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Editori@l - Page 63

  • ALLER VOTER DIMANCHE

     5 bonnes raisons d'aller voter dimanche prochain

     

    Le scrutin des élections régionales est le seul qui à la moitié du mandat présidentiel, permette de juger réellement de l'état du pays. Pourtant, la crise, la démoralisation ambiante, les mensonges du pouvoir, l'occultation de l'opposition dans les médiads,  tout concourt à ce qu'il y ait une abstention record dimanche. Il y a pourtant, en dehors des clivages politiques et de la signification que l'on veut donner à ce vote, de bonnes raisons d'aller voter :

    1) La première est un peu démagogique, je l'admets, mais elle est cependant réelle. Le Togo, l'Irak, chaque jour l'actualité nous rappelle le prix à payer pour avoir le droit de s'exprimer librement (même si je sais qu'il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet). Nous avons encore le droit de le faire !

    2) L'abstention n'est pas une attitude politique, quoi qu'on en dise. La meilleure preuve étant que lors d'élections partielles où les abstentionnistes frôlent parois les 80 %, les scrutins sont validés et le système fonctionne de toutes façons.

    3) Même s'ils ne sont par bien perçus par tout le monde, les exécutifs régionaux ont des pouvoirs qui nous concernent au quotidien et qui sont importants : transports, éducation, et même en matière économique, où ils peuvent peser dans la lutte contre le chômage.

    4) Il est faux de dire que droite ou gauche c'est  pareil et qu'ils mènent les mêmes politiques. Mais l'échiquier politique ne se résume pas à ces propositions. Besancenot, Mélenchon, Dupont-AignanDupont-Aignan, à gauche comme à droite, d'autres alternatives existent. Et la caractéristique du scrutin régional fait qu'avec 5 % elles peuvent peser sur le résultat final.

    5) Enfin, il est assez hypocrite, à l'instar d'une majorité de Français, de râler contre tous ces politiciens que l'ont dit pourris et incompétents, et de ne pas faire le nécessaire le moment venu pour renouveler le personnel politique.

    Dimanche, il faudra voter, se souvenir des fausses promesses écologiques des uns , les impostures sociales des autres. Souvenir, surtout, que la « majorité » sarkozyenne entend reprendre aux collectivités locales une bonne part de leur autonomie de gestion sous le mauvais prétexte d’une simplification administrative qui ne résoudra rien.

    Dimanche, il faudra se souvenir du chemin parcouru depuis mai 2007.Voilà, ce ne sont que des petites suggestions, il existe d'autres raisons, à vous de voir.

  • VOTER SOCIALISTE AU PREMIER TOUR

    Voter socialiste pour battre la droite

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    La bataille politique se mène aussi par la divulgation des « bons » sondages. A défaut d'en trouver qui donneraient la droite gagnante au second tour des régionales, les grands médias qui lui sont acquis s'attardent, l'air de rien, sur les sondages qui donnent l'UMP en tête au premier tour, dans l'espoir que cette projection fera trébucher la dynamique qui permettrait à la gauche de réaliser le grand chelem.

    Il manquait à la gauche l'Alsace et la Corse, or des sondages indiquent que la gauche pourrait l'emporter dans ces deux régions. C'est une nouvelle indication du discrédit croissant de la droite dont l'électorat est divisé, pris par le doute et peine à se mobiliser. Dans le même temps, des luttes se développent sur l'emploi ou les salaires plus offensives qu'il y a un an. Progression de la gauche dans les sondages, progression des luttes, ce sont des signaux qui convergent.

    Si la droite est battue dans toutes les régions ou presque, Sarkozy tentera de cacher que cette défaite sanctionne sa politique en prétextant que les élections régionales n'intéressent pas les électeurs et qu'il va réformer tout ça. Mais, si 55 % des électeurs ayant l'intention de voter indiquent que c'est l'enjeu régional qui les motive, 42 % indiquent qu'ils sont motivés par l'enjeu politique national : celui-ci pèsera donc lourdement et invalidera l'excuse préparée par Sarkozy. Si la droite est battue nettement, ce sera un encouragement pour le mouvement social et notamment pour la mobilisation unitaire à construire sur les retraites.

