locative, etc.), voire le renforcement de l’accès aux crèches et aux cantines scolaires pour les enfants de famille en situation de pauvreté, la création d’un registre national des crédits aux particuliers – « fichier positif » – pour participer à la lutte contre le surendettement, le plafonnement des frais bancaires pour les plus fragiles, à la faveur de la réforme bancaire.

    Et tout ceci dans le cadre budgétaire contraint que tu balayes d’un revers de manche mais qui pèse sur les décisions publiques.

    Tu peux ne pas dire bravo, mais au moins un « ça je prends », pour te paraphraser. Rien ! Même chuchoter.

    Nous attendons un satisfecit qui ne vient jamais, comme si tu étanchais ta soif d’absolu à l’eau salée de ton amertume. Comme si dans notre défaite, il y aurait une secrète victoire contre le PS.

    Comme hier l’extrême gauche, tu considères l’UMP et le PS comme un bloc à combattre en bloc.

    Mais même si cela était vrai –ce qui reste à démontrer- comment peux-tu espérer triompher, entraîner, voire unir, dans ce classe contre classe d’un autre temps.

    Il n’y a plus de rapport de force global ou national. Il n’y a plus de contradictions dans la société. Il n’y aurait que toi portant la vérité d’un peuple engourdi et une classe médiatico-politique unie dans la volonté de te nuire.

    Même ton combat contre le Front national ne souffre pas d’alliés car ce serait le dénaturer.

    Tout pas en avant est pour toi un renoncement. Toute tentative de soulager la peine des Français un pis-aller.

    Tu te plains, après des charges répétées, d’être maltraité par les socialistes. Mais tu dédaignes toutes les mains tendues, toutes les actions communes. Jusqu’à lancer une campagne contre l’austérité, qui désigne de fait le PS comme responsable.

    Ce splendide isolement indispose, certains de tes amis, qui peuvent nous critiquer mais cherchent à être utiles. Ils reconnaissent l’action sur le terrain et s’étonnent de cette colère que rien ne vient apaiser.

    À force d’être dans l’excès, on n’entend plus rien. Non, François Hollande, ce n’est pas Sarkozy. Il n’y a pas de Merkhollande. Dire comme Nicolas Sarkozy qu’il n’y a qu’une politique possible : celle que préconisait Mme Merkel. Ce n’est pas dire qu’il faut maintenant la croissance, la régulation bancaire, voire la taxation des mouvements de capitaux comme le défend le président François Hollande. Enfin, il ne t’as pas échappé que Mme Merkel a appelé à voter aux élections présidentielles pour Nicolas Sarkozy, pas pour François Hollande.

    "Après Pierre Moscovici, c'est maintenant Manuel Valls qui est la cible de tes  attaques . Et comme d'habitude tu  ne fais pas dans la dentelle : extrême droite du Parti socialiste , contaminé par le Front National , encore un pas et tu  le traiteras de fasciste. C'est indigne du débat dans la gauche .

    Tu n’as pas le monopole des ouvriers, des salariés, des sans-grade. Chaque jour, les élus socialistes dans les collectivités que nous gérons ensemble s’échinent à les défendre, à les protéger.

    « Tôt ou tard notre heure va venir », dis-tu. Mais avec qui ? Pour quoi faire ? Je me permets de te dire sans vouloir t’offusquer que les dits salariés n’ont pas le temps d’attendre. C’est maintenant qu’il faut mettre les mains dans la boue d’un système, d’un modèle à bout de souffle.

    Enfin, qui menace qui ? Tu parles de déluge contre le président de la République, le gouvernement ou les socialistes que tu traites de va-nu-pieds solfériniens . Et tu t’offusques que l’on trouve cela inopportun, que l’on s’interroge sur les alliances à venir.

    Qui veut rompre l’ancestrale alliance de la gauche ?

    Tu as le droit de le penser. Mais tu permettras de te dire amicalement que cela n’a jamais mené nulle part. Et surtout, ceci a toujours permis « aux autres » de porter des coups plus durs.

    Je crois avec détermination à l’union des forces de gauche et des écologistes. Cela n’a jamais été pour moi, arrêter de penser différemment, ni se mettre au garde à vous parce qu’on hausse la voix, mais être utile à la gauche dans le respect de ses composantes.

    Alors, il n’est pas trop tard pour hiérarchiser les critiques, de démêler ce qui est bon et de marcher côte à côte.

    Ce n’est pas s’aligner, c’est une question d’efficacité.

    Nous ne te demandons pas de cesser de dire ce qui ne va pas. Nous n’avons ni cette prétention, ni cette vocation. Nous te demandons de temps en temps de dire que la gauche fait des choses bien.

    Mais serait-ce aujourd’hui trop te demander ?

