Libye.
La CPI doit dissiper les zones d'ombre entourant le procès de Saif al Islam Kadhafi
Luis Moreno-Ocampo, le procureur de la CPI, a affirmé mercredi 23 novembre que Saif al Islam Kadhafi, fils du défunt dirigeant libyen, qui a été capturé, ne devait pas nécessairement être poursuivi par la CPI et qu'il pourrait être jugé dans son pays par un tribunal libyen. La CPI a déclaré qu'il appartenait aux seuls juges de la CPI, et non pas au procureur, de se prononcer à ce propos.
« À l'heure actuelle, la capacité de la justice libyenne à garantir un procès équitable sans requérir la peine de mort suscite de sérieux doutes », a déclaré Marek Marczyñski, de la Campagne d'Amnesty International pour la Justice internationale.
Indonésie.
Une sanction dérisoire a été prononcée pour des violences policières en Papouasie.
Ces avertissements ont été émis mardi 22 novembre, à l'issue d'une audience disciplinaire interne au cours de laquelle il a été établi que les policiers n'avaient pas respecté le Code de discipline de la police.
L'après-midi du 19 octobre 2011, des unités de la police et de l'armée ont dispersé avec violence les participants au troisième Congrès du peuple papou, rassemblement nationaliste pacifique organisé à Abepura, dans la province de Papouasie.
Les corps sans vie de Demianus Daniel, Yakobus Samonsabara et Max Asa Yeuw ont été retrouvés à proximité de l'endroit où se tenait le congrès.
« Ces avertissements constituent une sanction dérisoire, a déclaré Sam Zarifi directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International. Ils ne prennent pas en compte la responsabilité des policiers dans la mort de ces trois personnes ni le fait qu'ils ont eu recours à une force excessive et injustifiée contre un rassemblement pacifique. »
Bahreïn.
Un rapport critique venant d'être rendu public doit impulser un «tournant» sur le terrain des droits humains.
Le rapport de la commission d'enquête indépendante de Bahreïn, rendu public le 23 novembre alors que Manama vient de nouveau d'être le théâtre de manifestations, se montre très critique quant à la réaction des autorités face aux manifestations en février et mars, et condamne également les autres violations commises dans les mois qui ont suivi.
Il couvre des centaines de cas d'abus et contient des recommandations sérieuses en faveur de la protection des droits humains et de la réalisation du droit des victimes à recevoir justice et réparations.
« Nous espérons que le gouvernement bahreïnite verra ce rapport historique comme un tournant dans sa manière de réagir aux violations des droits humains, et qu'il utilisera les recommandations émises pour jeter les bases d'une réforme ambitieuse », a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Cambodge.
Les femmes touchées de plein fouet par une vague d'expulsions forcées.
« Au Cambodge, les femmes sont en première ligne du combat contre les expulsions forcées. Beaucoup ont pris la tête de la lutte de leur communauté pour la justice, se mettant en danger pour défendre leur entourage, a indiqué Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
Afrique du Sud.
L'adoption du projet de loi sur les documents secrets marque une « journée sombre » pour la liberté d'expression.
Le projet de loi a été approuvé par le Parlement à une majorité écrasante, avec 229 voix pour et 107 contre. Il expose les journalistes publiant des informations que les autorités de l'État veulent garder secrètes au risque d'être condamnés à des peines allant jusqu'à 25 ans d'emprisonnement.
Des militants habillés en noir ont manifesté dans tout le pays contre ce projet de loi. À Johannesburg, des manifestants se sont rassemblés devant le siège du Congrès national africain (ANC), au pouvoir, pour défendre « le droit de savoir ».
« C'est une journée sombre pour la liberté d'expression en Afrique du Sud. Ce projet de loi irrémédiablement vicié, qui est en totale contradiction avec la Constitution sud-africaine, nous renvoie directement au temps des restrictions à la liberté d'expression sous le régime de l'apartheid », a déclaré Noel Kututwa, directeur adjoint du programme Afrique d'Amnesty International.
Italie.
Des décrets introduisant des discriminations à l'égard des Roms ont été déclarés illégaux.