    Plus la mobilisation des électeurs de gauche tranchera avec la démobilisation de ceux de droite, plus la victoire de la gauche sera nette et plus elle servira de tremplin pour 2012, puisque ces régionales sont les dernières élections générales avant la présidentielle et les législatives.

    Plus haut sera le score des listes socialistes dès le premier tour, plus dure sera la sanction contre l'UMP et plus fortement sera affirmée l'exigence de listes d'unité de la gauche au second tour.

     


  • SEGO A LA COOPOL

     



    Segolène partout

    La Coopol, c'est le tout nouveau tout beau réseau social mis en place par le Parti Socialiste dans le but de rassembler "toutes celles et tous ceux qui veulent débattre et agir à gauche".

    C'est moderne - on y trouve tout un arsenal d'"outils d'organisation et de mobilisation politique pour échanger en ligne et agir sur le terrain" - et c'est plutôt réjouissant de voir un parti  s'adapter aux nouvelles techniques de communications.

    Le moins qu'on puisse dire c'est que les plus donneurs de leçons en matière de rénovation n'ont pas été les plus exemplaires. Loin s'en faut.

    Qu'on me dise donc ce que peut signifier un groupe intitulé : « Avec Ségolène, pour le mariage gay et lesbien » ?

    Peut-on faire plus fermé, plus excluant que ça ?

    Est ce que l'on peut s'engager en faveur du mariage gay et lesbien - cause plutôt très partagée à gauche - sans être toutefois particulièrement un fervent soutien de Ségolène ?

    Faut-il nécessairement en passer par la création du groupe : « Sans Ségolène, pour le mariage gay et lesbien » ?

  • LES VERDATRES

     

     

    On sait tous bien que les « primaires » sont des difficiles à gérer. On se promet le grand débat d’idées, on termine au scud et aux attaques personnelles. A droite, l’affaire Clearstream a montré qu’on pouvait se menacer de croc de boucher et de balancer des accusations de corruption par listings bancaires truqués.

    A gauche, ce n’est pas beaucoup plus simple. Les récentes déclarations de Cécile Duflot sur le désistement non automatique des listes Europe Ecologie en faveur du Parti Socialiste ont jeté un trouble, … inutile à mes yeux. Qu’a dit la secrétaire des Verts ? .

    En Poitou-Charentes, en Rhône-Alpes ou en Midi-Pyrénées, vous menacez de vous maintenir au second tour. Vous êtes vraiment prêts à faire perdre la gauche?

    Ce n’est pas une menace, c’est un rappel au PS que nous ne sommes pas des vassaux. Nous souhaitons battre la droite. Mais la question, c’est sur quel projet de transformation on fait gagner la gauche. Le 21 mars, cela ne peut pas se résumer à réélire des sortants ou à voter pour des ministres. On a besoin d’un changement face aux urgences écologiques et sociales.

    (source: JDD)

    1. Ce type de déclarations n'est pas sans importance.

    2. EE a envie de gouverner une ou deux régions. EE a envie de peser sur les programmes. Que faire si les présidents sortants sont sourds à tout dialogue avant le premier tour ?

    3. En Poitou Charentes, un maintien d’Europe Ecologie contre la liste de Ségolène Royal serait une erreur politique. Sego a ouvert sa liste à toutes et tous. Quitte à agacer son propre parti. Duflot n’a jamais aimé Royal depuis l’affaire de la taxe carbone. Françoise Coutant s’énerve contre l’hyperprésidentialisation de l’ex-candidate socialiste à la présidentielle.

  • DE QUOI QU'ON CAUSE ?

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    Parmi les (nombreuses) choses qui m’agacent on trouve, pêle-mêle, Laurence Parisot qui m’explique doucement que si nous étions moins payés au travail et mourions tôt après une courte retraite de misère les entreprises seraient compétitives, notre énervé énervant quand il parcourt le pays en faisant campagne pour un seul parti (le sien, alors qu'il est un peu censé nous représenter tous, bon, j'aime autant qu'il ne me représente pas, j'ai honte de lui), et enfin (j’en ai oublié beaucoup mais ça fera des sujets pour d’autres notes) les Jeux Olympiques !!!

