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Editori@l - Page 64

  • CAMPAGNE DE CANIVEAU

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    Ils me font bien marrer tous ceux qui s’agitent autour du “scandale” de la révélation du passé de “déliquant multirécidiviste” d’Ali Soumaré, tête de liste P”S” dans le Val de Marne…

    Après l’avoir comparé à un “joueur de l’équipe réserve du PSG”, ce qui permet de mesurer le niveau de mépris des notables UMP locaux, (auxquels les sondages pronostiquent une bonne raclée), ont envoyé à certains journaux la copie d’un jugement (obtenue on ne sait comment) qui étayerait cette accusation de “délinquant multirécidiviste”.

    Ne connaissant pas les tenants et aboutissants de cette histoire, je ne m’en mêlerai pas davantage, même s’il est évident que si ces faits sont avérés, Ali Soumaré ne me semble pas avoir précisément le profil du candidat idéal aux régionales, et ce même si la loi ne l’en empêche pas. Et je me demande, comme Philippe Bilger, pourquoi dans ce cas le P”S” l’a-t-il présenté…

    Alors pourquoi l’UMP préfère-t-elle s’attaquer à un sous-fifre ?

     Attention,l'UMP ils joue avec le feu .En matière de délinquants, ils feraient mieux de la jouer profil bas. Les noms se bousculent dans mes souvenirs : Noir, Carignon, Dugoin, Mancel, Bédier, Alduy, Schuller, Tibéri, Balkany, Pasqua…Cette liste est établie de mémoire,certains ont heureusement disparu de la circulation, mais d’autres ont osé revenir et ont même été réélus ! Et doit-on parler de Juppé ? Et surtout de Chirac, qui même s’il a réussi à entraver pendant des années la marche sereine de la justice en employant les stratagèmes les plus tordus, peut sans grand risque d’erreur être considéré comme le plus illustre des délinquants polymultirécidivistes !

    Un de mes lecteurs malicieux m’a opportunément rappelé que Laurent Hénart, éphémère “Secrétaire d’État chargé de l’insertion professionnelle des jeunes” sous Raffarin et tête de liste UMP pour les régionales en Lorraine, s’est fait prendre au volant en août 2009 avec un taux d’alcoolémie supérieur à 0.8g/l, ce qui, à défaut de multirécidiviste, le rend néanmoins éligible au titre de délinquant. Un article du quotidien Local “L’Est Républicain” relatait ce fait divers, mais il a curieusement disparu. Quand on connaît la priorité de l’UMP et de Sarkozy en matière de sécurité routière, le moins qu’on puisse dire est que ça fait tache…

    Les délinquants sont une chose. Mais il est au moins aussi grave de constater que sur les listes, de l’UMP, fleurissent des “cumulards multirécidivistes” (comment peut-on, comme au hasard Madame Pécresse, être déjà ministre, avoir un poste de députée tenu au chaud en cas de coup dur ministériel, et se présenter encore à un poste supplémentaire ?), des incompétents notoires, et plus généralement les “politicards professionnels”, qui se soucient de l’opinion et de l’intérêt de leurs électeurs comme de leur première chemise,  se contentant de bénéficier sans entraves des avantages attachés à leurs fonctions électives, tout en votant sans état d’âme, en bons godillots, les pires lois antisociales, les traités Européens, Hadopi ou Loppsi…

    Et madame Penchard, ministre et candidate UMP (décidément !) en Guadeloupe, qui n’est certes pas une délinquante multirécidiviste, ne devait-elle pas renoncer et démissionner dans la demi-seconde qui a suivi ses propos hallucinants et scandaleux ?

  • LES IDIOTIES UTILES DE L'UMP

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    Pieter Bruegel l'Ancien - Le combat de Carnaval et Carême (1559) - Cliquez pour agrandir
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    L'actualité "politique" tourne en rond, avec une suite de polémiques anecdotiques : les minarets, les burqas, la candidate voilée du NPA... et maintenant, les Quick Hallal !
    A cette actualité aux relents de "péril arabo-musulman", s'est ajoutée celle du "Baiser de la lune", un film d'animation qui devait servir de support pédagogique pour évoquer l'amour homosexuel, au sein de classes de CM1-CM2.
    Et puis il y a eu les déclarations d'Elisabeth Badinter, qui estime que l'écologie "naturaliste" culpabilise les mères qui n'allaitent pas ou qui utilisent les couches-culottes jetables. En bref : l'écologie s'oppose au féminisme.
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    Avec le recul, quelle est la cohérence de ces "tempêtes dans un verre d'eau" ?
    Je crois qu'elles confortent l'opinion d'un certain électorat, qui pense que les lobbies arabo-musulmans, homosexuels, écologistes, prennent de l'ampleur pour nous imposer une France multiculturelle, libertaire et bien-pensante ! Vous imaginez l'horreur (humour) !
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    D'où le titre de ce billet (volontairement provocateur, mais nullement méprisant)...
    Les initiatives du NPA, des patrons de Quick pragmatiques, des profs libertaires, des citoyens écolos, ... sont anecdotiques, légitimes et sûrement innocentes. Mais quand les médias s'en emparent, elles deviennent emblématiques et sont susceptibles de mobiliser l'électorat le plus méfiant envers les mutations de notre société.
    Non, je ne tombe pas dans le piège de la "théorie du complot" politique ! Je crois plutôt que des médias veulent aller dans le sens de leur public majoritaire... composé à 94 % de "cons", dirait Georges Frêche. Moi je dirais plutôt que ce public est jean-pierre-pernaudisé....

