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Editori@l - Page 17

  • ET LE RIRE BORDEL !

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    Avez-vous remarqué que les Français rient de plus en plus ? Les spectacles d'humoristes font salle comble (Gad Elmaleh à Antibes ), à la télé c'est souvent le règne de la déconne sur les plateaux. Même dans les conversations privées, on blague plus volontiers qu'il y a une trentaine d'années : comme si tout était devenu plus léger, plus marrant, plus dérisoire ... A moins que le rire soit une fuite, un signe de dépression pour société en crise.

    Quelques exemples m'ont frappé ces derniers jours . Il y a d'abord eu cette conseillère municipale UMP qui s'est amusée sur sa page Facebook à détourner l'ancienne publicité Banania en un "Y'a bon Taubira". La plaisanterie est évidemment détestable, mais notez bien que beaucoup de rires ont, en leur fond, quelque chose de méchant, de vicieux. Ce qui a retenu mon attention, ce n'est pas tant l'allusion raciste que la façon dont la dame l'a justifiée : pour elle, c'était uniquement pour rire. A la limite, l'élue se déclare innocente, ingénue, presque victime des rabat-joie : que peut-on reprocher à quelqu'un qui veut simplement rire ? On voit bien là toute la perversité du rire. Quand j'étais enfant , je voyais des camaradesz écoliers en tabasser d'autres, mais impossible de s'indigner, de condamner, puisque la réponse était imperturbablement la même : c'est pas méchant, c'est juste pour rire ! A vous dégoûter à tout jamais de la rigolade ...

    J'ai vu une photo dans le journal L'UNION l'Ardennais ce week-end, autre action rigolote, volontaire celle-là, mais également portée par le net (qui est devenu aujourd'hui le principal vecteur de la connerie) : une banderole sur l'échafaudage de la basilique de St Quentin (02)  avec l'inscription "Allelujah bordel" (on mesure très vite la finesse de la plaisanterie). C'est en fait un défi, en vue de l'émission de Laurent Ruquier "On n'demande qu'à en rire" (en l'occurrence, une demande pas très exigeante, mais n'est-il pas vrai que, généralement, on rit d'un rien ?). Je ne suis pas croyant , je pratique volontiers l'ironie, parfois cruelle, mais je crois qu'il y a des endroits pour ça, en ce qui me concerne l'espace d'expression personnelle qu'est ce blog. Pour le reste, je crois qu'il faut respecter les lois, les lieux et les convictions d'autrui.

    Plus j'avance dans la vie, plus je me méfie du rire, des rigolos et des rigoleurs. En politique, pour retourner l'objection la plus argumentée et la plus sérieuse, il suffit d'un rire. Le rire, c'est la facilité des faibles, du moins dans l'espace public. A vrai dire, le rire me fait plus peur que rire. Je ne vois qu'un rire à préserver : dans le domaine strictement privé, entre camarade , quand on se tape des délires, des fous rires, comme hier soir devant un verre de beaujolais et un plateau de charcuterie . C'est le seul rire sain, jouissif et gratuit.

  • BETE ET MECHANT

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    La France entière se réjouit par , le retour de ses otages. C'est une rare occasion d'unanimité nationale : quatre vies ont été sauvées. Ce n'est pas beaucoup, quatre vies ? Si, c'est énorme, c'est irremplaçable.  Voilà pourquoi nous sommes heureux. L'événement n'est pas de politique partisane et n'aura d'ailleurs aucune conséquence électorale. C'est donc un moment de pur contentement, dans un monde où tout va mal , c'est peut-être ainsi depuis la Préhistoire !.

    Sauf que je vais un peu vite en besogne : la France entière se réjouit ? Non, il y en a une qui fait grise mine, qui n'est pas à la fête, qui a besoin de douter et de rabaisser l'impact de ces retrouvailles : c'est le prophète de malheur, l'ange noir, Marine Le Pen. Loin d'éprouver de la joie, c'est un autre sentiment qui la traverse : le "malaise", confesse-t-elle. Et pourquoi donc ? Parce qu'elle n'y croit pas ... (mais en quoi et en qui croit cette femme, nihiliste au fond d'elle-même ?) Elle est pire que saint Thomas : voir ne lui suffit pas. Au contraire, c'est ce qui attise sa méfiance : les attitudes, les silences, les vêtements, les barbes des otages, tout ça lui paraît suspect.

