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Editori@l - Page 26

  • FLORANGE:C'EST UNE VICTOIRE

    L'issue du conflit à ArcelorMittal est une victoire pour le gouvernement et les salariés, si l'on veut bien reconnaître honnêtement les faits . Que voulait Mittal ? Fermer le site de Florange, licencier tout le personnel et investir ailleurs. Qu'a obtenu le gouvernement ? Que le site reste ouvert, qu'aucun licenciement n'ait lieu, que 180 millions d'euros soient investis. C'est une belle victoire, car les faits sont têtus, comme disait Lénine, et les mots ont un sens.

    Pourtant, qu'est-ce qui laisse croire à certains qu'il y a une défaite ? On retient le mot du responsable local de la CFDT, qui qualifie Ayrault de "traître", mais on oublie de dire que d'autre se déclare "satisfait". La nationalisation n'a pas été retenue ? Montebourg a été franc et honnête dès le début : pour forcer Mittal à un accord, il faut brandir cette possibilité. L'accord s'est fait, il est à l'avantage des salariés, la nationalisation ne se justifie plus !

    Mais si Mittal ne tient pas ses engagements ? Non, on ne fait pas de la politique, on ne dirige pas un grand pays avec des "si". Ou alors on doute de tout et on ne fait plus rien. Surtout, l'hypothèse de la nationalisation demeure en cas d'éventuel reniement. Il n'en reste pas moins que la déception et l'inquiétude sont là. Mais dues à quoi ?

    Il y a, je crois, ce mot de "nationalisation", prononcé par le ministre, qui a eu un effet magique, comme s'il pouvait immédiatement tout régler : non, et même si nationalisation il y avait eu, elle aurait été temporaire. Jamais le gouvernement n'a eu à l'esprit d'administrer le site de Florange et d'en garantir de cette façon l'emploi et la pérennité ! Montebourg aurait-il dû s'abstenir d'utiliser le mot, pour ne pas susciter de faux espoirs ? Mais non, puisque son évocation était un élément fondamental et boostant dans la négociation !

    Autrefois, quand ce type de négociation se passait à huit clos, rien ne filtrait, on ne connaissait que le résultat final. Aujourd'hui, tout est médiatisé, sous l'oeil de la caméra, d'heure en heure : un mot et c'est l'emballement médiatique, hors contexte et en dehors de toute raison. Après le tourbillon des mots et des images, il reste l'amertume, sur fond de malentendu.

     C'est la révolution culturelle du compromis que François Hollande a lancé et que le parti socialiste doit relayer sur le terrain, avec force pédagogie, en saluant et expliquant aujourd'hui la victoire de Florange.

  • DELOYAL ET HAINEUX

    Dans 20minutes, Pierre Laurent justifie la position des sénateurs PC à propos du budget. Enfin... Il tente de justifier... Bilan des courses : le budget a été refusé. L'électeur appréciera.

    Jean-Luc Melenchon, quant à lui, est interviewé par Libération. Il vante son "ecosocialisme" et traite les verts de ringards tout en confirmant vouloir travailler avec eux.

    Comprenne qui peut. On comprend surtout en le lisant que la présence du Front de Gauche à Notre Dame des Landes est uniquement liée à la communication du parti : plus écolo que moi, tu meurs...

    Jean-Luc Melenchon évoque une élection anticipée à Hénin-Beaumont (la dernière pourrait être invalidée). Il ne sait pas s'il sera candidat. Si on fait appel à lui, il ne se défilera pas. Ouf. Par contre, il prévient d'emblée que si Marine Le Pen passe, ça sera de la faute des autres. Du PS, je suppose.

    C'est tout juste s'il ne gueule pas parce que le PS ne l'a pas laissé aller en finale lors de la dernière législative. Il a seulement oublié qu'il pas recueilli plus de 12,5 % des voix des inscrits et qu'il n'était pas qualifié pour le second tour. En français, ça veut dire que les électeurs du coin ne veulent pas de lui.

    Mais c'est de la faute des autres.

    Ce n'est pas de la sienne. Ce n'est pas parce que les électeurs ont été ulcérés par ce parachutage pour des fins exclusives de communication personnelle ?