     A lire :
    - Sur la candidate voilée du NPA, l'article brillant de Romain Pigenel
    - Sur les Quick Hallal, les articles pertinents de Nicolas et Gwendal
    - Sur le film d'animation "le baiser de la lune", l'article informé de Rue89
    - Sur les déclarations d'Elisabeth Badinter, l'article de synthèse d'Olympe et l'article visuel de Marianne2.
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    L'illustration représente deux défilés : celui du Carnaval (à gauche), avec ses personnages obèses et bon vivants et celui du Carême (à droite), avec ses personnages maigres et contris.
    A l'époque, ça symbolisait l'opposition entre les Protestants et les Catholiques ; aujourd'hui, j'y vois l'opposition confuse entre tous les camps adverses, qui se caricaturent mutuellement.

  • REFROIDISSEMENT CHEZ LES ECOLOS

    Si on en croit les sondages, le thermomètre de l'écologie politique est déréglé. Son degré de popularité redescend, en effet, après une année 2009 où il n'avait cessé de monter, sans qu'on sache encore s'il s'agit d'un simple redoux passager ou d'un coup de froid durable.
     Partout, les listes Verts-Europe Écologie restent à un niveau élevé mais elles régressent par rapport aux scores qu'on leur prêtaient il y a seulement un mois. Hier au coude à coude avec les listes PS, elles sont maintenant nettement distancées par leurs rivales, comme en Ile-de-France où Cécile Duflot pointe à douze points de Jean-Paul Huchon. A l'exception de l'Alsace - et encore, l'écart se resserre - elles ne semblent plus en mesure d'être en pole position de l'opposition au soir du premier tour et c'est bien ainsi. Un temps caressé, le rêve de diriger deux ou trois régions au printemps prochain s'éloigne et c'est encore mieux.
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    Même, Daniel Cohn-Bendit ne se fait plus trop d'illusions sur le triomphe des siens, préférant se satisfaire de la confirmation des bons résultats (plus de 16 %) aux dernières européennes. Si, à travers sa présence renforcée dans les exécutifs régionaux, l'écologie s'installait durablement dans le paysage institutionnel français, ce serait déjà, à ses yeux, une grande victoire... Un objectif raisonnable tant la question de l'avenir de la planète n'est plus poussée par un vent aussi dynamique qu'il ne l'était jusqu'en décembre.
     Les listes écologistes seraient-elles touchées par le syndrome de Copenhague ? L'échec du sommet sur le réchauffement climatique a changé la perception de l'urgence. Refroidi les ardeurs et même les certitudes. Jusque là marginalisés, les « climato-sceptiques » font entendre leur voix et sont désormais écoutés alors qu'ils ne l'étaient plus. Le GIEC qui fit longtemps référence est maintenant soupçonné d'avoir chargé la barque « catastrophiste » et ses approximations sont pointées du doigt comme autant d'hypothèses farfelues... Volontiers provocateur, flirtant constamment avec l'outrance, et toujours soucieux de se distinguer du reste des intellectuels, un Claude Allègre peut se permettre de dénoncer « l'imposture intellectuelle » que représenterait la thèse de la responsabilité de l'homme dans le réchauffement de la planète. Quelques - rares - météorologues, comme Laurent Cabrol, sont sur le même registre.
     Cette montée en puissance du doute sert objectivement une certaine démobilisation générale. La priorité environnementale semble tout à coup moins évidente. L'emploi, c'est tellement plus important...Tragique facilité d'une comparaison peu pertinente, qui permet de différer les changements de comportements pourtant impératifs. « Ils ne veulent pas y croire », soupire parfois Yann Arthus-Bertrand. Et se ruent dans les stations-service à la première grève des raffineries. Le Dieu pétrole est encore bien vivant.

     

  • L'UMP INVESTIT

    Au premier regard, la photo est plutôt sympathique. Une Marianne enceinte,brune de blanc vetu pieds nus, qui sourit, une main gracieusement posée sous son ventre rond, le visage éclairé par une lumière douce et les yeux brillants de confiance et d'appétit... Tout y est. L'optimisme, la sérénité, le geste rassurant, la maternité conquérante, l'élan vers un demain prometteur.A ces pieds, le titre claque : « La France investit dans son avenir ». La publicité continue sur l’autre page, avec cette accroche surprenant : « le Grand Emprunt n’est pas une dépense courante. C’est un grand programme qui a vocation à enrichir le pays et qui financera des investissements dans des secteurs d’avenir choisis pour leur capacité à créer de l’activité, de l’emploi et des recettes. » Qui oserait critiquer l'icône de la France ?