    Marine Le Pen est troublée, comme tous ceux qui remuent la vase de leur marécage intérieur. Elle se range derrière de fausses évidences, de trompeurs constats. Pour sous-entendre quoi ? Que la vérité serait ailleurs, que les images nous mentent (le thème du mensonge national, déjà présent dans la rhétorique pétainiste). Ce que cherche cette femme manipulatrice, c'est de miner la confiance des Français à l'égard des gouvernants, des institutions. Son travail de sa(lo)pe est permanent, sans exception, y compris et surtout dans ce genre de circonstances exceptionnelles, lorsque tous les Français peuvent se retrouver . Ca, Le Pen déteste, car elle se nourrit des souffrances et des divisions de la France : un instant d'unité nationale, elle ne supporte pas, elle s'efforce de l'ébrécher avec ses petites dents de rongeur, d'introduire son poison, son venin. Elle a besoin que la France aille mal pour que son commerce électoral se porte bien. Le bonheur des autres l'afflige. Cette femme est un serpent et un rat (pardon pour ces animaux, qui ne méritent pas une telle comparaison).

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    A vrai dire, la philosophie profonde de Marine Le Pen, ce n'est pas d'abord le nationalisme : c'est le révisionnisme. De même que son père réécrivait à sa façon l'histoire de la Seconde guerre mondiale (dans laquelle les chambres à gaz devenaient un "détail" à l'existence incertaine), de même la fille réinterprète l'actualité qui se déroule sous nos yeux, procédant de manière identique : le doute, le soupçon, les fausses bonnes questions. Aucune réflexion chez ces gens-là : un cerveau de bulot qui en reste aux apparences, à l'anecdote, à ces fameux "détails" qui, du père à la fille, les obsèdent tant. Drôle de barbes ? Et cette tête penchée ? Pourquoi se taisent-ils ? D'où vient ce foulard ? Les uns ont l'air à l'aise, d'autres embarrassés, bizarre, bizarre, comme c'est bizarre ... Voilà le détestable et tortueux mode de pensée des Le Pen. Tous les révisionnistes procèdent ainsi, on l'a vu à propos des attentats du 11 septembre 2001.

    Des bulots oui, aussi idiots que ces tristes coquillages, mais des bulots pervers, qui savent ce qu'ils font, et qui font semblant, qui jouent la surprise, la naïveté, la fausse intelligence de celui qui se pose des questions à la con, tout en sachant fort bien les réponses. Quand Marine Le Pen suppose qu'on nous cache quelque chose dans la libération des otages, c'est elle en réalité qui dissimule, et qui l'avoue : "Je n'irai pas jusqu'à faire des théories, je ne serai pas dans mon rôle". C'est que ce genre de bulot est non seulement idiot et pervers abruti, mais aussi lâche. Le Pen n'a même pas le courage de dire ce qu'elle pense : que des otages se sont convertis à l'Islam, qu'on aurait peut-être mieux fait de les laisser là où ils étaient, que le gouvernement les a libérés avec l'argent des contribuables.

    Si elle ne se dévoile pas, c'est parce que sa pensée est fausse, mensongère, qu'elle le sait. Son objectif n'est pas la vérité, encore moins la compassion, la générosité. Non, ce qu'elle veut, c'est des voix aux prochaines élections. Et pour cela, il lui faut flatter ce qu'il y a de plus bas dans la nature humaine : l'indifférence envers tout ce qui ne nous concerne pas directement, tout ce qui ne règle pas nos problèmes quotidiens ni ne satisfait nos intérêts personnels. Le message subliminal de Marine Le Pen, c'est que des otages loin de chez nous, elle s'en fout ! Et elle dit aux Français, qu'elle prend à témoin : vous avez raison de vous en foutre, ne vous gênez pas, pensez à vous, rien qu'à vous ... et à moi, qui suis comme vous, en votant pour moi la prochaine fois. Est-ce que ça marche ? Hélas oui, auprès d'un certain nombre de nos concitoyens, dans un mélange de faiblesse, de bêtise et de méchanceté. Tirer les gens vers le bas est toujours plus facile, plus payant que les tirer vers le haut. Mais il ne faut pas non plus désespérer de la nature humaine : la majorité des Français sont heureusement hostiles au Front national.

