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Editori@l - Page 52

  • DEJA NOEL

    François Fillon à l’Assemblée nationale ce mardi a donné l’essentiel de sa feuille de route. Autant dire tout de suite que le père Noël est passé le mardi 16 novembre cette année ! Joyeux Noel à tous ! Ce soir, Nicolas Sarkozy a voulu reprendre la main et s’est félicité des résultats déjà obtenus. Du grand art.

    D’après le nouvel-ancien premier ministre, la feuille de route sera la suivante : Endettement, Chômage, Injustice, Insécurité. Si Fillon a accepté un renouvellement de mandat alors que cela lui est assez peu profitable pour son avenir, c’est bien parce qu’il reprendra du service dans des conditions bien meilleures que lors de la première partie de son mandat. Maintenant, il ne se laisse plus manipuler par le président, il décide de lui-même de ce qu’il communique et de quand il communique. Le président en sort amoindri.

    D’ailleurs, ce mardi soir, à la télévision, Sarkozy a fait des efforts pour paraître plus modeste, moins bling-bling. Nous avons eu droit a une copie de “La force tranquille”. Il parlait d’un ton bas, chuchotant presque, tout en justifiant calmement et point par point son bilan : retraites, économie, impôts, ISF, bouclier fiscal, sécurité, identité nationale, ROM, surveillance des journalistes, super-avion présidentiel… En revanche presque rien sur la crise qui n’en finit plus. Trois petites minutes seulement sur le chômage et des solutions à ce fléau éculées.

    Sa défense a été souvent insuffisante comme lorsqu’il parle de l’écoute des journalistes : d’après lui, il n’est pas raisonnable qu’un président se préoccupe “des portables perdus… ou volés”  des journalistes. D’après lui, il n’est pas non plus nécessaire d’espionner les journalistes, car “il suffit de lire la presse pour savoir ce qu’ils pensent le lendemain…”. Un peu court tout de même, car tout le monde sait que les écoutes illégales des journalistes n’avaient évidemment pas pour but de savoir ce qu’ils pensent, mais de connaître les noms de leurs sources ! Quant à l’allusion que les journalistes auraient éventuellement perdu leurs portables alors qu’ils ont été volés. Perdu et volé, vous voyez bien que ce n’est pas le même mot tout de même ! Insinuer que, si cela se trouve, les-dit journalistes auraient perdu leurs portables tiens vraiment de la manipulation grossière. Sur le plateau de télévision, aucun journaliste ne relève.

    Autre exemple concernant le coûteux avion présidentiel, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à nous expliquer, tout en douceur, que le personnel navigant d’un gros avion coutait moins cher que celui des deux anciens avions réunis. Comme si les deux avions volaient systématiquement ensemble ! Quand bien même ce serait le cas, il suffirait, pour faire des économies, d’emmener moins de personnes lors des déplacements présidentiels ! Les Français doivent se serrer la ceinture, mais pas le gouvernement… Quant au fait qu’un gros avion coute moins chers que deux, nous savons bien que, dans ce cas précis, c’est faux.

    Autre exemple : les Allemands auraient supprimé leur bouclier fiscal affirme le président, pourtant tout le monde sait bien que l’Allemagne n’en a jamais eu ! Cela serait bien que le président se renouvelle, car l’entendre répéter inlassablement les mêmes idées fausses devient lassant. Sur le plateau de télévision, tous les journalistes savent que c’est faux mais aucun ne relève. Ce sujet permet au président de préparer l’opinion à l’énorme cadeau fiscal (3,6 milliards) fait aux riches, que représente la suppression annoncée ce soir du bouclier fiscal ET de l’ISF.

    Dernier exemple lié au précédent : le président indique que les impôts n’augmenteront pas malgré les déficits publics énormes. Comme les journalistes feignent de s’étonner de cette annonce, le président indique que la France a déjà le plus fort taux d’imposition (de quoi d’ailleurs ?) et qu’il serait contre-productif de faire payer plus de 50 % d’impôts à des contribuables. Évidemment, tout cela est faux. La vérité est que le bouclier fiscal s’applique avant la déduction des niches fiscales. Ainsi, de nombreux riches contribuables ne paieraient que 30 % d’impôts. Cette astuce permet d’ailleurs à 7076 contribuables (en 2007) disposant d’un revenu de 97 500 euros (plus de 9 ans de SMIC) de ne pas payer d’impôt ! Parmi ces 7076 riches contribuables, 671 ont économisé 231 000 euros (plus de 20 ans de SMIC économisés par année d’imposition !) par foyer en moyenne. Le bouclier fiscal a bénéficié à 14 000 foyers ont reçu en 2008 un chèque de 33 000 euros en moyenne (soit plus de 2 ans de SMIC). Les 13 riches foyers fiscaux (parmi les 7076) les plus malins ont réussi à ramener leur revenu imposable à 3763 euros et ne payent donc pas d’impôt ! Plus généralement sur les 10 000 plus riches contribuables de 2007, 150 n’ont pas payé d’impôt. Alors, dans notre pays le seuil des 50 % est très, très loin pour certaines personnes riches…

    La combativité n’était pas absente, même si présentée de manière bien plus modeste que d’habitude : point par point, il attaque les socialistes sur les retraites, l’appel à la grève des étudiants, les écoutes téléphoniques. Il a ainsi pris a parti les journalistes : le déficit public date de 1972 et ne peut pas lui être imputé. Pourtant, il oublie que, durant sa présidence, celui-ci a explosé. Depuis 2002, il a augmenté de 25.000 euros par ménage ! Les cadeaux fiscaux aux riches et à certains électeurs ont coutés chers à la France.

    Ne nous trompons pas. Il ne s’agit pas ici d’un “nouveau Nicolas Sarkozy”, ceux qui croient que le président, parce qu’il chuchotait, a changé se trompent : il est bien exactement le même et garde la même feuille de route déconcertante qui choque tant les Français en ces temps de crise.