    Amicalement

     

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    Appel en faveur de la création d’une Journée Nationale de la Laïcité

    journée nationale laicitéSIGNER L’APPEL

    La laïcité s’avère en France une valeur particulièrement riche dans sa définition, son histoire et la place qu’elle occupe dans notre Droit. Elle est indissociable de l’idée républicaine et de ses fondements.

    Elle incarne d’abord une valeur de liberté et notamment la protection d’une liberté individuelle fondamentale, la liberté de conscience. Elle représente ensuite une valeur d’égalité puisqu’elle assure l’égalité devant la loi des citoyens selon leurs différences spirituelles. Elle suppose l’application du principe d’égalité des droits pour chacun : croyant, non croyant, catholique, protestant, israélite, musulman, athée, agnostique… Enfin, la laïcité est une valeur de fraternité, qui nous permet de vivre ensemble avec nos différences dans le respect de celles-ci, et dans la subordination à la loi républicaine exprimant l’intérêt général et non pas la somme des intérêts particuliers.

    À la suite des idées défendues par les Lumières, c’est la Révolution française et l’adoption par l’Assemblée constituante en 1789 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui apparaît comme une étape décisive. Son article 10 dispose que « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses ». Pour la première fois sont reconnus la liberté de conscience, l’égal respect de toutes les croyances et la neutralité des Institutions face au choix individuels des personnes. Après la loi sur la liberté des cultes en 1791, c’est la Troisième République qui consolide l’édifice laïque avec l’adoption de nombreux textes, dont les lois de 1881 et 1882 sur l’école publique, gratuite, laïque et obligatoire et surtout la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État.

    Pour la première fois cette dernière organise juridiquement et politiquement avec précision les relations entre la République et les religions. Cette loi affirme et garantit la liberté de conscience, le libre exercice des cultes et le pluralisme religieux, la séparation des Églises et de l’État, la neutralité du pouvoir politique, la primauté des lois républicaines. Même modifiée à plusieurs reprises, elle fixe toujours aujourd’hui une place et une mission fondamentale à la laïcité au sein de la République.

    La République française cherche ainsi depuis plus d’un siècle à conjuguer la diversité et l’unité. La laïcité en est alors un instrument essentiel, dans les services publics et en particulier à l’école. C’est elle qui reconnaît les différences, les respecte et les protège mais interdit en revanche qu’une différence ne scinde la communauté des citoyens, une et indivisible. Elle s’efforce aussi de promouvoir ce qui nous rassemble : outre la loi commune, notre histoire, notre identité, nos valeurs, la démocratie, la République, sa devise, son drapeau, son hymne, notre modèle social, notre intelligence collective. La laïcité constitue donc un vecteur du « vivre ensemble » fondé sur un projet collectif qui reconnaît à chacun la liberté de ses choix individuels.

    Les Quatrième et Cinquième Républiques ont su apporter de surcroit une consécration constitutionnelle à la laïcité. Aujourd’hui notre Constitution dispose ainsi dans son article premier que « La France est une République (…) laïque ». Ainsi, dans les valeurs culturelles comme dans l’ordre juridique, la laïcité apparaît en France particulièrement installée, reconnue et protégée. Pourtant il semble que depuis quelques années naissent certaines menaces ou atteintes à certains principes qui la structurent.

    La tendance à un repli confessionnel, communautariste, ethnique ou identitaire, une forme de délitement du lien social dans certains quartiers ou encore certaines initiatives politiques maladroites ou provocatrices, ont pu malheureusement contribuer à un affaiblissement des valeurs laïques au cours de la dernière décennie. Et en raison de ce « déficit de laïcité », le modèle de l’intégration républicaine traditionnelle a pu alors sembler moins efficace, plus vulnérable et moins crédible.

    Des réponses administratives et juridiques ont essayé d’être apportées par les Pouvoirs Publics : rapport de la Commission Stasi sur l’état du principe de laïcité dans la société française en 2003, loi du 15 mars 2004 relative à l’interdiction du port du voile dans les établissements scolaires en application du principe de laïcité, loi du 11 octobre 2010 relative à l’interdiction du voile intégral dans l’espace public notamment.

    La nôtre peut apparaitre plus modeste mais cependant très utile pour lutter contre les remises en cause de la laïcité en France. Elle présente l’avantage de la simplicité, de la visibilité et de la pédagogie : consacrer une journée de notre calendrier à la laïcité constituerait assurément un instrument de promotion et de diffusion de la laïcité auprès de chacun de nos concitoyens.

    Le Sénat a déjà adopté le 31 mai 2011 avec une très large majorité (183 voix contre 26) une proposition de résolution qui institue cette journée nationale de la laïcité. Cette dernière a été fixée au 9 décembre, date anniversaire de la promulgation de la loi de séparation des Églises et de l’État.