    Non seulement on s'y  ai pris une gamelle quotidienne, mais le peu de choses que je voudrais voir à la télévision est masqué par ces rodomontades d’avant épreuve et les gémissements d’après épreuves.
    Je veux voir Barnaby ! J’en ai assez d’entendre gémir des champions qui se sont vautrés lamentablement et qui justifient leur gamelle avec des excuses de gamin du genre « je m’étais pété un cil juste avant de boucler mes skis, ça m’a déséquilibré » vous voyez le niveau et le genre…
    On m’a retiré le peu d’émissions que je regarde pour les remplacer par des épreuves perdues d’avance, sous des cieux gris, dans un climat déprimant, dans un pays où on se pèle huit mois sur douze et dont les participants qui devraient faire notre renommée passent plus de temps à plat ventre ou à quatre pattes que sur leurs patins ou leurs skis.
    Et en plus la télévision use du bon argent de la redevance pour payer des droits de retransmission monstrueux au lieu de diffuser des choses intéressantes, comme Arte par exemple.

    Vous savez bien, la seule chaîne avec 2% d’audience réelle et des scores soviétiques dans les sondages (ils ont bien raison d’avoir honte de regarder TF1 mais c’est pas beau de mentir, moi je m’en moque, je ne regarde jamais TF1 !).
    Il faut dire que c’est la seule chaîne à oser programmer à une heure de grande écoute un film japonais en VO avec un commentaire en voix off en polonais, sous-titré en hébreu et dont l’action principale consiste à regarder pousser un arbre…

  • LA BNP EST TROP BONNE

    La raison principale de la pauvreté d’Haïti est le paiement d’un dette monstrueuse payée depuis 1835 aux propriétaires français d’esclaves en “compensation” de leur affranchissement.

    Il a donc fallu attendre 175 ans et un tremblement de terre meurtrier pour qu’un chef d’État français daigne mettre fin à ce scandale, sans oublier de se donner le beau rôle.

    La juxtaposition fortuite  de cette nouvelle et de la divulgation des bonus de BNP Paribas est assez instructive et permet d’évaluer l’ordre de grandeur du geste : cette dette qui étranglait Haïtï depuis des lustres ne représente même pas le tiers  de ce qu’une seule banque française peut se permettre de lâcher à ses 4000 traders en un an…

    A ce compte-là, on se demande comment sur terre des gens peuvent encore mourir de faim…

    La BNP était depuis 1982 une banque publique. Puis Balladur, grand fossoyeur du secteur public devant l'eternel, la privatisa en 1993. En 2000, fusion avec la banque d’affair(ist)es Paribas. Enfin, suite à la fusion de l’an dernier avec la belge Fortis qui avait auparavant racheté la luxembourgeoise BGL, on peut désormais retrouver les armoiries verdoyantes de BNP-Paribas dans la plupart des villages du Luxembourg, ce paradis absolument pas fiscal !

    Mais ce n’est pas tout : si on lit cet excellent billet, on s’aperçoit que le chiffre de 500 millions de bonus n’est en fait qu’une avance, 500 autres millions étant provisionnés pour être distribués ultérieurement. Le but est de cacher la véritable somme aux yeux de l’opinion publique qui n’a pas les traders en odeur de sainteté.

    Ce qui nous fait la modique somme moyenne de 250 000 euros par trader (une vingtaine d’années de SMIC).

    Les actionnaires, eux, se partageront environ 2 milliards, excusez du peu… Quant à la piétaille des salariés “ordinaires” (genre secrétaires, informaticiens, comptables…), qui sont environ 40 000, la direction leur attribuera environ 1500 euros chacun. On a le sens des valeurs, chez BNP…

    Ah, j’oubliais, la BNP n’est pas chienne : dans un élan de générosité exceptionnel, et telle la rombière qui dépose une pièce jaune dans la gamelle d’un mendiant en prenant un air à la fois supérieur et dégoûté, BNP offre une obole d’1 million d’euros pour Haïti. Le bonus de quatre traders.

    Oh, vraiment, madame BNP, vous êtes trop bonne, fallait pas…


  • MA GRAND MERE A VENDU DU BEURRE AUX ALLEMANDS

    Depuis quelques semaines, la copie d’une « coupure de presse relatant un fait divers qui avait valu à Alain Madelin et Patrick Devedjian une condamnation en correctionnelle en 1965 » circule de blogs en blogs. Je n’en ai pas parlé ici, l’affaire datant de 45 ans. Des confrères n’ont pas manqué de le faire.