    N’ayons pas la mémoire courte, le coup du nouveau président, Sarkozy nous l’avait déjà fait ! Sa prestation était très centré sur lui-même et pratiquement pas sur les Français. Il n’a pas changé, d'ailleurs, il l’avoue : “ma détermination n’a rien changé”. À méditer sur les difficultés auxquelles seront soumis les Français dans les mois qui viennent…

    Pour en revenir à Fillon, s’il est plus libre qu’avant, sa feuille de route, justifiée ce soir par le président, est la même qu’avant : Endettement, Chômage, Injustice, Insécurité. Les Français savent bien aujourd’hui qu’ils sont plus que jamais endettés, au chômage (la crise n’explique pas tout), que la France est de plus en plus injuste (retraite, emploi, fiscalité) et que l’insécurité n’a que rarement été aussi forte (et les policiers moins nombreux)… D’ailleurs, si l’UMP en général, et le gouvernement en particulier, avait un quelconque savoir-faire sur ces sujets nous l’aurions déjà vu depuis le temps qu’ils sont au pouvoir…

    Ainsi aujourd’hui, aussi bien à l’Assemblée nationale qu’à la télévision, nous avons eu le droit au passage du père Noël avant l’heure. Maintenant, quant à savoir quels seront les cadeaux sous le sapin, nous savons que ce seront les mêmes que l’année dernière !

     Joyeux Noël, chers compatriotes !

  • LA MONTAGNE ET LA SOURIS

     

    Hier soir , rentrant de réunion je  n’avais pas envie de  faire un billet  mais les mots sont venus tout seul  . En relisant les résultats de 6 mois de cogitations sarkozyste intense, je me suis dit que tout le monde allait titrer “Tout ça pour ça”, que la blogo-twittosphère allait se gausser méchamment… Et c’est exactement ce qui s’est produit : même les plus larbinomorphes de toute la presse laissent percer un sentiment de déception.

    Qu’aurais-je pu ajouter à ce concert ? Dire “Foutaise” et “Foutage de gueule” ? Voilà, c’est fait !

    En plus, tous les bons titres étaient déjà pris. “Fillon garde Sarkozy”, ça c’est tapé !

    Je ne cacherai tout de même pas ma joie à l’annonce du départ de Christian Estrosi, qui avait certes depuis longtemps atteint son seuil d’incompétence. Depuis le CM2, disent les mauvaises langues. En tout cas sa présence à un quelconque ministère était tellement improbable que même Nostradamus n’en avait jamais parlé.

    Difficile aussi de retenir un ricanement à la vue du troupeau de traîtres ambitieux qui avaient cru entrevoir la gloire en acceptant par avance le déshonneur de servir un gouvernement sarkozyste. Un ratage total, qui était couru d’avance. Mais souvent l’ambition voile la lucidité. Pour ne parler que de Kouchner, ce mondain pédant, qui a fait connaître en filigrane sa frustration de n’avoir été qu’une potiche pendant 3 ans, je ne vois plus que la retraite pour lui. Il expliquera à ses petits enfants que c’était lui, là, sur la photo, Obama, tout fier d’être à côté de Kouchner..

    A propos de potiches, c’est aussi la faillite : en vidant Rama Yade et Fadela Amara, Sarkozy tombe le masque : tous ces gadgets marketing, l’ouverture, les “ministres issus de la diversité”, tout ça n’était que du vent, de la poussière marketing destinée à faire causer les journaleux. Et  ça a bien marché !

    Depuis hier soir, tout le monde regrette déjà Rama Yade, et se fend de regrets déchirants : “elle a payé pour sa liberté de parole… “. Hé, ho ! Après avoir fait mine de croire qu’elle servait à quelque chose, on ne voudrait tout de même pas nous la vendre comme une rebelle ! C’est quand même une bourgeoise des beaux quartiers, une création de l’UMP ! Certes plus marrante, plus charismatique et plus agréable à regarder que Christine Boutin, mais de là à la confondre avec Louise Michel…

    Et Borloo ? On va pas faire un roman là-dessus, non ? L’histoire banale d’un type qui s’est monté le bourrichon jusqu’à être persuadé qu’il allait être premier ministre, et sans s’être demandé une seconde si’il en avait le plus petit début de capacité et de légitimité. Quoi ? Il incarnait le social ? Le richissime avocat d’affaires de Tapie, qui est encore intervenu récemment auprès de Sarkozy pour que son client récupère un magot de 245 millions d’euros sur le dos de l’Etat… Un bourgeois qui comme l’a souligné Fillon, habite dans un hôtel particulier du XVIème… Il est où, le social ? Quant à l’écologie, laissez moi rire ! On savait depuis le début que c’était le dernier souci de Sarkozy. Le  “Grenelle” en est la preuve éclatante. Borloo a juste amusé la galerie, comme les autres.

    Borloo est passé, le Grenelle a vécu, les chantiers d’autoroute ont repris. Rideau.

    Colombo n’a pas été nommé premier ministre. Et on s’en moque. Même si on pressent qu’au niveau rigolade, on a dû passer à côté de queque chose de potentiellement grandiose.