    Et si lors des prochaines élections, Marine Le Pen passe, ça ne sera probablement pas parce que le Front de Gauche votent "comme" la droite au Sénat ? 

     Marine Le Pen à Hénin Beaumont ? « Si elle gagne, les gens intelligents comprendront que les socialistes et les républicains de droite auront préféré la laisser passer plutôt que de me voir à l'Assemblée nationale. »

    Qui sont les « gens intelligents » ?

    Les « gens intelligents » ce sont ceux qui ont compris que si le budget n'est pas passé au Sénat, c'est parce que les élus du Front de Gauche ont voté « comme » les « républicains de droite ».

     Je ne sais pas ce que Mélenchon espère . Pour ma part, je sais  qu'il veut  pourrir ce quinquennat et j'espère alors que le Parti Socialiste prendra les mesures qui s'imposent lors de la préparation des prochaines élections locales…

  • NATIONALISER FLORANGE

    La proposition d'Arnaud Montebourg de nationaliser le site de Florange d'ArcelorMittal a fait bondir hier matin Laurence Parisot : "scandaleux", "très grave", a-t-elle dit  chez Apathie, suivi d'une argumentation en trois points, que je veux reprendre et contester :

    1- "C'est un chantage". Admettons, mais l'économie libérale n'est-elle pas toute entière un immense chantage, qu'on appellera plus sobrement un rapport de forces ? Dans ce jeu-là, les salariés n'ont que l'Etat pour les protéger, qui doit faire son devoir quand il n'y a pas d'autres solutions.

    2- "C'est une atteinte au droit de propriété". Doucement : il y a propriété et propriété. Ma maison, ma voiture, mes biens sont à moi, c'est ma propriété, personnelle. Une entreprise, c'est une propriété collective, socialement parlant : elle ne fonctionne pas avec son seul patron, il lui faut des salariés. Et ses produits vont en direction des consommateurs. Laurence Parisot place mal son indignation, en mélangeant deux types de propriété.

    3- "C'est coûteux pour l'Etat". Certes, mais la représentante du patronat a-t-elle songé au coût social d'une non nationalisation ? Et puis, ce serait bien la première fois que Laurence Parisot se préoccuperait des charges de l'Etat !
      Florange sera, si elle se fait, une nationalisation ponctuelle, conjoncturelle et provisoire. Rien à voir avec les nationalisations générales, structurelles et permanentes du Programme commun PS-PCF d'autrefois.

    Et puis, nationaliser est une mesure technique . Des gouvernements de droite en ont fait usage, dans des circonstances particulières, chez nous le général de Gaulle à la Libération.
    François Hollande, socialiste qui nationalise ? Le penseur atypique Emmanuel Todd a une petite théorie déjà ancienne : le gouvernement de gauche actuel, par essence réformiste, sera obligé de prendre des mesures radicales, à cause de la gravité de la crise économique. Je ne sais pas si Todd a entièrement raison, mais la nationalisation de Florange irait dans son sens.

  • SOUTENONS MONTEBOURG

    Soutenons la fermeté de Montebourg

     

     
     

    Avatar de Philippe Doucet

    Par
    Député-maire d'Argenteuil
     
     

    LE PLUS. À l’initiative de Philippe Doucet, député-maire d’Argenteuil, et de Laurent Baumel, député-maire de Ballan-Miré, 40 députés socialistes signent la tribune ci-dessous de soutien à la proposition du Ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, en faveur du contrôle public temporaire du site Arcelor Mittal de Florange.

    Un salarié d'Arcelor Mittal à Florange, le 27 février 2012 (J-C.VERHAEGEN/AFP).

    Un salarié d'Arcelor Mittal à Florange, le 27 février 2012 (J-C.VERHAEGEN/AFP).

     

     

    Mittal ne respecte pas notre pays

     

    Aujourd’hui, Mittal ne respecte pas notre pays. Par des conditions de reprise intenables, il empêche le gouvernement de trouver des repreneurs sérieux et voue à l’échec les tentatives de sauvetage de Florange et de ses emplois.