    Cette proposition de résolution a ainsi pour ambition de compléter le travail accompli par les sénateurs et d’exprimer des positions harmonieuses et symétriques de la part des deux chambres, pour la première fois à gauche concomitamment depuis les débuts de la Cinquième République. Le Parlement français apparaitrait alors parfaitement à l’unisson sur cette question et afficherait un poids institutionnel et politique particulièrement fort.

    Cette initiative d’origine parlementaire souhaite par conséquent proclamer avec solennité notre profond attachement au principe constitutionnel de laïcité. Pour cela, elle vise à instituer une journée nationale de la laïcité, ni fériée, ni chômée, garante de la cohésion et de l’idéal républicain et qui permettrait d’installer une marque inédite et un symbole très apparent en faveur de ce grand principe républicain et constitutionnel. Cette journée permettrait notamment l’initiative et l’organisation de manifestations éducatives, associatives, pédagogiques ainsi que la mise en place d’activités proposées par l’État et les collectivités territoriales.

    —————————————————————————-

    PROPOSITION DE RÉSOLUTION

    Article unique

    L’article premier de la Constitution dispose que la République est une République laïque.

    Ainsi et considérant que la laïcité doit être un principe fondamental constamment rappelé, car il incarne ce qui nous permet de vivre ensemble, dans le respect des croyances et pratiques religieuses, des opinions et convictions diverses de chacun.

    La République française se doit d’instaurer une Journée Nationale de la Laïcité, garante de la cohésion républicaine, non fériée, ni chômée, fixée chaque année au 9 décembre, et permettant de faire le point sur les différentes actions menées en la matière par les pouvoirs publics, ainsi qu’être l’occasion de manifestations au sein du système associatif et éducatif.

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  • POURQUOI ALLER ACHETER SON PARFUM LA NUIT

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    La bonne nouvelle du mois est arrivée hier, les chiffres du chômage sont en baisse pour la première fois depuis avril 2011. Pourtant d'après de nombreuses sources, dont L'Express, il est de plus en plus difficile de travailler en France aujourd'hui, principalement à cause de ces gaucistes  de syndicats qui empêchent les personnes motivées de travailler.
     
    Le dernier exemple en date est le cas de la boutique Sephora sur les Champs Elysées. Jusqu'à ce début de semaine, le magasin de parfums et cosmétiques fermait ses portes à minuit 5 jours sur 7 et poussait jusque 1h du matin les vendredi et samedi. Les syndicats ont pris en main le dossier et ont été entendus par la Cour d'Appel de Paris qui force la boutique Sephora à fermer à 21h. A présent, les défenseurs de la boutique essayent d'opposer les salariés, qui seraient tous très heureux de travailler tard, aux syndicats, uniquement bons à empêcher les gens d'aller travailler.
     
    Je ne veux pas mettre en doute les propos des salariés heureux de travailler tard le soir, mais ces propos ne peuvent être l'excuse pour des patrons de violer les lois. Le code du travail précise clairement :
    "Le recours au travail de nuit est en principe exceptionnel. Il doit prendre en compte les impératifs de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs et doit être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale. C’est pourquoi il doit être mis en place sous certaines conditions."
     
    Assurer la continuité de l'activité permet aux usines de tourner 24h/24 et ne pas avoir à arrêter et redémarrer leurs outils de production. Les services d'utilité sociale permettent entre autre d'avoir accès aux soins à tout moment de la nuit. Ce sont les seules justifications possibles et j'ai du mal à voir comment réussir à faire entrer la vente de parfums dans l'une de ces deux cases.
     
    La mise en place du travail de nuit doit prendre en compte la sécurité et la santé du travailleur. Sephora assure comment la sécurité de ses vendeuses qui doivent rejoindre après la fermeture du magasin leur ville de résidence ? Le dernier RER doit partir vers 0h30, ce qui ne laisse que peu de marge en semaine et est même impossible à utiliser quand le magasin ferme à 1h. En plus à cette heure là, les transports sont rarement pleins, certains quartiers sont peu fréquentables, on augmente donc sérieusement les risques d'agressions.
     
    Pire encore et toujours, l'INSERM a publié les résultats d'une recherche qui indique que "le risque de cancer du sein était augmenté d’environ 30 % chez les femmes ayant travaillé de nuit par rapport aux autres femmes." Le risque serait accru si la femme travaille de nuit avant sa première grossesse.
     
     
    La direction du magasin essaye l'argument économique. Ils réaliseraient 20% de son chiffre d'affaire dans la période 21h - minuit. Ce qui signifie que cette période n'est qu'une période banale et non pas un pic d'activité puisque cette période représente 20% du temps d'ouverture quotidien du magasin.
     