    Quant à son acolyte Morin, pas une larme non plus ! Et comme le montage de bourrichon semble être la caractéristique la mieux partagée chez les centristes, Morin, le roi des falots, se voit déjà… candidat en 2012 ! Ha Ha, trente secondes, je me gausse. Ou plutôt trente minutes, il faudra bien ça. On prétend que Borloo abusait de la bouteille. S’agissant de Morin, pour avoir des idées à ce point déconnectées de la réalité, je suspecte l’usage de psychotropes autrement plus dévastateurs…

    Quand on cherche bien, on trouve pourtant des perles, dans ce gouvernement. Tenez, Michel Mercier. Personne ne le connaît. Moi non plus, d’ailleurs. Mais du coté Lyon, où il cumulait tout un stock de fromages locaux, tout le monde le connaissait comme le type qui avait fait construire une quatre voies pour relier Lyon à sa bicoque sise à Thizy, dans la lointaine campagne. Un notable, quoi. Le type dont tu ne sais pas quelle idée il a pu un jour avoir, mais que tu retrouves à grenouiller un peu partout. Bien connu pour être célèbre. Enfin, à Lyon. Et surtout, son rond de serviette dans tous les 3 étoiles de la région, et dieu sait  qu’ils sont nombreux. Et c’est même sûrement ça le but : se goberger aux frais de la princesse, avoir une voiture qui fait pompon, et parler avec des gens qui vous croient important. Et ça ne va pas s’arranger : ministre de la justice, dis donc. Sauf que le poste a déjà été occupé par Rachida Dati, ce qui démythifie totalement le truc…

    D’ailleurs la justice a su se montrer clémente, car comme par un de ces hasards extraordinaires que seul le sarkozysme autorise (comme le vol quasi-simultané de l’ordinateur des jouranlistes qui enquêtent sur l’afffaire Woerth-Bettencourt), Michel Mercier a justement aujourd’hui bénéficié d’un classement sans suite dans une affaire douteuse d’irrégularité dans la passation d’un marché public qui dépendait de lui…

    On ne peut pas parler de bonnes nouvelles sans parler de l’éjection de Woerth. Le plus étonnant, c’est tout de même que ce sinistre individu ait réussi à se maintenir en place, et à faire voter sa  réforme pourrie, en évitant à sa tête de finir en haut d’une fourche ! Sarkozy a réussi à l’amener jusqu’au bout, alors qu’il aurait dû le sortir à coups de pompes dans l’arrière-train dès les premières révélations de ses impairs.

    Et pour jeter un voile comique sur son départ, l’ineffable Roselyne Bachelot a réussi à lui pondre un hommage d’un comique achevé, sur un ton que l’on réserve en général aux cadavres à peine refroidis. Cette Bachelot, qui reste évidemment en place malgré son erreur d’un facteur de 20 dans le calcul des vaccins contre la Grippe A, a un talent et un auditoire qui lui assurent une évidente reconversion après 2012 : animatrice dans une maison de retraite. Pour les patients les plus grabataires, naturellement, ceux qui ne se rendent plus compte de rien. Et qui votent donc Sarkozy.

    Bon, il n’y a pas que des bonnes nouvelles, évidemment. On perd Estrosi et Woerth, tant mieux, mais on retrouve Xavier Bertrand… Point commun avec Bachelot, il a lui aussi fait une passation de pouvoir ridicule avec Woerth, avec cette phrase définitive : “C’est un grand ministre du Travail qui quitte ce ministère aujourd’hui”. Grand, oui, comme on le voit sur la photo, une bonne quinzaine de centimètres de plus que lui…

    Xavier Bertrand est en quelque sorte la mère de tous les perroquerts d’élevage. Le père, que je n’ose qualifier de spirituel, de Benjamain Lancar. Il remplace Woerth. Mais il a beau être aussi doucereux et mielleux que l’autre est sec et cassant, c’est simplement une autre facette de la même clique. Bertrand est de notoriété publique franc comme un âne qui recule. Quand il dit que quelque chose est faux, c’est quasiment une preuve de véracité.  Rappelez-vous l’accord financier entre Chirac, l’UMP et la mairie de Paris. Des balivernes pour Bertrand… qui le signait quelques jours plus tard.

    C’est une opinion personnelle, évidemment, mais je trouve que ce Bertrand est le personnage le plus insupportable de toute la politique française, même sans connaître ses idées. Et quand on les connaît, c’est pire. Le genre de type qui donne envie de jeter sa télé par la fenêtre. Heureusement, on se retient au dernier moment en pensant qu’on va être obligé d’en acheter une autre chez Darty, et qu’on va engraisser Jean Sarkozy. Ben voilà, il est de retour. Bonne chance à tous.

    Allez, un petit mot sur Juppé, pour finir… Ce pauvre garçon, prétendument le meilleur d’entre eux, fait décidément pitié. Après avoir été le premier ministre le plus impopulaire de la 5ème république, que même Edith Cresson c’était l’Abbé Pierre à côté, il croit toujours, comme Fabius d’ailleurs, qu’un grand destin l’attend. Ce qui l’a finalement décidé d’accepter un poste de laquais sarkozyste, cautionnant le retour dans l’Otan, la présence abracadabrantesque de la France en Afghanistan, et les cadavres des soldats qui laissent leur peu pour rien là-bas.

    C’est sûrement l’espoir chimérique de ce grand destin qui l’a finalement décidé à “monter dans le Titanic”, comme il le disait il y a quelques jours encore. Et puis la peur de la défaite face à la rue, qui fut très forte, est aujourd’hui passée. Pauvre Juppé : il va faire un petit tour d’un an et demi, avant de terminer piteusement sa carrière dans la débâcle sarkozyste de 2012. Courageux, mais pas téméraire, il cumule son poste de ministre avec celui de maire de Bordeaux. La bouffonnerie ultime, le dicrédit total de la politique. Juppé clame pourtant son ambition : “empêcher la gauche de gagner en 2012”.  Quelle noblesse ! En tout cas la “gauche” doit bien se marrer !

    Bon, je n’ai plus trop le courage de vous parler des autres entrants, dont pour la plupart on se fout éperdument, et qui ont pour principal pouint commun d’être de petis ambitieux serviles qui se sont trompé de wagon.

    Et Patrick Ollier, Monsieur MAM, comme on dit  saviez-vous qu’il aimait les OGM et leur lobbies ?

    Bref, je n’ai qu’une envie, c’est terminer ce billet : à quoi bon aller chercher un angle d’analyse, du “genre : les centristes sont punis”… Mais on s’en moque, des centristes ! Ce qui compte, c’est que ce sont les mêmes, qui vont faire la même politique, avec le même Sarkozy à leur tête et qui décidera pour eux.