    Lutter contre le révisionnisme est difficile : l'honnêteté a du mal à vaincre la malhonnêteté. Pourtant, il ne faut pas céder. Les otages français ont souffert de leurs conditions de détention, de sa très longue durée ; ils ont été marqués par leurs ravisseurs, qui les ont soumis à des contraintes. Comment s'étonner de ce que leurs comportements ne soient pas ceux d'hommes ordinaires ? Les petites remarques salopes de Marine Le Pen sont d'une indécence totale. Je suis persuadé qu'au retour des déportés de camps de concentration, son père avec son esprit mal intentionné et vicieux a eu à l'époque des remarques similaires. Quant au débat sur la rançon, il est lui aussi d'une indécence totale : l'essentiel, c'est que les otages soient libérés, à prix d'argent ou non. Le gouvernement soutient qu'aucune somme n'a été versé : au nom de quoi devrais-je en douter ?


    L' extrême droite française n'a jamais eu de  grandeur d'âme, de rigueur d'esprit , ou artistiques  même si certains reconnaissent en Maurice Barrès, Charles Maurras, Drieu La Rochelle des qualités littéraires . La violence de leurs idées, condamnable , m'interdit  de reconnaître leur talent et leur cohérence. Depuis la trahison de Vichy et le terrorisme de l'OAS, l'extrême droite a été complètement discréditée en matière de pensée. Celle d'aujourd'hui, représentée par la famille Le Pen, est d'une indigence intellectuelle et d'une bassesse morale consternantes, entraînant une partie de l'opinion  dans leur dépravation. Tout homme de coeur et d'honneur, toute personne pour qui la dignité et l'honnêteté ont un sens ne peuvent pas voter Front national, s'interdisent d'adhérer aux insinuations et aux provocations de Marine Le Pen, tant cette femme est infecte, dans sa psychologie et son idéologie qui ont été jusqu'aux attaques de leur militante ardennaise envers Christiane Taubira . 

     

  • CHANGER DE CAP

    On ne va pas se mentir : la gauche traverse une passe très difficile. La popularité du président est au plus bas, le gouvernement n'est pas toujours uni, la majorité parlementaire est traversée de soubresauts, le parti socialiste fait parfois cavalier seul, une partie de la gauche est mécontente, les médias sont critiques, les lycéens descendent dans la rue et la Bretagne se révolte. Dans ces conditions, les élections municipales s'annoncent périlleuses.

    Quand on est comme moi de gauche depuis toujours et adhérent du parti socialiste depuis 36 ans, on fait quoi, on réagit comment ? C'est très simple : on reste fidèle à ses convictions, on demeure cohérent avec ses choix, on soutient plus que jamais le président, le Premier ministre, le gouvernement et sa politique. Il y aurait quelque chose d'inconvenant, d'indécent à virer de bord, à prendre ses distances, à se montrer critique. Au contraire, la valeur d'un militant est comme celle d'un marin : c'est lorsque se lève la tempête qu'on mesure la persévérance, le courage et la force de caractère des individus. Quand tout va bien, il n'y a aucun mérite à soutenir un gouvernement. Et puis, s'éloigner, critiquer, même pour de bonnes raisons, ne feraient qu'aggraver la situation de la gauche et du pouvoir, ce dont nous n'avons évidemment pas besoin.

    Il faut croire que tout socialiste ne pense pas comme moi, puisque la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, animatrice de l'un des courants de l'aile gauche du PS, s'est exprimée publiquement  pour demander "un changement de cap et d'équipe"  et , un "Grenelle des forces de gauche" afin de "recréer une majorité" qui inclurait le Front de gauche. En bon soldat, je vais répondre point par point à ce franc-tireur qui, en réalité, canarde son propre camp :

    1- "Changer de cap" ?  c'est-à-dire, ne jouons pas sur les mots, changer de politique,  Mais j'ai une explication à la demande de Marie-Noëlle lienemann :  je crois que ma camarade n'était déjà pas d'accord avec le cap pris par le parti dans le cadre de la candidature de François Hollande. Elle suggère au gouvernement de "changer de cap" : pour simplifier les choses, je lui suggère de changer de parti.