     

    En 2006, Mittal a mené une OPA hostile pour absorber Arcelor, fleuron européen de la sidérurgie. Depuis, il n’a respecté ni ses engagements, ni la France. Le site de Gandrange a été fermé en 2009. Le site de Florange n’a bénéficié d’aucun investissement pour accroître sa compétitivité. L’industriel indien complète lui-même le tableau : il se livre aujourd’hui à un chantage à l’emploi en impliquant les autres sites français de production.

     

    Nous, députés de la Nation, considérons qu’il est temps d’arrêter de considérer comme la seule qui vaille la parole d’un dirigeant industriel dont les intérêts ne sont manifestement pas ceux de la France, de son tissu industriel, de ses emplois.

     

    Pallier les défaillances de l'industriel indien

     

    Nous, députés de la Nation, affirmons que l’État fait son devoir en envisageant de pallier aux défaillances de l’industriel indien. Il est temps de sortir de la chimère d'une économie sans usine, sans machine, comme si l'immatériel pouvait remplacer le travail de l'ouvrier, du contremaître, de l'ingénieur et son savoir-faire.

     

    Nous, députés de la Nation, considérons que la sauvegarde des 2500 emplois d’un site rentable dans une région malheureusement touchée depuis longtemps par la crise doit être une priorité de l’action publique.

     

    Nous soutenons la position d'Arnaud Montebourg

     

    C’est pourquoi, nous soutenons la proposition de contrôle public temporaire du site dans les conditions qu’Arnaud Montebourg a déjà évoquées publiquement notamment avec l’accompagnement d’un partenaire industriel.

     

    Pour parvenir au sauvetage du secteur automobile américain, Barack Obama s’est appuyé, en 2009, sur une intervention publique forte dans un pays où ce type d’intervention ne s’inscrit pas dans l’histoire industrielle. Sa réussite prouve que c’est par une action pragmatique et non pas idéologique que l’on peut intervenir dans l’économie de la mondialisation. Cela ne remet pas en cause l’attractivité du pays et montre la détermination du gouvernement dans sa politique industrielle.

     

    Le 22 janvier 2012, François Hollande déclarait dans son discours du Bourget : "Nous devrons montrer nos armes." En effet.

     

     

    Les signataires :


    Philippe Doucet, Laurent Baumel, Chaynesse Khirouni, Hervé Féron, Dominique Potier, Jean-Yves Le Déaut, Hugues Fourage, Corinne Narassiguin, Patrice Prat, Christophe Borgel, Christian Assaf, Jean-Paul Bacquet, Yann Galut, Julie Sommaruga, Arnaud Leroy, Christian Franqueville, Sébastien Pietrasanta, Vincent Burroni, Jean-Louis Destans, Nicolas Bays, Christophe Castaner, Joëlle Huillier, Eric Jalton, Stéphane Travert, Dominique Chauvel, Isabelle Bruneau, Monique Rabin, Laurent Kalinowski, Jean-Michel Villaumé, Martine Martinel, Estelle Grelier, Suzanne Tallard, Cécile Untermaier, Anne-Yvonne Le Dain, Olivier Dussopt, Sandrine Doucet, Chantal Guittet, Jean-Jacques Cottel, Catherine Troallic.

  • MEME PLUS RIRE

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    Ce qui se passe depuis le début de semaine à l'UMP pourrait susciter mon ironie socialiste. Mais je n'en ferai rien , au contraire, j'ai un sentiment de gravité, et de tristesse . Ce qui est terrible dans cette histoire, c'est que des hommes responsables, qui ont exercé des responsabilité au sommet de l'Etat, et , dans un parti qui a eu en charge la gouvernance de la France ont maintenant des comportements suicidaires et se déchirent . La cause ? La quête du pouvoir , être leader, c'est dramatique pour la démocratie, pour l'image de la politique. On ne doit pas en sourire ni l'exploiter. L'ironie est alors malvenue , la  Politique, est une activité sérieuse.

    C’est la démocratie qui en prend plein la gueule. C’est elle qui souffre . Ne nous réjouissons pas de ce triste spectacle

    Ce qui me stupéfie , c'est l'absence totale de considération des militants UMP et de l'opinion publique, alors que l'action politique est supposée travailler pour eux . Copé , Fillon n'ont aucun égard pour l'image qu'ils donnent auprès de leur électorat. 