    Plus qu’un seul mot à dire, ou plutôt deux: “vivement 2012 !”, qu’on en finisse avec ce ramassis d’incapables et de nuisibles. A nous de faire en sorte que les choses s’arrangent.

  • MANIEMENT DE MINISTRES

    Remaniement : Nicolas Sarkozy est trés fort !!!!

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     Qu'est ce que j'ai eu peur ! Ça m'a tourneboulé tout l'été, au point de me gâcher mes vacances ! Non, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas faire ça ! Changer une telle équipe ! Franchement, j'ai mis des années à m'habituer à leurs incapacités , et au moment où je commençais à y prendre goût, le président menace de virer massivement son équipe d'incompétents notoires. Ben oui, quoi, c'est vrai, j'ai pris l'habitude de faire des promenades régulières dans les rues d'Antibes ou de Nice pour gueuler contre le gouvernement, m'en priver va devenir dangereux pour ma santé.

    Mais ce soir, après deux jours d'angoisse incroyables, je suis soulagé ! La raison l'a emportée, Nicolas Sarkozy en fin psychologue qu'il est a compris qu'il ne pouvait pas sevrer les Français comme ça, d'un coup, d'un seul. Donc, il les a tous remis ou presque. Tous les tocards sont là ! Certains regretteront peut-être quelques départs, comme Estrosi Fadela Amara, Hervé Morin ou Jean-Marie Bockel, dont je viens de m'apercevoir qu'ils avaient été ministres, ou encore le grand Bernard Kouchner qui avait pourtant si bien su s'affirmer et intervenir cet été pour défendre les Roms. Mais bon, mis à part ces quelques regrets, l'essentiel est préservé, on va continuer à morfler bien grave jusqu'en 2012. Chouette !

    Cela aurait quand même été un dilemme de nous priver de Mme Bachelot. Certes, on ne sait pas très bien ce qu'elle va faire, mais elle est là, c'est l'essentiel. Tout comme cette chère Mme Morano, c'est vrai, un peu de l'esprit de Jean-Marie Bigard au gouvernement, ça ne peut pas faire de mal. Et quel bonheur de retrouver Eric Besson, malheureusement, il ne sera plus à l'immigration, mais tout de même, pas de bon gouvernement sans un bon traître.

    Mais le plus fort dans tout cela, c'est qu'on découvre que Nicolas Sarkozy est un cachottier. Après nous avoir fait peur tout l'été, il nous récompense. Il nous fait le cadeau non pas d'une petite cerise sur le gâteau, mais de deux !

    Le retour d'Alain Juppé ! Ah bon sang, fallait y penser celle-là ! Rien qu'à l'évocation de 1995, j'ai soudain l'envie de m'acheter de nouvelles chaussures et de repartir en manif. C'est vrai, il sera à la défense, c'est pas porteur, mais tout de même, quel coup de nostalgie. Mais le meilleur, c'est l'arrivée de Frédéric Lefebvre !  Quand j'ai entendu son nom, j'ai transpiré comme un malade, mes mains se sont mises à trembler, bref j'étais en extase. Quel chance ils ont, les artisans, ils vont se poêler méchamment !

    Ah mes aïeux ! Quelle soirée !  Au moins, pour 2011, on n'aura pas de surprise, on va continuer à douiller. Ça rassure, le changement, au fond, il n'y a rien de pire

  • LA COMPOSITION DU GOUVERNEMENT

    Exclusif : la composition du nouveau gouvernement !

     

    Eh oui ! Chers lecteurs ! je me décarcasse pour vous ! En exclusivité et en avant-première, je suis en mesure de vous donner la composition du nouveau gouvernement :

    Premier ministre : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de l'économie : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de l'environnement : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de l'intérieur : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de la santé : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre du travail : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de la défense : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre de la culture : Mr Louis Sarkozy(ben oui, Mr Nicolas Sarkozy ne peut pas tout faire, et comme la culture, c'est pas son truc

    Ministre des sports : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre des transports : Mr Nicolas Sarkozy

    Notons cependant qu'il ya aussi quelques créations de ministères :

    Ministre chargé de liquider les retraites : Mr Guillaume Sarkozy

    Ministre chargé des programmes télévisés : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre chargé de l'équipe de France de football : Mr Nicolas Sarkozy

    Ministre chargé de l'établissement public de la Défense : Mr Jean Sarkozy.

    Ministre chargé de la surveillance des journalistes : Mr Nicolas Sarkozy

  • ANTI-GAULLISTE PRIMAIRE

     

    bal-tragique-a-colombey.jpg Le jour de l'annonce de sa mort, Hara Kiri-le journal bete et méchant- avait sorti cette UNE culte . Qu'a fait De Gaulle ? Je vais  faire un résumé rapide  du Gaullisme :

    On va vous rappeler des trucs si vous n'avez pas le courage de rechercher, sachez que tout ça se trouve dans Wikipédia, des archives publiques et des ouvrages. Et que nul gaulliste n'a fait de procès en diffamation contre ceux qui ont répété ça. Et bien sûr on ne trouve pas ça dans les livres d'histoires.

    1/ De Gaulle et sa bande avaient des accointances avec la droite nationale avant 1939, c'est à dire ce qui a donné Pétain et autres saloperies.

    2/ En 1946,1947 les gaullistes ont lutté voire comploté contre l'établissement de la 4e république. Ejecté du pouvoir en 1945, il entame une traversée du désert où tout était possible pourvu qu’il puisse revenir au pouvoir. Pendant plus d’une décennie, de Gaulle a travaillé à la destruction d’un régime fragile mais démocratique.De Gaulle était déjà dans son délire de chef qui dirige tout. Les électeurs ne l'ont pas suivi. 

    3/ En 1956 aux élections législatives, les dernières de la 4e République, le parti gaulliste ou ce qui en restait (républicains sociaux) obtient le score mirifique de 1,8% . Oui, 1,8% vous avez bien lu, Sarkozy a encore du chemin à faire pour égaler ce score de référence.