    Cette campagne, qui ne se distingue ni par une originalité éclatante, ni par une audace échevelée - on a déjà vu tout ça - a pourtant fait polémique depuis son apparition, mercredi, dans toute la presse quotidienne - nationale, régionale, hebdomadaire et gratuite - et sur le net. Il fallait s'y attendre : sur le web et sur les ondes, on a débattu à perte de vue sur le blanc, trop « monarchique » de la toge de Marianne, sur son bonnet phrygien même pas rouge - la République est outragée - et sur l'absence un peu lessivière, très Procter et Gamble, d'un rappel aux trois couleurs. Au secours Delacroix...

    A y regarder de plus pret cette publicité,  signée « LE GOUVERNEMENT » est ignoble à plus d’un titre.49962068.jpg

    Il s’agit d’abord d’une belle et grosse opération de propagande gouvernementale en pleine campagne électorale. Quand la Sarkofrance dépense des millions pour faire la promo des efforts du gouvernement, on appelle cela un « plan de relance » de la presse.Pourrait-on requalifier cette dépense dans les comptes de campagne des listes UMP pour les prochaines régionales ? à quoi bon dépenser presque un million d'euros (budget officiel 975 000 €) d'argent public pour rien ?

    Il s’agit aussi d’un gros mensonge. A lire cette publicité, les dépenses « courantes » habituelles de l’Etat ne prépareraient pas l’avenir. L’Education nationale n’est-elle pas un investissement ? Les enseignants seront heureux d’apprendre qu’ils ne sont qu »une dépense courante.

    Le gouvernement fait cette publicité pour se justifier contre les critiques, françaises et étrangères, contre la dérive des finances publiques et l’endettement faramineux de l’Etat. En 2012, Nicolas Sarkozy cloturera son premier (et dernier ?) mandat avec une dette publique de 2000 milliards d’euros. Elle n’était « que » de 1000 milliards au début du siècle. Droite incompétente ? Assurément.

    Cette publicité gouvernementale est aussi ignoble par sa coïncidence avec l’adoption, en commission mixte, à l’Assemblée Nationale du collectif budgétaire sur le Grand Emprunt. On se paye des pubs pour influence ou rassurer les parlementaires ! A quand un spot de pub sur TF1 la veille d’un scrutin à l’Assemblée ?.

     Tous comptes faits, ,ce sont les journaux, qui en ont vendu des centaines d'espaces publicitaires pour l'occasion, sont les principaux bénéficiaires de cette opération blanche. Alors pour l'aide à la presse, on dit merci qui ? Merci, Marianne 

  • QUAND LE PC SALUE LA MEMOIRE DE PANDRAUD

     Décès de Robert Pandraud : réaction de Marie-George Buffet

    Apprenant la disparition de Monsieur Robert Pandraud, ancien député de la Seine Saint-Denis, ancien ministre, je tiens à présenter toutes mes condoléances à sa famille et à ses amis. Tout le monde s’accordera pour reconnaître sa fidélité indéfectible à ses idéaux. Il aura marqué de son empreinte le paysage politique français.

    Marie-George Buffet, Députée de Seine-Saint-Denis

    Paris, le 18 février 2010."

    Présentation rapide du bonhomme qui a marqué le paysage politique français.Marie-Geoge tu as perdu une occasion de te taire.

    Robert Pandraud occupe à partir de 1968 durant treize ans des postes-clés, avant de devenir directeur général de la Police nationale (1975-1978).

    En 1981,il est nommé inspecteur général de l’administration du ministère de l’Intérieur, après l’arrivée des socialistes au pouvoir.

    Il se tourne alors vers la politique et rejoint Jacques Chirac à la mairie de Paris en mars 1982. Député (RPR puis UMP) de Seine-Saint-Denis (1986-2007), ancien conseiller régional (RPR) d’Ile-de-France (1992-1998), Robert Pandraud restera un homme-clé du parti.

    Malik Oussekine insulté

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    En mars 1987, il lâche à propos de Malik Oussekine, 22 ans, mort après avoir été assassiné par ses policiers dans le Quartier Latin lors d’une manifestation le 6 décembre 1986 : "Si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais de faire le con la nuit".

    Commentant en février 1988, la grève de la faim menée par les dirigeants historiques d’Action directe, arrêtés un an plus tôt, il déclare : "Faire la grève de la faim, c’est leur droit. On peut toujours faire des régimes d’amaigrissement".

    Membre du bureau politique de l’UMP depuis 2004, il présidait depuis 2005 la commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales du parti présidentiel.