    2- "Changer d'équipe" ? C'est-à-dire, là aussi soyons clairs, procéder à un remaniement ministériel. A cinq mois des élections municipales ? Ce serait une aberration, une pure folie, une imprudence majeure. D'ailleurs, dans l'histoire de la Ve République, on ne l'a jamais vu faire. Après une élection intermédiaire, oui, pourquoi pas : c'est alors le suffrage universel qui commande. Mais avant, non, surtout pas. Marie-Noëlle se laisse impressionner par les sondages et les mécontentements de rue ? Pas moi. Ou alors, j'ai une autre explication à son extravagante proposition : cette nouvelle équipe qu'elle appelle de ses voeux, ne songerait-elle pas à en faire partie ? Ok, il y a de la malice dans mon hypothèse. Mais ce ne serait pas non plus la première fois qu'on verrait ce genre d'intention.

    3- Un "Grenelle des forces de gauche" ?  A chaque fois qu'un politique n'a rien à dire, il nous sort le coup du Grenelle de quelque chose. Les accords de Grenelle, c'était en mai 68 des négociations entre le gouvernement, les syndicats et les patrons : je ne vois pas le rapport avec aujourd'hui un rapprochement des partis de gauche ! Lienemann, par une analogie inappropriée, est complètement à côté de la plaque. Elle souhaite que la majorité s'ouvre au Front de gauche, à travers "un nouveau pacte". C'est bien gentil, mais la sénatrice a-t-elle écouté, depuis des mois et des mois, les propos de Jean-Luc Mélenchon, qui pense et dit pis que pendre de la politique du gouvernement ? Alors, un peu de sérieux avant de dire n'importe quoi ...

     Il faut tenir bon,  et se projeter dans l'avenir. Plus que jamais, être socialiste et fidèle à ses engagements. Pour le reste, c'est le peuple qui jugera .

    Pour les prochaines municipales  je ne  soutiendrai pas  une liste , dont de possibles éligibles  tiendraient publiquement de tels propos . 

  • HONTE POUR LES ARDENNES

     Les insupportables déclarations de la candidate du FN à Rethel ,Terre de mes parents ont profondément choqué tous les démocrates.

    La garde des sceaux Christiane Taubira, le 11 octobre à Aix-en-Provence. 

    Les propos et caricatures ignobles livrés en public (repris sur le réseau internet) à l’initiative de la candidate Front national à Rethel concernant la Ministre de la Justice ne doivent pas rester sans réplique de la part des Pouvoirs publics. En comparant Madame Christiane TAUBIRA à un primate, la militante locale du parti d’extrême-droite a ouvertement propagé des idées racistes.

    Le débat politique français ne peut être gangréné régulièrement par des coups d’éclat abjects comme ceux auxquels nous venons d’assister. Porteur des idées du capitalisme le plus dur, destructrices pour le modèle social de notre pays, le Front national est également un parti ouvertement raciste. C’est sans mansuétude qu’il convient de réagir si nous voulons préserver la démocratie et les valeurs républicaines de la France .

    Ces faits tombent sous le coup de la loi qui condamne toute incitation à la haine raciale.

    S’appuyant sur une médiatisation excessive, les déclarations du Front national souhaitant montrer qu’il a changé, ne sont, à l’évidence, que de façade. Au sein même de la formation d’extrême-droite les idées de haine, de racisme et d’exclusion restent profondément ancrées.

     

    Cette personne connaît comme nous tous (...) la pensée mortifère et meurtrière de ce parti, le Front national", a réagi samedi Christiane Taubira, selon des propos diffusés par France Bleu. "Cette militante, qui a des responsabilités puisqu'elle était tête de file, le sait. Simplement, elle n'a pas compris que sa direction a dit qu'il faut faire semblant", ajoute Christiane Taubira, en référence aux efforts affichés de "dédiabolisation" du FN. Pour la ministre, le "contenu de cette pensée mortifère et meurtrière", "c'est les Noirs dans les branches des arbres, les Arabes à la mer, les homosexuels dans la Seine, les Juifs au four et ainsi de suite".

     

    La Fédération du Parti Socialiste des Ardennes par condamne les propos tenus par la candidate FN ...

       

     

  • FATIGUANT

    François Hollande  ne peut plus rien dire sans avoir à supporter les critiques de cette gauche de la gauche qui ne représente qu'elle même .