    3/ En 1958, opération Résurrection : On effraye le monde politique et le pays, la Corse subit une opération aéroportée de parachutistes . On annonce que ceux-ci vont ensuite sauter sur Paris et établir une dictature militaire. Tout ça est dirigé par des gaullistes,Massu en tête qui ont avoué fièrement, seul un choc violent pouvait permettre l'arrivée du grand Homme, comme chef de l'état. Une fois ceci-fait De Gaulle sans aucun mandat électif se présente à l'Assemblé Nationale celui-ci n'aura pas de mal à effrayer l'assemblée élue de 1956 et obtiendra 100 fois plus de députés en 1958, et une nouvelle constitution.. taillée sur mesure pour le sauveur de la république... Avec cette célèbre formule, pied de nez à l'histoire: « Pourquoi voulez-vous qu’à soixante-sept ans, je commence une carrière de dictateur ? ». Nul besoin, il suffit de faire peur, et de créer une peur suffisamment forte pour que le système crée lui même sa propre évolution autoritaire : la 5e république.

    4/ La réforme de la constitution proposée par De Gaulle ensuite, était tout simplement l'adaptation de la constitution pensée par Pétain pendant la Guerre : celui-ci voulait transformer le sénat en assemblée comportant des représentants des corporations...  

     Une partie de la France va entretenir le "culte de la personnalité" tant décrié à cette époque lorsqu'il s'agissait du "camarade MAO" ....
    Le Général de Gaulle, pardon le Colonel, en effet le grade de général lui avait été attribué à titre temporaire ... puis retiré par le gouvernement de Vichy... Le Général pour beaucoup est "le sauveur" de la FRANCE.. c'est oublié un peu vite le rôle de la Résistance

    Le gaullisme est une suite de mensonges

    Dernier Président du conseil autoproclamé de la IV ème Répubique il sera élu  Président de la V ème République en décembre 1958 avec 78 % des voix... ( à cette époque le Président était élu avec les voix des "grands électeurs" soit "80 000" personnes !!).
    Il se fera entendre sur la scène politique internationale... quand à la "politique intérieure".... seule la venue du "" nouveau franc - si ça vous rappelle quelque chose - sera la mesure du renouveau de la France... A savoir, les riches devenaient plus riches et les pauvres plus pauvres ( ça vous rappelle encore quelque chose ? )
    Une volonté de créer une "Europe" allant de la FRANCE à l' OURAL, exception faite de la GRANDE BRETAGNE, qu'il jugeait trop ""alliée"" avec les Américains.

    L'ordre et la discipline , c'était un militaire , et le fait d'avoir un Préfet de police utilisant les méthodes du gouvernement de Vichy Maurice Papon... n'étonnera personne !
    "" Je vous ai compris "" dira-t-il en Algérie, sans jamais prononcer les mots "intégrer" ou "Algérie Française" pour expliquer son point de vue,est certainement la phrase politique la plus stupide de l'histoire de notre pays plus tard il expliquera :
    "" L'intégration est une utopie, ouvrir la porte à l'immigration massive aurait pour effet que mon village devienne " COLOMBEY-Les-Deux- MOSQUEES" !"

    Imaginez aujourd'hui une phrase de ce type prononcé par l'un de nos hommes politiques

    Avec Papon à l'intérieur, la répression s'installe...Le général ne voulant pas arrêter cette guerre qui, il le savait, débouchera sur son indépendance, a contibué à la mort de nombreux français et selon l'historien Remi Kauffer à un accroissement de l'usage de la torture..
    Entre 1958 et 1961, il y aura environ 500 assassinats politiques !!
    100000 harkis abandonnés en Algérie sont éxecutés

    En 1961 Maurice Papon reçoit des mains du Général de GAULLE la croix de commandeur de la légion d'honneur !!

    Le 17 octobre 1961, une manifestation pacifique sera réprimée brutalement..


    Le 8 février 1962 une manifestation contre "l' O.A.S.", sera réprimé également.. Huit manifestants seront tués, victimes de brutalités policières. c'était au métro Charonne
    En 1968, le général appuiera Maurice PAPON pour le poste de trésorier de " l' U.D.R."..

    EN 1969 le Général ayant cessé ses fonctions, voyage il rend une "visite de courtoisie" au général-dictateur FRANCO... déclarant "regretter de ne pas l'avoir fait plus tôt" !!! (...).
     

  • REMANIEMENT :SARKOZY EGALE DOMENCH

    Le remaniement qui tord encore un peu plus la constitution.

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    Il y a beaucoup de Domenech chez Sarkozy. L’expression hautaine, l’arrogance injustifiée ou la certitude que l’impopularité est une preuve de leur supériorité rapprochent les deux hommes qui partagent également les mêmes carences en management et la tendance lourde à s’en prendre à la presse à chaque échec également.

      Il faut bien reconnaître que Nicolas Sarkozy a déjà fait fort dans le rôle de celui qui bafoue sans vergogne la constitution. Rappelons, si besoin est, qu'il s'agit du texte fondateur, celui sur lequel se base tous les autres et dont le président de la République est en principe le garant. Avec l'annonce du remaniement et la façon dont on procède à ce dernier, on vient de franchir un nouveau palier dans les atteintes à la République.

    Déjà, il y a le procédé qui consiste à annoncer que l'on va changer en profondeur le gouvernement 6 mois à l'avance, sans donner de date butoir précise. On se retrouve avec des ministres aux abonnés absents tétanisés par la peur de perdre leur poste, et toute une pléiade de courtisans prêts à tout pour le leur prendre. Concrètement, cela donne le pire de l'action politique avec toute la surenchère sécuritaire qu'il y a eu cet été, chacun y allant de sa petite proposition, dans l'espoir de bien montrer à quel point il est inféodé au président. A l'inverse, on se retrouve avec un gouvernement incapable de gérer la pénurie d'essence, et d'admettre même qu'il y a pénurie, au risque de devoir s'exposer.