    Mis en examen en 2002 pour "détournement de fonds publics et complicité" dans l’affaire des chargés de missions de la Ville de Paris, il bénéficiera d’un non-lieu, les faits commis en 1992 étant prescrits. Les réactions :

    Charles Pasqua a raconté jeudi combien il était "pratiquement inséparable" de Robert Pandraud. "Nous étions complémentaires. J’étais plus politique, il était plus technicien", a-t-il ajouté.

    Rappel des faits concernant la mort de Malik

    Il est minuit. Malik Oussekine, étudiant à l’École supérieure des professions immobilières, quitte son club de jazz favori, rue Monsieur-le-Prince. Le jeune homme de vingt-deux ans n’est pas impliqué dans le mouvement de manifestation des étudiants. Il a plutôt la tête à un important devoir qu’il doit rendre bientôt.

    Mais la répression, ce soir-là, atteint son paroxysme. Une armée de voltigeurs motoportés dont Pandraud est le chef déferle sur le Quartier latin. Ils sont organisés en peloton, leur mission consiste, à « faire s’envoler les manifestants comme une volée de moineaux ». Sur chaque véhicule, deux hommes. L’un conduit, l’autre joue de la matraque. Ce soir-là, ils ont carte blanche et c’est une véritable « chasse aux jeunes » qui s’organise. Autour de la Sorbonne, c’est la panique. Les étudiants, affolés par ce déluge de violence, courent dans tous les sens pour échapper aux coups. Cette nuit-là, plusieurs centaines d’entre eux seront blessés, certains gravement. Dans la confusion, Malik se réfugie dans un hall d’immeuble, au 20, rue Monsieur-le-Prince. Deux policiers l’y poursuivent. Mais une seconde porte reste close. Il est pris au piège. Témoin direct du drame, Paul Bayzelon, habitant de l’immeuble et fonctionnaire au ministère des Finances, racontera ainsi l’effroyable scène à laquelle il a assisté : « Je rentrais chez moi ; au moment de refermer la porte après avoir composé le code, je vois le visage affolé d’un jeune homme. Je le fais passer et je veux refermer la porte. Deux policiers s’engouffrent dans le hall ; ils se sont précipités sur le type réfugié au fond et l’ont frappé avec une violence incroyable. Il est tombé, ils ont continué à frapper à coups de matraque et de pieds dans le ventre et dans le dos. »

    Lorsque les secours arrivent, Malik a déjà rendu son dernier souffle. Mais un transfert à la sauvette vers l’hôpital est mis en scène pour éviter,  la constatation de la police judiciaire et le recueil de témoignages.

    La nouvelle, le lendemain, se répand comme une traînée de poudre. L’émotion submerge le pays. « Nous étions en pleine bagarre contre les violences policières et les agressions racistes, nombreuses à l’époque, se souvient le réalisateur Mahdi Lallaoui, qui animait alors un collectif contre le racisme et pour l’égalité des droits. C’était une période très dure. »

    Devant le 20, rue Monsieur-le Prince, des anonymes, émus, déposent une fleur, un bouquet, un message. Les syndicats appellent à un arrêt de travail. Dès le lundi, un gigantesque défilé s’étire dans les rues de Paris. Trois cent mille personnes y prennent part dans la capitale, un million dans tout le pays. Dans les marches silencieuses, de sobres pancartes : « Ils ont tué Malik ».

    Sur le plan judiciaire, alors que les circonstances du drame sont connues, le parquet se contente, dans un premier temps, d’ouvrir une instruction pour « recherche des causes de la mort » de Malik. Objectif : gagner du temps et surtout semer le doute.

    Il faudra attendre deux ans et demi pour que la chambre d’accusation demande le renvoi devant la cour d’assises des deux policiers inculpés : le brigadier Jean Schmitt et le gardien de la paix Christophe Garcia. Le 28 janvier 1990, après six jours de débats, la cour d’assises de Paris rend son arrêt. Reconnus coupables de « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, par des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions », les deux hommes écopent l’un de deux ans de prison avec sursis, l’autre de cinq ans de prison avec sursis. Ils encouraient une peine maximale de vingt ans de prison. Ils ressortent libres. Ce verdict d’une scandaleuse clémence soulève la colère. « Est-ce que le fait de porter un uniforme vous protège et vous donne le droit de tuer ? » interroge alors Nacera Oussekine, la soeur de la victime.

     la lenteur des procédures et les verdicts bienveillants laissent trop souvent l’amère impression que l’uniforme constitue, aux yeux de la justice, une circonstance atténuante. Dans un rapport publié en avril 1998, Amnesty International dénonçait « l’impunité de fait » dont jouissent en France les auteurs de violences policières. Une situation sévèrement critiquée, à l’automne 2005, dans le rapport d’Alvaro Gil-Robles, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

    En résumé : Pandraud était un chef des Pandores,un escroc un patron de flics un casseur de manifestants, qu’ils soient étudiants ou syndicalistes,et l'assassin de Malik Oussekine et lui rendre hommage c'est insulté Malik.