    Ils ont probablement également critiqué le gugusse qui a ressorti le passé judiciaire d’Ali Soumaré…

    Ce matin, j’écoutais France Info et l’information principale du journal de 7 heures portait sur Vincent Peillon qui a également évoqué cette histoire très ancienne. « La fin nous apprend que ces deux jeunes avaient volé une Simca 1000, volé des moteurs de bateaux, avaient des papiers d'identité faux, des plaques d'immatriculation fausses, avaient avec eux un pistolet 6,35 et avaient fait courir la police ».

    Patrick Devedjian a porté plainte en diffamation. « Dans le même temps, on apprenait qu'Axel Poniatowski, tête de liste UMP dans le Val d'Oise et principal instigateur des accusations contre Ali Soumaré, était assigné le 9 mars pour diffamation, lui-aussi par Michèle Sabban. Il avait affirmé que la vice-présidente sortante du conseil régional d'Ile-de-France et tête de liste PS dans le Val de Marne, avait été "condamnée pour emplois fictifs", or elle avait été relaxée dans cette affaire par un jugement du 2 juin 2003. »

    Je ne donne pas tort à Vincent Peillon. De droite ou de gauche, ça pourrait faire réfléchir tous ceux qui ressortent des chiures de divers égouts. Mais France Info avait-il à en faire le titre principal du journal de 7 heures ?

    D’ici peu, on va apprendre que ma grand mère a vendu du beuure aux allemands  en 1941. La politique n’est pas vraiment grandie. Parions sur 50% d’abstention…

  • POLITIQUE DEVASTATRICE

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    A lire et écouter la presse, écrite ou audiovisuelle, le dégoût m’assaille régulièrement. Et pas toujours là où on le croit. Prenez deux affaires récentes: la polémique « Soumaré » et le déplacement de Sarkozy au Gabon.

    Dans la première affaire, l’UMP francilienne a violemment dérapé. Elle s’est procurée (avec quelle complicité ?) divers extraits de casiers juidiciaires au sujet du candidat socialiste Soumaré. Ou du moins le croyait-elle. Elle s’est partiellement trompée de personne. La bourde ! Même le Figaro a reconnu qu’il fallait être sacrément bien informé pour se procurer légalement des extraits de casier judiciaire. Ce type de coups bas est commun en politique. Ce type de bourde est,  l’échelle d’une élection régionale, « historique ». On peut, on doit s’indigner. Mais comment dire ? Je ne m’attendais à rien de mieux. Divers caciques de l’UMP sont coutumiers des pressions occultes, des enquêtes clandestines. Il y a 50 ans, le Service d’Action Civique, dont Charles Pasqua était l’un des dirigeants, était le siège de collusion mafieuse et de lobbyisme politique « musclé ».

    La seconde affaire n’en est pas une. Elle devrait. Nicolas Sarkozy s’est rendu au Gabon. Rien de surprenant. Le Gabon a du pétrole et de l’uranium. Sarkozy voulait parler déforestation. Rue89 a profité de cette visite pour rappeler les activités professionnelles d’Alain Joyandet, son secrétaire d’Etat à la Coopération. Avec son épouse et sa fille, le secrétaire est propriétaire de plusieurs entreprises, dont une est le distributeur du deuxième fabricant européen de bateaux de plaisance. Et, surprise, les 26 modèles de cette entreprise sont fabriqués … en bois précieux africain. Allez donc prendre au sérieux les déclarations de Nicolas Sarkozy contre la déforestation et le trafic des bois précieux en Afrique. Me concernant, la nausée n’est pas loin. La collusion des affaires avec le milieu politique est une chose occulte, atroce et peu commentée. Les lobbies fonctionnent bien. Le pire est que la chose est souvent jugée normale.