    La gauche de la gauche a forcément raison elle diabolise tous ceux qui ne sont pas d'accord avec elle. C'est un peu facile, je sais, mais elle n'existe que par par les réseaux sociaux. Elle a oublié la démocratie mais ce n'est pas grave. Un tweet est tellement plus important que ce que tous les membres du gouvernement pourraient dire . La gauche de la gauche n'a qu'un rêve : la chute d'Hollande. Demain, elle ira surement manifester avec l'extrême droite pour exiger la démission du Président. Elle est mignonne cette gauche de la gauche  mais elle semble  n'avoir aucune connaissance des réalités politiques de ce pays  d'autant qu'elle est inaudible.

    Il est urgent de bouger, mes pauvres ! Il y a eu un fait divers, il faut qu'Hollande change sa politique de toute urgence, et nous écoute, nous la vraie gauche ! Celle qui est largement majoritaire auprès de moins de 10% des électeurs.
     
    Continuons le combat !  Au mois on sera tous d'accord dans Twitter. La démocratie avancera . Le progrès est en marche. Passons au stade suivant : retirons le droit de vote à ceux qui n'ont pas Twitter, aux pisse vinaigre qui se limitent à Facebook, ces sous citoyens qui méritent l'oubli.
     
    C'est vrai, quoi ! On a exigé que le Président autorise Léonarda à revenir et il autorise Léonarda à revenir.
     
     
  • LA DICTATURE DE L'EMOTION

    Je désapprouve  et condamne l'expulsion de Léonarda a différents titres : d'abord en tant qu'être humain ,en tant  que Français, l'image déplorable qui est donnée de mon pays, patrie des droits de l'homme, à ce qu'on dit. Ensuite en tant qu'homme de gauche, qui n'a pas voté François Hollande pour revoir les mauvaises manières de Nicolas Sarkozy. Enfin en tant que membre du parti socialiste, qui se préoccupe de la confusion au sein même de nos rangs, jusqu'au sommet de l'Etat, dans cette triste affaire.

    Ce que je déplore aussi dans cette affaire, comme dans celle de Lampedusa, c'est la dimension émotive et médiatique. On en reste trop aux images chocs et aux sentiments qu'elles provoquent immédiatement. Il n'y a plus aucune distance, aucune précaution, aucune réflexion : nous sommes dans le réflexe, d'ordre moral ou psychologique, beaucoup plus que dans le jugement politique. Or, ce qu'il faut, ce n'est pas s'attarder sur tel ou tel cas personnel, particulièrement spectaculaire, comme dans l'affaire Leonarda. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une pédagogie claire en matière de ce que doit être une politique d'immigration aujourd'hui.

    J'ai envie de dire : assez d'images, passons maintenant aux actes législatives ! Quant aux sentiments, qu'ils restent dans nos coeurs, dans la sphère privée : comme on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, on ne fait pas non plus de bonne politique, et même de politique tout court, avec des sentiments, quels qu'ils soient, mais avec de justes principes, qu'il revient à l'Etat de rappeler. Sinon, l'opinion publique est ballottée entre des émotions forcément contradictoires, éphémères, d'amour un jour, de haine le lendemain. Nous sommes saturés d'images et de paroles ; il nous faut au contraire une nouvelle législation sur l'immigration . 

  • INDIGNATION

     

    Je  tiens à faire part de mon indignation et de mon incompréhension après l’arrestation de la jeune Léonarda, collégienne d’à peine 15 ans, au  cours d'une sortie scolaire. La brutalité de la méthode justifie à elle seule la sanction du préfet qui a couvert cette opération, sans même attendre les résultats de l’enquête administrative demandée par le Premier ministre. De même, le retour en France de Léonarda et de sa famille, leur régularisation immédiate, nous paraissent indispensables.

    Mais au-delà de la légitime émotion que l’expulsion de cette famille, qui avait clairement fait la preuve de sa volonté d’intégration, suscite chez nos compatriotes, il est temps de s'interroger sur notre politique en matière d’immigration irrégulière.

    Pendant cinq ans, j'ai été aux côtés des associations, milité pour un assouplissement des critères de régularisation des sans papiers et l’abandon d’une politique du chiffre. L’abrogation du délit de solidarité, celle de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers ont incontestablement marqué une rupture avec le sarkozysme.