Le Conseil d'État italien s'est prononcé en faveur de la fin de l'application de l'« Urgence Nomades », qui s'est soldée par de graves violations des droits fondamentaux des populations roms depuis son introduction il y a trois ans.
« Mettre fin à l'" Urgence Nomades " est un pas dans la bonne direction - il s'agissait d'une procédure illégale, qui n'aurait jamais dû être lancée », a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
Brésil.
Amnesty International nomme un directeur pour son nouveau bureau au Brésil.
« Nous sommes très enthousiasmés par l'ouverture de notre nouveau bureau au Brésil à un moment clé de son histoire et par le fait que quelqu'un d'aussi expérimenté et talentueux qu'Atila Roque dirige le travail d'Amnesty International dans ce pays, a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International.
« Notre présence permanente dans ce pays nous permettra d'ajouter nos efforts à ceux du mouvement local très dynamique de défense des droits humains afin que les droits humains de tous les Brésiliens soient respectés et que le Brésil soit mieux sensibilisé aux questions internationales relatives aux droits humains. »
Ethiopie.
L'Éthiopie doit cesser de se servir de la législation antiterroriste pour étouffer la contestation pacifique.
Jeudi 10 novembre 2011, 24 personnes ont été inculpées d'infractions à caractère terroriste. Leur procès doit reprendre mercredi 23 novembre 2011. Six journalistes et deux membres du parti d'opposition Unité pour la démocratie et la justice figurent parmi les accusés. Seize de ces 24 personnes sont jugées par contumace. Plusieurs autres procès de journalistes et de militants de l'opposition sont en cours.
« Le gouvernement éthiopien se sert de sa loi contre le terrorisme, qui est rédigée en termes vagues, afin d'écraser la contestation pacifique », a dénoncé Rona Peligal, directrice adjointe de la division Afrique de Human Rights Watch.
Égypte.
Les dirigeants militaires ont « anéanti » les espoirs des manifestants de la Révolution du 25 janvier.
Dans ce rapport intitulé Broken Promises: Egypt's Military Rulers Erode Human Rights, l'organisation rend compte du bilan déplorable en matière de droits humains du Conseil suprême des forces armées, à la tête du pays depuis la chute de l'ancien président Hosni Moubarak au mois de février.
Ce document est publié alors que l'Égypte a connu plusieurs journées sanglantes, au cours desquelles un certain nombre de personnes sont mortes et des centaines ont été blessées, lorsque l'armée et les forces de sécurité ont violemment dispersé les manifestants hostiles au Conseil suprême des forces armées rassemblés place Tahrir, au Caire.
« En faisant comparaître des milliers de civils devant les tribunaux militaires, en réprimant les manifestations pacifiques et en élargissant le champ d'application de la législation d'urgence, le Conseil suprême des forces armées perpétue la tradition du régime répressif que les manifestants du 25 janvier ont combattu si durement, a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
Libye.
Il faut que Saif al Islam Kadhafi soit transféré à la Cour pénale internationale.
« Si les informations selon lesquelles Saif al Islam Kadhafi a été capturé par les autorités libyennes sont confirmées, il faut qu'il soit remis à la CPI, et ses droits et sa sécurité doivent être garantis », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Malaisie.
De nouvelles détentions montrent un revirement quant aux promesses de réforme.
La police a arrêté ces personnes les 13 et 14 novembre à Tawau, une ville de l'État du Sabah, dans l'est de la Malaisie. Sept d'entre elles sont malaisiennes et les six autres sont étrangères.
La Loi relative à la sécurité intérieure, qui autorise la détention illimitée sans inculpation ni jugement, est utilisée pour emprisonner des détracteurs du gouvernement et des responsables politiques de l'opposition, ainsi que des extrémistes présumés.
Ces arrestations sont les premières depuis que le Premier ministre, Najib Razak, a annoncé en septembre que son gouvernement abrogerait cette loi et la remplacerait pas une nouvelle législation en matière de sécurité.
« Le gouvernement malaisien a vidé de tout sens son projet d'abandonner la Loi relative à la sécurité intérieure en l'utilisant pour placer à nouveau des personnes en détention, a souligné Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.