     

     

     

  • COHABITATION HOMME-LOUP C'EST POSSIBLE

    Décembre 2009 : battue au sanglier sur la commune d’Esparron dans les Hautes-Alpes. Surpris par l’arrivée d’une jeune louve, un chasseur l’abat. Surpris en flagrant délit, il a été jugé le 18 février à Gap pour avoir détruit un individu d'une espèce protégée.



    Ces faits poussent les associations de protection de la nature à se constituer partie civile et à rappeler le caractère emblématique du loup, symbole d'une nature sauvage et libre.

    loup.jpgSans nier ou minimiser les difficultés qui subsistent pour le monde de l'élevage, notamment liés aux systèmes d’élevage et surtout au contexte économique de la filière ovine, nous voulons rappeler que les pertes subies par les troupeaux ne sont de loin pas le seul fait du loup (maladies, chiens errants, dérochements…).

    FNE, URVN et les associations de terrain SAPN, le CRAVE, Arnica Montana, conscientes des contraintes apportées à l'élevage extensif par le retour naturel des loups, ne sont pas opposées à des tirs exceptionnels résultant d'attaques répétées sur des troupeaux efficacement protégés ; elles l'ont affirmé et assumé par le passé.

    Elles condamnent par contre tout acte de braconnage de loups, car la destruction d'un individu d'une espèce protégée n'est jamais anodine.

    Il faut comprendre que les causes qui ont permis ce retour naturel ne vont pas changer : les évolutions des milieux et des espèces, depuis des décennies, ont créé chez nous comme partout dans l'arc alpin les conditions d'une présence permanente des prédateurs. La présence du loup est un fait durable, dans les Hautes Alpes comme dans d'autres territoires alpins ; l'objectif numéro un doit être d'aider la filière ovine à faire face à cette difficulté et à s'adapter.

    Car le loup n’est pas qu’une contrainte : en reprenant sa place au somment de la pyramide écologique il est le garant du bon fonctionnement de l’écosystème entier :

    • il empêche la concentration des grands ongulés sauvages qui compromet la régénération naturelle de la forêt et les jeunes plantations,
    • il élimine les individus faibles ou malades empêchant la propagation des maladies (les troupeaux de chamois sont régulièrement décimés par la kérato – conjonctivite),
    • il élimine les chiens errants,
    • il constitue un vecteur d'image sur la qualité des milieux naturels, support d'un tourisme respectueux de la nature essentiel pour les territoires de montagne.

    Aussi en cette année de la biodiversité, le loup devrait pousser tous les acteurs, professionnels de l'élevage, Etat, collectivités et associations loup-gris_940x705.jpgde protection de la nature, à faire évoluer les pratiques vers des modes d'élevage adaptés au territoire, à ses capacités et contraintes, vers un tourisme plus respectueux des activités agricoles et d'élevage en montagne et plus respectueux de la nature.

    Nous sommes pour notre part convaincus de la nécessité de la préservation de la biodiversité, ainsi que de la possibilité d'une cohabitation entre le loup et l'homme. Si les Etats européens, de toutes orientations, ont pris depuis des décennies des mesures pour protéger de nombreuses espèces animales dont le loup, c'est bien que la conception du rôle de l'homme dans la nature a changé. Ce dont le pastoralisme a besoin, c'est de mesures de soutien réellement courageuses, non de complaisance vis-à-vis de positions anti-prédateurs venues du 19e siècle !

  • ILS CHANTENT ENCORE

    Chantons avec l’UMP : Découvrez le lip dub du Conseil Général de la Marne écrit par Gotainer !

    Le regretté Coluche disait : “Les hommes politiques, c’est des hommes qui font le même métier que moi sauf qu’ils mettent moins de rouge sur le nez. Mais ça je pense qu’ils devraient en mettre plus, ils feraient plus marrer

    Et bien Michel, sache que pour les politiques le nez rouge n’est plus indispensable !

     

    En effet, certainement dopés par le franc succès de la vidéo sur les électeurs, visiteurs ou investisseurs, les élus du Conseil Général de la Marne (dirigé par René-Paul Savary UMP) ont décidé vanter les qualités de leur département en participant à un clip dans lequel ils chantent !

    Quelle différence avec le clip de l’UMP ? Et bien, ce sont leurs vraies voix !

    Le Comité départemental du tourisme de la Marne a demandé à Richard Gotainer, chanteur et humoriste français, d’écrire une chanson afin de promouvoir la vie dans le département. Et en présence de Richard Gotainer lui-même, les élus du Conseil général de la Marne (dont l’irrésistible Charles Amédée de Courson) ont tourné un petit clip où chacun chante quelques phrases de la “Méthode Champenoise“.