    Soyons clairs : expulser des enfants scolarisés était inacceptable hier, l'est tout autant aujourd'hui et le restera encore demain

  • OUI LE F.N EST UN PARTI D'EXTEME DROITE


    bijoutier nice fillon FN con Jean Roucas, TF1 humour, chronique, beaujolais
    Marine Le Pen a annoncé hier qu'elle poursuivrait en justice toute personne affirmant que le Front national est d'extrême droite. Je crois que les tribunaux vont devoir faire face à un surégime . Pour ma part, je donne à Le Pen et à ses sbires locaux l'occasion de mettre leur menace à exécution : oui, le FN est d'extrême droite, je l'affirme, je signe, je le proclame et je le répéterai durant toute la campagne des élections municipales. Non seulement je le dis, mais je le prouve :

    1- Dès sa création, en 1971, le FN fédère les différents courants de l'extrême droite française, monarchistes, catholiques traditionalistes, nationaux, nationalistes révolutionnaires (c'est-à-dire fascistes, à la Frappat ). Leurs références idéologiques et historiques sont la monarchie absolue, le régime de Vichy et l'Algérie française.

    2- Depuis et jusqu'à nos jours, malgré les inflexions et virages politiques, le fil conducteur du FN reste le même, ses valeurs sont celles qui fondent l'extrême droite : le rejet des étrangers, l'exaltation de la nation et l'appel à l'autorité. Rien ne change sous le soleil  de l'extrême droite.

    Aujourd'hui, est-ce que la récupération de certains thèmes de gauche, voire d'extrême gauche, change la nature du FN ? Non, lutter contre l'Europe libérale, dénoncer la mondialisation financière et se réclamer du peuple ne cessent pas de faire du Front national un parti d'extrême droite. Au contraire, c'est une confirmation ! Historiquement, l'extrême droite la plus radicale et la plus fanatique a toujours instrumentalisé des thèmes de gauche pour séduire, tromper, manipuler et se refaire une virginité auprès des masses : c'est le cas avec Hitler, Mussolini et Doriot.

    Quant à se prétendre ni de gauche, ni de droite, comme le fait Marine Le Pen, c'est à nouveau valider qu'on se situe bien à l'extrême droite. Car ce rejet du système bipolaire n'a rien à voir avec la position de Bayrou : le FN est tout sauf centriste ! En se plaçant en dehors et contre la gauche et la droite, le Front national veut seulement rappeler qu'il est en dehors de la République, rétif aux catégories de la démocratie parlementaire. En effet, le clivage droite-gauche structure depuis toujours la République française, sachant que chacun des deux camps a en son sein de nombreuses et parfois contradictoires sensibilités. Ni droite ni gauche, c'est le slogan des fascistes et des extrémistes des années 30 (voir le livre de l'historien Zeev Sternhell, qui porte ce titre).

    Marine Le Pen a beau se contorsionner tant qu'elle voudra, le FN n'appartient pas à la droite classique . Il n'est pas ailleurs (comme se voulait Michel Jobert) ou nulle part, mais bel et bien à l'extrême droite. Il est assez étrange qu'un parti qui prétend défendre l'identité nationale récuse et refoule sa propre identité politique, comme s'il avait honte de ce qu'il est, comme s'il n'osait pas se regarder en face. Et ce n'est pas une question de sémantique, de vocabulaire supposé péjoratif : l'extrême gauche s'est toujours assumée comme tel, avec fierté, en faisant un titre de gloire, un gage de pureté, d'authenticité. Pourquoi l'extrême droite n'assume-t-elle pas ce qu'elle est ? En tout cas, à Antibes , il faudra mettre les électeurs devant leurs responsabilités : voter Le Pen, c'est voter FN, c'est voter extrême droite.

  • UNE REFORME UTILE

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    En lisant Nice Matin d'hier je vois que , le maire d'Antibes Jean Léonetti s'est livré à une critique très serrée de la réforme des rythmes scolaires, en avançant trois arguments : elle est coûteuse, compliquée, contestée. Comme Michème Muratore -conseillière municipale PS je veux lui répondre, en présentant à mon tour des arguments que je crois rationnels, en reconnaissant que le maire d'Antibes a cependant en partie raison, mais en essayant de démontrer qu'il a au final tort. Ce débat autour des rythmes scolaires est d'autant plus important qu'il sera au coeur des prochaines élections municipales.