    Tout cela est ridicule, mais malheureusement, nous n'avions pas touché le fond, puisque depuis quelques jours, Nicolas Sarkozy organise une compétition stupide pour le poste de premier ministre, obligeant l'actuel titulaire à faire une déclaration d'allégeance. A l'évidence nous sommes bien dans des comportements de cour, et non plus dans un fonctionnement républicain. D'autant plus qu'à ce stade, il s'agit d'un fonctionnement contraire à l'esprit de la constitution.

    En effet, en agissant ainsi, Nicolas Sarkozy laisse entendre qu'il a déjà choisi tous les prochains ministres. Or, que disent les textes ? Que le président de la République nomme les ministres sur proposition du premier ministre. A l'évidence ce dernier n'a rien proposé, puisqu'il n'est pas nommé.

    Ce qu'il faut donc retenir de cet épisode, c'est que le premier ministre ne sert effectivement plus à rien (ça on le savait), mais les ministres non plus. D'ailleurs, le seul remaniement qui ait vraiment de l'importance, et dont curieusement personne ne parle, et celui qu'il y a au cabinet du président de la République. Or, ces personnes là travaillent dans l'ombre et ne tiennent leur légitimité de personne.

    Depuis l’annonce présidentielle, plus personne ne bosse et, tels les Bleus dans leur bunker de Krysna, les clans s’affrontent pour la composition de l’équipe et les avantages afférents. Un désastre de l’avis même des plus grands admirateurs du Président. Si si, il y en a.

    Par exemple (et par gourmandise), je ne résiste pas au plaisir de vous livrer la liste (authentique) des papiers Sylvie Pierre-Brossolette du Point dont je me suis inspiré pour rédiger cet article :


    19/09/2010
    Le dangereux pari de Nicolas Sarkozy

    24/09/2010
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  • MITTERRAND A LA PEINE

    Cela faisait longtemps qu’on ne s’en était pas pris à François Mitterrand, à sa personnalité, son passé, sa politique, à ses secrets et à ses lumières ! Jacques Attali nous a rappelé que François Mitterrand n’avait rien de commun avec notre actuel président.

    MitterrandPresident.jpgLa recherche historique – surtout, par pitié, pas de Maison de l’histoire de France ! - n’est pas à blâmer qui maintenant se penche sur l’action de François Mitterrand garde des Sceaux sous la IVe République. On sait que lors de ce qu’on appelait pudiquement « les événements d’Algérie », il y eut 45 guillotinés dont la grâce fut refusée par ce ministre de la Justice (Nouvel Observateur, le Monde, Marianne 2).

    François Mitterrand, sur le plateau de l’émission Cartes sur table, déclarait, le 16 mars 1981 : « dans ma conscience profonde… je suis contre la peine de mort ». Alain Duhamel, comme c’était la fin de l’émission, n’a pas pu le confronter à sa pratique ministérielle ancienne (lefigaro.fr, TVmag.com). L’aurait-il fait que François Mitterrand aurait su, je n’en doute pas, comment lui répondre.

    Libre à chacun de comparer ce passé lié à la guerre d’Algérie avec cette protestation courageuse d’humanisme dans un moment où les sondages établissaient qu’une majorité de Français était favorable au maintien de la peine de mort. Son attitude a démontré que l’audace de la vérité vaut toujours mieux que l’opportunisme de la prudence. Libre à chacun de tirer les conclusions que son adhésion ou non à cette figure éclatante de notre vie nationale autorisera.

    Ce qui me choque en revanche, c’est la manière condescendante et, pour tout dire, indigne avec laquelle les serviteurs du présent viennent offenser un combattant d’hier. On n’est pas loin de mettre en cause la sincérité de l’itinéraire moral et intellectuel de Mitterrand, qui l’a fait passer d’une approbation de la peine de mort au nom de l’Etat, de ses nécessités et de sa raison – je ne discute pas la validité de ces justifications, je constate leur existence – à une détestation absolue et argumentée de celle-ci. Sa « conscience abolitionniste » serait « un mythe » et le paradoxe revient à lui imputer, dans l’expression de cette dénonciation éthique personnelle, la faute d’un opportunisme politique qu’il a précisément mis à mal.

    Derrière ce procès qui porte au paroxysme la commodité des jugements rétrospectifs et des condamnations faciles, il me semble que deux idées fausses égarent.

    D’une part, je ne suis pas persuadé que François Mitterrand, contrairement à ce que soutient François Malye, co-auteur de l’enquête : François Mitterrand et la guerre d’Algérie, « ne pouvait pas devenir socialiste sans être abolitionniste parce que cela fait partie du costume ». Pour qui s’est intéressé au parcours de nombre de personnalités socialistes, derrière les abstractions et les idéaux affichés (et encore !), le réalisme n’a pas toujours fait défaut. Sans être obligé d’évoquer le sentiment populaire qui est un puissant stimulant pour l’oubli de ses convictions partisanes ou philosophiques, je n’ai jamais perçu qu’avant Robert Badinter et l’obligation faite à la gauche de sanctifier l’abolition, socialisme et peine de mort étaient forcément contradictoires. On aurait pu le souhaiter au nom de l’humanisme généreux dont cette famille politique s’estimait propriétaire mais rien ne le garantissait, ni que la contradiction soit préjudiciable à qui aurait manifesté une ambition politique prête à tout. Rien donc ne contraignait François Mitterrand à cette importante évolution, que lui-même. Le refus de la mort institutionnalisée d’autrui ne ressortit pas de l’idéologie mais des « tripes », de « la conscience profonde » qui n’a rien à voir avec le socialisme mais tout avec soi.