    Laurent

    Ce qu’on peut lire sur le site du CG 51 : ” Alors que l’on évoque une fin programmée des collectivités départementales, dans une période économique et sociale morose, les élus marnais ont voulu donner une impulsion positive et sympathique à la défense de leur département et de leur assemblée ! Ils ont décidé de s’approprier la « Méthode Champenoise » en chantant tous ensemble la chanson spécialement créée pour ce département par l’inimitable Richard Gotainer !

    Un tournage rapide, dans la spontanéité, s’est déroulé pendant les pauses des différentes commissions et lors d’une séance plénière du mois d’octobre où Richard Gotainer est venu faire « un détournement d’ordre du jour » de quelques minutes. Il a donné naissance à un clip, dont la prouesse n’est pas dans le chant (vous comprendrez mieux ce propos au visionnage du DVD …) mais bien dans la mobilisation !

    3 minutes 42 de plaisir et de bonne humeur à partager ! L’envie de prouver à la France entière que le Marnais est affable et s’y connaît pour séduire le chaland ! Une formidable démarche à faire connaître et à partager avec tout le monde pour démontrer combien les Français savent se montrer audacieux et créatifs quand il s’agit de faire passer un message. Un moment inoubliable où la ” Méthode Champenoise ” devient enfin l’hymne officiel de tout un département : la Marne, la Marne, la Marne… “- Source CG51.http://www.marne.fr/index.php/public/En-un-CLIC/Mediatheque/Videotheque/Clips-Video/Ma-Methode-Champenoise

    Pour l'instant, Frédéric “réponse à tout” Lefebvre n’a pas encore réagit à ce monument de communication locale pilotée par l’un des siens. Mais, quand on connaît la façon dont un cadre de l’UMP parle de Benjamin Lancar, le promoteur du lip dub de l’UMP : “Il ne faudrait pas que Benjamin Lancar les multiplie d’autant qu’il est en position éligible aux régionales sur la liste de Paris” Il faisait référence à la polémique suscitée récemment par le “lip dub”, une vidéo très controversée dans les rangs de l’UMP et raillée par les internautes, dont le patron des jeunes militants avait eu l’initiative .. / … ” doit-on s’attendre au pire en termes de représailles ?

    Mais enfin, bon, puisqu’il s’agit d’une: ” formidable démarche à faire connaître et à partager avec tout le monde pour démontrer combien les Français savent se montrer audacieux et créatifs quand il s’agit de faire passer un message” …
  • LA FAUCILLE ET LE BULLDOZER

     Pas la peine de se prétendre de Gauche, de faire campagne contre les injustices, les inégalités et la misère que le modèle social de Sarkoléon nous impose pour agir avec la même brutalité. La mairie communiste de Bagnolet ferait un bon prefet sarkozyste ! Il l'a montré en jetant dans l'hiver des squatteurs après avoir détruit leur immeuble au bulldozer. Ça nous rappelle Robert Hue ou Paul Marceia qui faisaient de même avec des foyers d'immigrés à une certaine époque. Ces élus se réfugient derrière de lamentables excuses : une décision de justice à appliquer, la loi sur les expulsions hivernales ne s'applique pas pour les squats, de la drogue circulait... Pitoyable.
    Le PCF condamne cette action mais surtout la préfecture.
    Certains de ces élus se prétendent de Gauche. A voir le zèle qu'ils mettent à appliquer des mesures inhumaines, ils sont prêts pour le sarkozysme.
    Qu'ils y aillent !

    Nous allons nous réunir pour décider ensemble des actions et de leurs modalités.

    Et sans ménagements. Comme disait un pauvre expulsé à la radio : "On est considéré comme des animaux sauvages".

    Quelle honte et, de plus, dans une commune dirigée par une municipalité communiste ....................

    Il y a tout juste une semaine, on assistait à l'évacuation du 25 rue de l'Echiquier, à Paris 10°, par des vigiles de la SA HLM "la Sablière". Ces sans logis ont en effet été mis à la rue illégalement, violemment et sans jugement.

    Et aujourd'hui, à quoi assistons nous ? 80 personnes et quelques enfants sont JETES A LA RUE par d'importantes forces de police. L'immeuble ainsi que les biens des occupants sont détruits. Certains y habitaient depuis 10 ans.

    Et, l'on attend un matin de GRAND FROID pour les expulser et détruire leurs biens. L'immeuble appartient ou appartenait (il aurait été revendu récemment à une filiale d'Auchan) à la mairie de Bagnolet.

    L'huissier de justice présent a déclaré que la mairie avait REFUSE DE LOUER UN GARDE MEUBLE. Aucun inventaire n'a été dressé.

    Le commissaire en charge d’exécuter l’expulsion a assisté à la destruction des bien sans broncher.

    Au fait, comment s'appelait votre liste Mr Marc Everbecq - Maire de Bagnolet ? "Ensemble pour le renouveau de Bagnolet"  !!!!!!!!!!