    Mais le problème majeur, en ces temps de crise économique tout particulièrement, est le fort risque de chantage à l'emploi. On imagine bien le discours tenu au près de certains employés les menaçant de licenciement s'ils ne veulent pas faire leur part d'heures de nuit. La mère de famille peut-elle réellement refuser de travailler après 21h pour pouvoir passer un minimum de temps en famille sans craindre une sanction ? Sous prétexte d'un fort taux de chômage, on serait obligé d'accepter n'importe quoi, n'importe quand ?
     
    Les Champs Elysées sont réputés pour être une des vitrines de la France. Ce ne doit pas devenir la vitrine de la casse sociale en se transformant en une zone de non droit où l'on pourrait exploiter des gens 24h/24 et 7j/7.
  • STOP !


     

    J'estime Manuel Valls, comme j'estime par principe tout socialiste, car il a su prendre à bras le corps le dossier de l'insécurité, qui est une demande pressante des Français. A ce titre, il a eu raison, et ce n'était pas facile, tant le sujet n'est pas familier à la gauche. Ministre de l'Intérieur, il fait le job, et je me réjouis de sa grande popularité. Mais sur les roms , NON , il en a trop fait et trop dit , et après ses déclarations sur France Inter , il le fait mal. J'ai reproché à Nicolas Sarkozy d'instrumentaliser cette malheureuse population à des fins politiques et démagogiques : je me vois aujourd'hui contraint de faire le même reproche à Valls.

    Premier principe : la démocratie, c'est le régime d'opinion. Un responsable politique doit donc être à l'écoute de celle-ci, non pas pour la suivre (c'est ce que faisait Sarkozy) mais pour l'éclairer, la guider (c'est ce que devrait faire Valls). Deuxième principe : une société rencontre mille problèmes, difficultés, souffrances, qui tous ne deviennent pas des sujets de politique, mais quelques-uns seulement, parce que l'homme politique veut leur donner du sens, parce qu'ils sont jugés par lui particulièrement importants. Je le dis clairement : la situation des roms dans notre pays n'exige pas d'en faire un problème politique ; le sens qu'on lui donne est odieux. Je m'explique :

    En politique, il faut prendre la mesure des choses. En France, il y a des millions de chômeurs et une crise à régler   : voilà les problème politiques, les dossiers économiques et sociaux à traiter, les solutions à proposer, sur lesquelles la droite et la gauche divergent, pour lesquelles les électeurs sont invités à se prononcer. Mais que représentent, au sein d'une population de 60 millions de personnes, 15 000 roms ? Un peu plus que la ville de Grasse . Alors, remettons les choses à leur juste mesure.

    Oui, bien sûr, les élus sont embêtés, les populations sont tracassées. Mais il y a bien d'autres embêtements et tracas dans la vie collective, dont on ne parle pas forcément, qui surtout ne se transforment pas en thèmes politiques. Je souhaite que les difficultés que posent et que rencontrent les roms soient traitées et solutionnées dignement, décemment, professionnellement et discrètement. Que cesse ce cirque médiatique inauguré par Sarkozy et repris aujourd'hui complaisamment par Valls, qui ne profite qu'au Front national !

    Car j'en viens maintenant au sens que prennent ces déclarations des uns et des autres à propos des roms. Quand Manuel Valls dit que les roms ne veulent pas s'intégrer, je crois comprendre ce qu'il veut dire : ce sont des populations nomades, dont le mode de vie ne s'accorde pas avec l'existence sédentaire (l'insertion, c'est avoir une maison, un travail). Ces populations viennent de Roumanie, pour trouver chez nous ce qu'elles ne trouvent pas chez elles. Peut-on fondamentalement le leur reprocher, à une époque où nous voulons faire l'Europe, permettre entre autre aux personnes de circuler ? Et puis, la République n'impose pas de modes de vie : elle exige seulement le respect des lois.

    Valls n'est pas xénophobe, il n'y a aucun doute là-dessus. Ses propos ne sont pas en soi xénophobes, c'est également certain. Mais la perception, l'interprétation par une partie de la population ne pourra qu'être xénophobe, c'est incontestable. La politique consiste à mesurer les choses, mais aussi les paroles. Valls ne le fait pas, et il fait mal. Notre société, depuis trente ans, depuis la montée de l'extrême droite, est malade de la xénophobie. Tout propos qui nourrit, même involontairement, cette maladie est irresponsable. A l'approche des élections municipales, il est électoralement suicidaire, pour la gauche comme pour la droite, de donner le sentiment de se ranger à l'avis du Front national. Pour ce scrutin, il y aura bien d'autres sujets à débattre, mais surtout pas celui-là, surtout pas les roms ! Arrêtez avec ça !

    Il y a d'autres méthodes pour venir en aide à ces personnes avec humilité sans tomber dans le misérabilisme et sans récupération .