     

     

    medium_tonton.2.jpg"J'ai l'honneur,au nom du gouvernement de la République,de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort"

    Robert Badinter le 17 Septembre 1981

     

     

    D’autre part, je n’ai jamais cru aux vertus intangibles, jamais secouées par les événements, le poids des choses et la dureté de l’Histoire. Une morale, cela s’invente, se construit, se forge son histoire. Cela part souvent du pire pour découvrir, longtemps après parfois, les terres du meilleur. Je trouve plus riche une démarche qui erre puis retrouve son chemin que l’airain moral immuable, imperméable à ce qui bouge et vit autour de lui. J’ajoute qu’il y a infiniment plus de portée dans une arrivée qui a connu tous les affres d’un voyage et qui par conséquent sait en parler, en décrire les embûches et en glorifier l’aboutissement que dans un surplace incapable de voir plus loin que lui-même et confit dans son assurance immobile et autarcique. J’aime que François Mitterrand, sur beaucoup de plans et notamment celui de la peine de mort, n’ait pas été un être quiet et exemplaire de toute éternité mais qu’il ait proposé aux Français, en même temps que porté en soi, une intelligence et une sensibilité en mouvement, une histoire. La nôtre sans doute aussi, accordée à beaucoup de nos nuances et variations.

    Au fond, François Mitterrand n’a pas cessé d’effectuer des voyages intimes. Si sa fin a pactisé avec son origine, il s’est, entre-temps, quitté, rejoint, il a rompu avec lui-même mais a gardé des fidélités essentielles. Son passé, il n’a pas cherché à l’oublier mais à le dépasser. Quel dommage qu’on ne l’ait pas interrogé sur ce qu’il avait été et ce qu’il était devenu ! Il aurait été éblouissant. Rien de son destin multiple, de son être riche et ambigu ne lui était étranger.

    Il aurait eu réponse à tout.

    Philippe Bilger pour son blog « justice au singulier »

  • ENTENDU ICI ET ICI

     

    Raler contre les actionnaires, c’est trop facile. C’est quand même eux qui mettent leurs billes dans l’affaire, faudrait pas l’oublier, ça, hein. On leur doit au minimum le respect. Et puis si tu le rémunères pas, l’actionnaire, ben y va voir ailleurs, moi je dis. Et je ferais pareil à sa place, pas toi ? Et pis y veulent quoi, ces syndicalistes : le communisme, c’est ça ?

    Pôle-Emploi vient d’annoncer… 1800 suppressions d’emplois ! Voilà une bonne nouvelle. Ça coûte bonbon aux contribuables, et il faut bien reconnaître que les chômeurs sont souvent des feignasses, qui bossent au noir à côté, et qu’on ne pourra pas les entretenir indéfiniment ! Ça va même sûrement les encourager à chercher du boulot pour de vrai, moi je dis, au lieu d’aller mendigoter et attendre que l’État-providence fasse tout pour eux. Tant que tu bosses, au moins, t’as ta fierté, et on peut rien se reprocher. C’est vrai, quoi, on pouvait peut-être se permettre ça avant, mais c’est fini maintenant. Ils voudraient quoi, tous ces assistés ? Que Standard & Poors nous enlève notre AAA ? Ah ah ah ! J’te dis pas la cata, ça ferait flamber la dette, et au final on serait obligé de faire comme en Angleterre, supprimer des millions de fonctionnaires, mettre la retraite à 70 ans et supprimer la Sécu. C’est ça qu’on veut ? Nan, on n’a pas le choix, moi je dis.

    Tiens, y’en a même qui ralent contre la façon que Sarko il reçoit le président chinois !  M’enfin, y sont fous, ou quoi ? T’as vu tous les contrats qui ont été signés ? Airbus, Total, Areva… La fine fleur de l’industrie française ! Y voient pas tous les emplois que ça crée ? C’est bien beau de raler contre Sarko, mais il faut voir ce qu’il y a derrière ! D’ailleurs c’est un malin, t’as vu comment il a eu les syndicalistes et ces abrutis de manifestants ? On peut dire du mal de Sarko, mais faut reconnaître qu’il se démène pour la France. Et c’est pas un idiot, tout ce qu’il fait, il l’a pensé ! Et puis entre nous, tu crois qu’avec Ségolène ça aurait été mieux ? Ah ah ah !

    Dilem

    Quoi, les droits de l’homme, le prix Nobel en prison ? Non mais réfléchis 5 minutes : qu’est-ce que t’en as à faire d’un niakwé en taule dans son pays ? S’il avait bossé, comme les autres, ça ne lui serait pas arrivé ! Pass'que que c’est pas des feignasses, les Chinetoques, faudrait pas croire, on ferait bien d’en prendre de la graine chez nous.  Et puis les chinois, vaut mieux les avoir comme potes, bientôt c’est eux qui commanderont, et plus les Amerloques. Voilà où ça va les mener, leur sécu et leur social. C’est Bush qu’avait raison, au fond. Moi je dis, il faut supprimer le code du travail, chacun bosse comme y veut. Ma retraite, je me la ferai moi-même, les autres, qu’ils se débrouillent! Si je veux bosser 80 heures par semaine jusqu’à 80 ans pour payer un écran plat à mes gosses, j’ai droit de le faire, non ?

    Toute façon, c’qui nous faut, c’est moins de règlements, moins d’impôts, moins de charges, c’est pas compliqué à comprendre, pourtant. Tu te crèves  pour toi et ta famille, et il faudrait donner le pognon que t’as gagné aux impôts, pour en faire cadeau à des feignasses qu’en foutent pas une et qu’attendent que ça leur tombe tout rôti dans le bec ! Sans compter les étrangers qui viennent chez nous pour la sécu et les allocs et y construire des mosquées…  Va pas chercher plus loin, pourquoi tu crois qu’Obama a été battu ? Sarko c’est pas un fou, il a bien compris, et il ne fera pas la même chose en France. Et si y sont pas contents, les gauchistes n’ont qu’à aller à Cuba ou en Corée du Nord voir si c’est mieux, moi je dis.