  • L'ECOLE A P'TIT LOUIS

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    Lorsqu'on sait que le petit Louis (dernier de Sarkozy) est scolarisé depuis septembre à Dubaï l'article s'éclaire d'un jour nouveau !  C'est intéressant. Pendant que le gouvernement ratiboise les effectifs des profs, Sarkozy veut imposer une réforme géniale.
    Il a décidé d'offrir aux expatriés  la gratuité des écoles et lycées français de l'étranger.
    Un cadeau  sympa, non ?

    Sauf qu'il va surtout profiter aux plus aisés, et que l'addition, pour l'Etat, s'annonce carabinée. Ces écoles, très cotées  étaient jusqu'à présent payantes.Certains lycées sont des  établissements publics, d'autres, privés sous contrat. En tout 160  000 élèves y sont scolarisés, dont 80 000 français. Sous la tutelle du Quai d'Orsay, chaque établissement fixe assez librement ses tarifs et ça atteint des sommets: 5 500 euros l'année à Tokyo, 6 500 à Londres, 15 000 à New York et 17 000 euros -Le record- à San Francisco. Au diable l'avarice! Pour les expatriés modestes, un système de Bourses plutôt généreux est déjà en place.
    A New York, par exemple, il faut gagner moins de 65 000 euros par an -pas vraiment le smic- pour décrocher 4 500 euros d'aide.
    Environ un quart des élèves français bénéficient d'une bourse. Mais pour Sarko, ce n'était pas assez. Depuis l'an dernier et à la demande express de l'Elysée, l'Etat prend en charge l'intégralité des frais de scolarité des élèves français de terminale...Quels que soient les revenus des parents. Plus besoin de bourse ! A la rentrée de septembre, ce sera le tour des premières, puis des secondes l'an prochain, et ainsi de  suite.
    " J'aurais pu commencer la gratuité par la maternelle, a expliqué Sarko, le 20 juin dernier, devant la communauté française d'Athènes. Mais j'ai voulu commencer par l'année la plus chère pour que vous puissiez constater la générosité des pouvoirs publics français.
    " Encore merci !"
    Mais générosité pour qui ?
    A Londres, l'une des familles concernées  par ce généreux cadeau déclare plus de 2 millions d'euros de revenus annuels. Et deux autres gagnent plus d'un million. Jusqu'alors, une partie du financement était assurée par des grandes entreprises françaises désireuses d'attirer leurs cadres vers l'étranger. Ces boites, comme Darty ou Auchan, rentrent déjà leur chéquier : pourquoi  payer les frais de leurs expat' si l'Etat régale ? Un coût qui fait  boum au Quai d'Orsay, l'Agence française de l'enseignement à  l'étranger a simulé le coût de cette plaisanterie mais s'est bien  gardé d'en publier le résultat. Lequel est tout de même tombé dans les  palmes du "Canard".
    D'ici Dix ans, appliquée du lycée jusqu'au CP  (sans parler de la maternelle), la gratuité coûterait à l'Etat la  bagatelle de 713 millions d'euros par an ! Intenable ! La vraie priorité, c'est l'ouverture de nouveaux  établissements, pas la gratuité.
    Mais pourquoi Nicolas Sarkozy s'est lancé la dedans ? Peut-être parce qu'il se sent personnellement concerné par la question : après avoir été annoncé à New York puis à Londres, petit Louis est finalement inscrit au lycée français de Doha... Et il va falloir payer ! Auditionné par le Sénat à la fin juin, Bernard Kouchner n'a pas nié ces menus "inconvénients". Son cabinet songe d'ailleurs à couper la poire en deux : une gratuité  partielle... mais toujours sans conditions de revenus.
    Sauf que, pour le moment, Sarko n'en veut pas. "Je tiens beaucoup à la gratuité", s'entête-t-il à chaque déclaration à l'étranger. Sans prendre le temps de préciser comment sera financée cette très généreuse gratuité !

    Diffusez !
    Ce ne sont pas les médias qui nous le feront

  • BHL:ENCORE PLUS BETE QUE L'ON CROYAIT

     

    Ce devait être le grand retour philosophique de Bernard-Henri Lévy. Patatras ! L’opération semble compromise par une énorme bourde contenue dans « De la guerre en philosophie », livre à paraître le 10 février. Une boulette atomique qui soulève pas mal de questions sur les méthodes de travail béhachéliennes