    La division politique est auto-destructrice, elle se nie elle-même , à l'UMP  le mal est profond c'est tout le problème , ses rapports avec la démocratie sont difficiles .

    Depuis la Libération, nous avons connu deux grands partis politiques qui n'étaient pas de nature démocratique : le parti gaulliste et son culte du chef, et le parti communiste et son centralisme stalinien à la pratique démocratique douteuse voir absente. Puis entre les deux, le parti socialiste a installé une vie démocratique qui a une dimension formelle et même rituelle, symbolique, qu'il faut respecter, qui n'est pas du tout secondaire ou superflue.

    On ne va pas voter n'importe comment, on ne fait pas n'importe quoi. Il est probable que la tenue des bureaux de vote a donné lieu, à l'UMP, en certains endroits, à du laxisme et à du relâchement, qui génèrent ensuite des cafouillages.

  • LIBERTE DE CONSCIENCE

    1793454_3_b6cf_francois-hollande-lors-du-95eme-congres-des_e47a95096e21bf7ea05da6e33814747a.jpgFrançois Hollande, à propos de la loi instaurant le mariage pour tous, a déclaré »Les maires sont des représentants de l’Etat. Ils auront, si la loi est votée, à la faire appliquer« , mais « la loi s’applique pour tous dans le respect de la liberté de conscience« , ajoutant que « les possibilités de délégations (d’un maire à ses adjoints) existent et peuvent être élargies« .

    Et ce fut aussitôt un concert de hurlements scandalisés. Une fois de plus. Sans le moindre effort de rationalisation, de réflexion.

    Les mêmes qui quelques heures avant revendiquaient, au nom de leur conscience, de pouvoir s’opposer à une loi , des élus de la République parmi eux et je ne vais pas remonter jusque dans les années 40 .

    La liberté de conscience ne place personne au-dessus de la loi, la loi continue de s’appliquer et la justice de passer.

    La liberté de conscience, c’est ce qui dans un état de droit préserve notre libre-arbitre. En son nom il devient possible de désobéir – et d’en subir les conséquences, de les assumer. La liberté de conscience, c’est ce qui fait de nous des citoyens pensants et responsables, libres malgré le droit et son carcan de lois. Parce qu’on a toujours la liberté de les accepter ou non, en conscience.

    Ma liberté de conscience, j’y tiens. Et quand viendra le jour où, parce que l’UMP de Copé – par exemple – sera revenu au pouvoir et aura fait voté l’interdiction de soigner les étrangers en situation irrégulière, ou de rendre pénalement répréhensible le fait de leur porter assistance, de leur offrir un toit, ou l’interdiction de scolariser leurs enfants, je veux pouvoir moi, en conscience, m’arroger la liberté de désobéir, et je veux espérer que des élus de la République se dresseront également et désobéiront, au nom de leur conscience d’hommes de gauche.

    J’y tiens tellement, à ma liberté de conscience, que j’exige qu’elle soit accordée à mes ennemis politiques et je la défendrai en leur nom. Comme je réclamerai, avec autant de force, qu’ils assument toutes les conséquences de leurs choix devant les tribunaux compétents.

    Réclamer d’un côté l’égalité pour tous dans le cadre du mariage, et de l’autre revendiquer une inégalité dans l’exercice de la liberté de conscience, me sezmble non seulement parfaitement incohérent, mais dangereux. Parce que cela saurait tôt ou tard nous revenir en boomerang.

    Enfin, tout de même et pas tout à fait accessoirement,Nicolas Sarkozy a passé cinq longues années à faire de la politique en clivant et en stigmatisant, en mettant des coups de boule à tous ces adversaires, je ne suis pas certain qu’il soit judicieux de réclamer que François Hollande fasse à son tour de même. Il a choisi d’avancer dans l’apaisement. Cela demande du temps et parfois de petites concessions. C’est frustrant, certes, mais l’essentiel est d’être en mesure de continuer à avancer.