  • PANIQUE INUTILE

     

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    Affiche canadienne - 1942

     La France a peur... de manquer de carburant !A cause de la grêve de quelques raffineries Total
    Hier du coté de Monaco, des stations services étaient déjà à sec... non pas à cause de la grêve, mais à cause d'imbéciles qui se sont tous pris par la main, pour faire le plein en même temps (j'en ai même vu qui en profitaient pour remplir des jerricans !).
    C'est la spirale infernale : même ceux qui ne paniquent pas, sont allés vite faire le plein avant que les citernes soient vides !
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    Ceux qui se précipitaient aux bornes sont surement les mêmes  vidaient les rayonnages de farine, d'huile et de sucre, dans les supermarchés, quand la France entrait en guerre contre l'Irak...
    J'avais beau leur expliquer : la France n'achète pas ces produits à l'Irak ! Que comptaient-ils faire  avec 20 litres d'huile, 20 kilos de farine et autant de sucre ? Une montagne de gâteaux sablés ?
    D'ailleurs c'est bizarre, cet attachement à des produits de "première nécessité" qu'on n'utilise presque plus aujourd'hui... Moi si j'avais peur de manquer de nourriture, j'achèterais plutôt des pâtes et du riz !
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    Quant à la peur de ne plus pouvoir utiliser sa bagnole pour aller au boulot, elle est aussi délirante : peut-on raisonnablement imaginer qu'une grêve de salariés puisse durablement empêcher les entreprises françaises de "tourner", bloquant ainsi toute notre économie nationale ?
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    A lire : "Une pénurie de carburant «n'est pas vraiment envisageable en France»" (20 minutes)
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    Commentaire de l'illustration : en 1942, afin de ménager les ressources et concentrer la production en fonction de l'effort de guerre, le gouvernement canadien décide de rationner l'essence. La consommation sera désormais contrôlée à l'aide de coupons.
  • COMBIEN VAUT UN HOMME

    48937294.jpgEn Sarkoland tout à un prix même un être humain.J'ai été consterné par les propos entendus du général Gergolin à propos du coût des opérations militaires pour retrouver les 2 journalistes français otages des Talibans en Afghanistan. Le chef d’état-major des armées françaises, nommé à ce poste par Nicolas Sarkozy, avait évalué ces dernières à 10 millions d’euros. « C’est la troisième fois depuis l’enlèvement de ces deux journalistes que les autorités françaises relancent la polémique, alors même qu’elles ont demandé de faire preuve de discrétion et de retenue. Rappeler encore une fois que les recherches coûtent cher est irrespectueux vis-à-vis des familles et inutile » a commenté Journalistes Sans Frontières. JSF a raison de souligner l’irrespect manifeste du général vis-à-vis de la situation des journalistes et de leurs familles.

    Tout a un prix en Sarkofrance, surtout quand cela concerne le respect de quelques fondamentaux de la démocratie sociale ou politique du pays. L’assurance maladie est « trop chère« , les retraites par répartition sont « trop chères« . Le journalisme libre est « trop cher« . L’état major français, soutenu par son pouvoir politique, préfère, comme aux Etats Unis, des journalistes discrets et dociles, « embarqués » par les forces armées, nourris aux communiqués de presse officiels. Les reporters indépendants sont une espèce désagréable pour la parole officielle. Il est plus facile d’attaquer la presse indépendante sur le prix de son indépendance que sur autre chose.

    Thierry Saussez, le publiciste de l’Elysée, va dépenser environ 200 millions d’euros cette année en propagande publicitaire pour défendre la politique du gouvernement dans tous les médias. La récente campagne indécente figurant une Marianne enceinte pour promouvoir le Grand Emprunt ne coûte pas beaucoup moins cher que quelques jours d’opérations militaires françaises en Afghanistan pour rechercher nos otages. Mais cette dépense est jugée « normale« , l’autre pas.

    La Sarkofrance multiplie les dépenses inutiles. Quand Nicolas Sarkozy se fait épinglé par la Cour des Comptes pour le coût faramineux de son sommet pour l’union de la Méditerranée (16 millions d’euros pour 5 heures de réunion à Paris le 13 juillet 2008), ses proches expliquent que la diplomatie française vaut bien cet effort. Vraiment ?

    On aurait également pu rappeler au général Georgelin le coût des avions Rafale, ces spécimens de l’industrie aéronautique française que seule notre armée nationale a acheté,car trop chers pour la totalité des armées du monde. On nous rétorquerait, peut être avec un semblant de lucidité, que l’indépendance militaire de la France est à ce prix. Et l’indépendance de l’information ? Ne vaut-elle pas quelques jours de déplacement présidentiel ou quelques heures de vol en Rafale ?