    Nul ne peut plus l’ignorer, Bernard-Henri Lévy, « ennemi public » ainsi qu’il se présentait à l’automne 2008 dans sa correspondance avec Michel Houellebecq, est de retour dans les magazines. Tous les magazines. Lorsque nous l’avions invité à débattre au « Nouvel Observateur », le 13 janvier dernier, avec le philosophe Slavoj Zizek, un de ses adversaires, nous étions encore loin de deviner l’ampleur de la tornade à venir. Grand entretien dans « l’Express », portrait d’ouverture dans « Paris Match », couverture de « Transfuge », panégyrique dans « le Point » signé Christine Angot, interview de six pages dans « Marianne ». On en oublierait presque une chose. La cause occasionnelle, le détail à l’origine d’une telle profusion : la parution de deux livres, le 10 février prochain chez Grasset. Un épais « Pièces d’identité », recueil de textes et d’entretiens déjà parus sur toutes sortes de supports, et « De la guerre en philosophie », version remaniée d’une conférence prononcée en 2009 à l’ENS de la rue d’Ulm.
    Plaidoyer pro domo en faveur d’une œuvre injustement décriée, la sienne, ce second opus d’environ 130 pages, « De la guerre en philosophie », se présente comme le « livre-programme » de la pensée béhachélienne. Un « manuel pour âges obscurs, où l’auteur « abat son jeu » et dispose, chemin faisant, les pierres d’angle d’une métaphysique à venir » – rien de moins, trompette l’éditeur au dos de la couverture. On l’aura compris, ce livre devait signer le grand retour de BHL sur la scène conceptuelle dite sérieuse. Son ultime plaidoirie face à une caste philosophique qui l’a depuis toujours tourné en dérision, de Deleuze à Bourdieu, en passant par Castoriadis. Une lecture attentive dudit opuscule révèle cependant que l’affaire est assez mal engagée.
    « La vraie question pour une philosophie, c’est de savoir où sont vos adversaires, et non où sont vos alliés. » Ainsi l’auteur se lance-t-il, chemise au vent et sans crampons, à l’assaut de quelques contemporains gauchistes renommés, mais aussi de Hegel ou de Marx, « cet autre penseur inutile, cette autre source d’aveuglement », notamment reconnu coupable de ne pas donner les moyens de penser le nazisme. A la décharge, l’idéalisme et le matérialisme allemands, toutes ces conneries superflues! Bernard-Henri Lévy ne s’est jamais laissé intimider par les auteurs mineurs.
    Il s’en prend tout aussi fougueusement à Kant, « ce fou furieux de la pensée, cet enragé du concept ». Un peu audacieux de la part d’un penseur qui ne peut, somme toute, revendiquer à son actif qu’un brelan de concepts pour news magazines comme le « fascislamisme »?

    Même pas peur. BHL a des billes.
    Le vieux puceau de Königsberg n’a qu’à bien se tenir. A la page 122, il dégaine l’arme fatale. Les recherches sur Kant d’un certain Jean-Baptiste Botul, qui aurait définitivement démontré « au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans sa série de conférences aux néokantiens du Paraguay, que leur héros était un faux abstrait, un pur esprit de pure apparence ». Et BHL de poursuivre son implacable diatribe contre l’auteur de « La Critique de la raison pure », « le philosophe sans corps et sans vie par excellence ».

    Il en sait des choses, Bernard-Henri Lévy. Le néo-kantisme d’après-guerre. La vie culturelle paraguayenne. Seul problème, Jean-Baptiste Botul n’a jamais existé. Pas plus que ses conférences dans la pampa, auxquelles BHL se réfère avec l’autorité du cuistre. Ce penseur méconnu est même un canular fameux. Le fruit de l’imagination fertile de Frédéric Pagès, agrégé de philo et plume du « Canard enchaîné », où il rédige notamment chaque semaine « Le journal de Carla B. ». Un traquenard au demeurant déjà bien éventé depuis la parution de « La vie sexuelle d’Emmanuel Kant », pochade aussi érudite qu’hilarante publiée en 2004 aux éditions Mille et une nuits sous le pseudonyme de Botul. Une simple vérification sur Google aurait d’ailleurs pu alerter le malheureux BHL. Le même Botul y est en effet aussi répertorié pour avoir commis une œuvre au titre prometteur : « Landru, précurseur du féminisme ».

    Renseignement pris, personne ne s’était encore jamais pris sans airbag cet énorme platane. C’est désormais chose faite. Toutes proportions gardées, c’est un peu comme si Michel Foucault s’était appuyé sur les travaux de Fernand Raynaud pour sa leçon inaugurale au « Collège de France ».
    Mais alors, qu’a-t-il bien pu se passer dans le cerveau infaillible de notre vedette philosophique nationale ? Une fiche mal digérée ? Un coup de sirocco à Marrakech ? « C’est sans le moindre état d’âme que j’ai, depuis 30 ans et plus, choisi le rôle du renégat, endossé l’habit du disciple indocile, et déserté ce mouroir de toute pensée qu’est devenue l’Université », écrit Bernard-Henri Lévy. Un peu trop, sans doute.
    Ainsi se sera-t-il toujours trouvé un importun, un pédagogue indiscret et pointilleux, pour venir s’interposer entre sa personne et la gloire philosophique. Il y a trente ans, c’était l’historien Pierre Vidal-Naquet, qui avait recensé dans un texte mémorable publié par « le Nouvel Observateur » les nombreuses perles d’écolier contenues dans son essai, « Le Testament de Dieu ». Cette fois-ci, c’est un philosophe burlesque qui n’existe même pas.

    Aude Lancelin pour le “Nouvel Obs.fr