    En l’occurrence, la loi instaurant le mariage pour tous sera votée. Dans les six mois qui suivront, certains maires de droite feront jouer leur liberté de conscience. Les mariages seront alors célébrés par un de leurs adjoints. Un an plus tard, on n’en parlera plus. Le mariage pour tous sera devenu une réalité et l’égalité des droits aura progressé. Le prix de l’apaisement ne me semble guère élevé.

    Mais vous, êtes-vous prêt à renoncer à votre liberté de conscience afin de la dénier à vos adversaires politiques ?

  • COMPREND QUI POURRA

    Parole de Camarade:

    C'est un joli nom Camarade
    C'est un joli nom tu sais
    Qui marie cerise et grenade
    Aux cent fleurs du mois de mai
    Pendant des années Camarade
    Pendant des années tu sais
    Avec ton seul nom comme aubade
    Les lèvres s'épanouissaient
    Camarade Camarade

    C'est un nom terrible Camarade
    C'est un nom terrible à dire
    Quand, le temps d'une mascarade
    Il ne fait plus que frémir
    Que venez-vous faire Camarade
    Que venez-vous faire ici
    Ce fut à cinq heures dans Prague
    Que le mois d'août s'obscurcit
    Camarade Camarade

    C'est un joli nom Camarade
    C'est un joli nom tu sais
    Dans mon coeœur battant la chamade
    Pour qu'il revive à jamais
    Se marient cerise et grenade
    Aux cent fleurs du mois de mai
    C'est un joli nom Camarade
    C'est un joli nom tu sais
    Qui marie cerise et grenade
    Aux cent fleurs du mois de mai
    Pendant des années Camarade
    Pendant des années tu sais
    Avec ton seul nom comme aubade
    Les lèvres s'épanouissaient
    Camarade Camarade

    C'est un nom terrible Camarade
    C'est un nom terrible à dire
    Quand, le temps d'une mascarade
    Il ne fait plus que frémir
    Que venez-vous faire Camarade
    Que venez-vous faire ici
    Ce fut à cinq heures dans Prague
    Que le mois d'août s'obscurcit
    Camarade Camarade

    C'est un joli nom Camarade
    C'est un joli nom tu sais
    Dans mon cœur battant la chamade
    Pour qu'il revive à jamais
    Se marient cerise et grenade
    Aux cent fleurs du mois de mai
  • IL FAUT DES ALLIES LOYAUX

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    Un parti ou un homme ne font pas de la politique seuls ; il leur faut des alliés pour gagner. Encore faut-il que ces alliés soient fiables et loyaux. Ce n'est pas le cas de nos partenaires écologistes, qui soutiennent au gouvernement une ligne politique et dans leur parti, EELV, une autre ligne politique. Quand Jean-Vincent Placé se demande ce que les écolos font au gouvernement, il est logique avec lui-même. Quand François Hollande évoque leur "possible" départ, c'est logique aussi, quoique il "ne le souhaite pas" : c'est aux Verts à faire face à leurs propres contradictions et à en assumer les conséquences ; côté socialistes, nous sommes clairs avec nous-mêmes.

    Le cas des communistes est très différent ils n'ont jamais été fiables et loyaux : ils ont appelé à voter Hollande du bout du bulletin de voe, mais ont refusé d'entrer au gouvernement, et très vite se sont mis à critiquer ses décisions. Que les sénateurs communistes ne votent pas le budget n'est qu'une confirmation : par ce geste, ils manifestent ostensiblement leur non appartenance à la majorité présidentielle. Et quand ils mêlent leurs voix à la droite pour repousser telle réforme du gouvernement, la messe est dite, pas besoin de clarification supplémentaire. Tant mieux : la vieille union de la gauche, la plus récente gauche plurielle sont bel et bien, l'une et l'autre, mortes.


  • J'AI LE COURAGE DE GAUCHE

    Jean-Luc Mélenchon, ce dimanche 11 novembre, a exhorté quelques responsables de la gauche dit gouvernementale d’avoir le courage de le rejoindre.

    Courage ?

    Celles et ceux qui refuseraient seraient-ils donc des lâches ?