    Merci de votre attention. Je viens de passer un quart d’heure dans la peau d’un gros con libéral. Toute ressemblance avec des conversations existantes ou ayant existé ne serait pas totalement fortuite ni involontaire. Cet exercice est intéressant, et pas difficile du tout, tant l’argumentation est familière car omniprésente, que ce soit dans l’entourage ou dans les médias. C’est incroyablement confortable et reposant pour l’esprit. Au lieu de se ronger les sangs à trouver des moyens de combattre l’injustice, il suffit au contraire de l’admettre et de la justifier. Je vais peut-être me convertir, tiens…

  • LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES

          Ne pas se réjouir des contrats en dizaines de milliards signés, ou à signer, dans le cadre de la visite du président chinois Hu Jintao en France serait grotesque.

     On ne peut pas en dire autant des droits de l'homme, Paris ne reprochera pas leurs turpitudes, et leurs crimes, aux signataires de chèques établis en chiffres astronomiques. Et tant pis pour le prix Nobel de la paix Liu Xiaobao qui croupit en prison...

    Samedi à 11 heures à Carros 
    Amnesty International est à l’origine du rassemblement prévu samedi, de 11 heures à midi à l’angle des rues l’Eusières et l’Aspre. Le président chinois a en effet manifesté le souhait de visiter le site de Schneider Electric implanté sur la rive Ouest du Var.

  • AIDE SOCIALE VERSION UMP

    L'ASSEMBLÉE NATIONALE ÉGRATIGNE LE

    L’Assemblée nationale pourrait restreindre l’accès aux soins pour les sans-papiers.
    Portée par le député UMP marseillais Dominique Tian et ses collègues du collectif Droite populaire, une série d’amendements vise à restreindre le dispositif de l’Aide médicale d’État (AME).

    L’examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale a permis au gouvernement, la semaine dernière, de s’attaquer à l’accès des étrangers à la couverture maladie universelle (CMU). La deuxième phase de l’offensive est pour ce matin à l’Assemblée nationale. Portée par le député UMP marseillais Dominique Tian et ses collègues du collectif Droite populaire, une série d’amendements vise à restreindre le dispositif de l’Aide médicale d’État (AME).

    Destinée aux sans-papiers, l’AME offre une couverture médicale gratuite aux étrangers en situation irrégulière, à condition que leurs ressources ne dépassent pas 634 euros mensuels. Quelque 215 000 ressortissants en ont bénéficié en 2009, pour un coût estimé à 540 millions d’euros.

    L’augmentation de ce budget de 13% en un an a fait réagir Roselyne Bachelot. En évoquant une participation de « 15 à 30 euros », la ministre de la Santé a soulevé un violent vent de fronde dans une trentaine d’associations humanitaires qui dénoncent une « stigmatisation de l’étranger » et craignent que certains renoncent aux soins.

    Risquant de propager des maladies infectieuses telles que la tuberculose, en net regain en France. Des arguments que réfute Dominique Tian, choqué par les « dérives et abus » d’un système unique au monde. Mais nécessaire aux yeux de la socialiste Samia Ghali, sénatrice et maire dans les quartiers Nord de Marseille. Qui met en avant la prévention.

    Dominique Tian, député UMP, commission des Affaires sociales : « Ce système dérape totalement »

    - Quelles dérives dénoncez-vous dans le dispositif de l’aide médicale d’État ?
    D.T. :
    « Sur les contrôles effectués en 2009 dans 106 caisses primaires d’assurance maladie sur 5% des bénéficiaires de l’AME, il est montré que 50% des dossiers sont faux. Une étude de l’Onu met en avant des trafics organisés, indiquant que 20 à 25% du Subutex (substitut à l’héroïne, ndlr) distribué via l’AME, part vers des marchés illicites. Ce système dérape au niveau des dépenses et des conditions d’utilisation. Aujourd’hui, un titulaire de l’AME se trouve paradoxalement avec plus de droits qu’un Français ou un étranger en situation régulière qui travaille et cotise. 

    Samia Ghali, sénatrice PS, commission des Affaires sociales : « Il faut un minimum d’humanité »

    - Comment réagissez-vous à la bataille parlementaire qui s’annonce sur l’AME ?
    S.G. :
    C’est une bataille supplémentaire, après celle des retraites, qui montre que nous ne vivons pas tous dans le même monde. Certains malades ne vont déjà plus se soigner dans nos quartiers parce qu’ils ne peuvent pas assumer les dépassements d’honoraires. Ces nouvelles mesures envisagées par l’UMP ne vont qu’ajouter de la misère à la misère. Et coûter plus cher, comme c’est le cas quand on va se faire soigner parce qu’on a attendu trop longtemps et que la maladie s’est aggravée.

    - Les députés UMP visent surtout les personnes en situation irrégulière…

    S.G. : Certains sont ici depuis parfois plus de vingt ans et vivent dans des caravanes. Pour les aider, eux et leurs enfants, on utilise le système D. Ces mesures ne vont qu’ajouter à leur peur de se faire attraper et reconduire à la frontière. Ils n’iront plus se faire soigner. Vaut-il mieux chercher à les surveiller ou les laisser circuler avec des maladies infectieuses gravescomme la tuberculose? Qu’ils ne pourront pas forcément soigner dans leur pays d’origine par manque de moyens. Il faut avoir un peu une vision du monde autre que politicienne et faire preuve d’un minimum d’humanité.

    - Les dérives dénoncées par Dominique Tian ne seraient-elles que fantasmes ?
    S.G. : S’il y en a, il faut les combattre, bien entendu. Mais il y a un décalage avec la réalité. Que Dominique Tian vienne dans nos quartiers. C’est le tiers-monde et les gens ont besoin qu’on les aide, qu’on les soigne, qu’on leur donne à manger. Il faut arrêter avec les trafics ou avec ceux qui profiteraient du système pour faire de la chirurgie esthétique. C’est infime par rapport à la dureté du quotidien que vivent les habitants. »