    « Je dis à Jérôme Guedj et aux autres de la gauche du PS: au lieu de servir de décor de gauche à François Hollande et Jean-Marc Ayrault, qui n’écoutent rien de ce que vous proposez, qui n’ont pas repris une seule de vos propositions, est-ce que vous n’êtes pas capables, un jour, d’avoir le courage de dire qu’on passe à autre chose ? »

    (source: le Jdd/Afp)

    Osons quatre remarques:

    1. Il y a certainement autant de courage à rester solidaire d’une action politique qui fait autant de mécontents à droite, à l’extrême droite comme chez certains à gauche que de rester dans la posture de l’opposition « morale ». Je n’ai pas vien compris où était le confort de la situation de François Hollande ou des élus de sa majorité parlementaire. Certains termes, cher Jean-Luc Mélenchon, sont mensongés et inutiles pour faire comprendre ses idées.

    2. Jean-Luc Mélenchon a raison sur un point, proposer une alliance politique. Car la politique, je le répéte trop souvent dans ces colonnes de AZURCOM, est une affaire de convictions et de pratiques. L’un ne va pas sans l’autre sans dommages, et vice-versa.

    3. Mélenchon a encore beaucoup de travail à accomplir pour faire croire et convaincre que l’alliance des contraires sera une alliance réelle.

    4. Cette opposition à gauche – qui a toute ma sympathie personnelle mais pas mon adhésion politique – part de très bas: prenons le dernier scrutin  de la présidentielle et imaginons qu’elle attire une moitié du vote Hollande du premier tour . Nous voici alors à un maigre tiers de l’électorat. C’est-à-dire rien ou plutôt l’échec assuré.

    Tout ceci pour cette conclusion: le Front de Gauche comme d’autres feraient mieux de bien réfléchir à ne pas antagoniser trop durement celles et ceux qu’ils espèrent convaincre de les rejoindre.

  • BANOGNE UN 11 NOVEMBRE

     

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    Le 11 novembre, une brève cérémonie rassemblait les habitants du village autour du monument aux morts, à 11 heures, heure de l'armistice de 1918. Le maire procédait, avec solennité, à l'appel des disparus, une dizaine de noms. Un adjoint,  répondait d'une voix forte : "Mort pour la France". Après cet appel, lugubre dans le froid de novembre, il y avait une minute de silence. L'assemblée, très recueillie, était composée, je l'ai dit, des habitants du village, dont certains, étaient des rescapés de la guerre de 14-18. Les enfants de l'école entonnaient ensuite la Marseillaise, guidés par l'instituteur. C'était tout. Je ne me souviens pas qu'il y ait eu ensuite le moindre discours.

     

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    Après cette mini-cérémonie, empreinte d'une certaine grandeur et d'émotion, les gens se retrouvaient, par affinités,à la mairie pour le vin d'honneur accompagné de brioches pour les enfants. C'était le meilleur moment du 11 novembre. Tous ou presque avaient vécu cette guerre désastreuse dans cette campagne ardennaise, soit directement, soit par les conséquences de la disparition de membres de leurs familles. Mon grand père était un rescapé, un chanceux et je suppose qu'à chaque 11 novembre, il devait penser que son propre nom aurait pu être gravé sur la pierre du monument. Il ne disait rien de ce qu'il avait vécu. Il parlait, avec faconde, des hommes. Il racontait des anecdotes plutôt drôles sur la vie dans les tranchées, dans les casernements, un peu vantard, pourrais-je dire. Mais jamais l'horreur de la guerre. Jamais la peur. Jamais l'ennui. Jamais le froid, l'humidité, le rata dégoûtant, tout ce que d'autres ont raconté dans leurs lettres ou leurs journaux.

     

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     Je ne sais pas, tant d'années après, ce qu'il pensait de cette guerre . Ils n'étaient pas si nombreux, les rescapés, réunis autour du monument aux morts. Emus , mais vivants. Je possède chez moi, comme dans de nombreuses familles, des objets fabriqués par mes grands oncles , soldats, pendant les périodes d'inaction : bougeoirs, vases . Une manière de passer le temps, et la matière première hélas ne manquait pas. Ces objets ne sont pas beaux, mais ils sont là, et je fais encore partie des gens pour qui ils ont une signification.