    Cette réforme est-elle coûteuse ? Oui, elle l'est, et je m'en réjouis, car c'est de l'avenir de nos enfants dont il est question. Tout investissement dans l'avenir et dans la formation est bon. Une réforme à coût nul, en quelque sorte gratuite, n'aurait strictement aucune valeur. Ce serait un gadget, une réformette. Je ne connais aucune réforme structurelle, un tant soit peu ambitieuse, qui n'exige un financement conséquent. Et puis, l'Etat a prévu cette dépense, en versant dès cette année une aide financière aux collectivités locales. Enfin, la politique est affaire de choix : c'est de la responsabilité des élus de dire où vont leur préférence, leur priorité. En certains domaines, sportifs, festifs, environnementaux, les financements importants ne soulèvent aucun problème. Pourquoi hésiterait-on lorsqu'il s'agit d'éducation ? Mais encore une fois, on ne peut pas tout financer, il faut faire des choix. Les miens, en tant que citoyen, vont à la réforme des rythmes scolaires.

    Cette réforme est-elle compliquée ? Oui, elle est compliquée, comme toute réforme d'envergure est compliquée. Changer les habitudes, les organisations, les contenus, c'est forcément compliqué. Et alors ? En quoi la difficulté serait-elle un obstacle à l'application d'une réforme ? La vie est compliquée, la politique est encore plus compliquée que la vie : ça n'empêche ni de vivre, ni de faire de la politique, ni de réformer la société. C'est compliqué parce que c'est un travail, ça exige des efforts. Je ne connais aucune réforme qui soit simple, facile. Ou alors, ce n'est pas une véritable réforme, c'est un simple aménagement. De plus, cette réforme, comme celle des 35 heures il y a quinze ans, n'est pas imposée autoritairement, avec des contenus et des horaires définis au préalable : elle mise sur la concertation entre tous les partenaires et bénéficiaires de la réforme, enseignants, parents, municipalités, associations. Faire travailler tout le monde ensemble, en faire surgir, dans chaque commune de France, un projet pédagogique, oui, c'est compliqué, mais c'est souhaitable et faisable, et quand on s'y attelle, c'est moins compliqué qu'on ne le croit.

    Cette réforme est-elle contestée ? Oui, par beaucoup de personnes, mais pas par tout le monde. On a connu le même phénomène avec les 35 heures : la critique était encore plus vive et massive. Et aujourd'hui ? Demandez à n'importe quel salarié s'il veut qu'on lui enlève ses RTT : aucun, absolument aucun ne vous dira oui. La droite a critiqué violemment les 35 heures ; elle a gouverné pendant dix ans, elle n'a pas touché aux 35 heures : CQFD. La réforme des rythmes scolaires, il en sera de même. Et c'est normal : nous vivons dans une société individualiste, où chacun se préoccupe légitimement de ses intérêts personnels. L'intérêt d'un enseignant, c'est de regrouper ses heures de cours ; l'intérêt d'un parent, c'est d'avoir tout le week-end et le mercredi entier pour ses enfants ; l'intérêt d'un maire, c'est de ne pas avoir de dépenses supplémentaires. Et l'intérêt des enfants ? Et la cohérence d'un parcours pédagogique ? Pendant longtemps, tout le monde convenait que la semaine scolaire de quatre jours était une folie. Elle serait aujourd'hui devenue une solution sage et idéale ? Un peu de sérieux et de cohérence, tout de même ... 
    Jean Léonetti a donc raison : coûteuse, compliquée, contestée, oui, la réforme des rythmes scolaires l'est. Et ça ne me dérange pas du tout. Ce sont même des critères d'ambition, d'exigence et d'intérêt général qui me satisfont, qui me rassurent sur l'ampleur et la valeur de cette réforme. Mais ce qui me fait fondamentalement la soutenir, c'est une quatrième question, qui n'a pas été soulevée dans la presse: cette réforme est-elle utile ? Oui, trois oui. Utile parce qu'elle a été demandée depuis longtemps ; utile parce qu'il est raisonnable d'étaler le temps de travail des élèves sur la semaine ; utile parce qu'elle ouvre à des activités périscolaires nécessaires à l'éveil et au développement de l'enfant. Dans quelques années, tout le monde sera d'accord avec ça, puisque déjà, une fois écartés les intérêts particuliers et corporatistes, tout le monde est d'accord avec ça. Même Jean Léonetti y viendra. Je l'attends.

  • LES BRICOLEURS DU DIMANCHE

    Travail du dimanche: "Les bricoleurs du dimanche", financés et encadrés par Leroy Merlin et Castorama

    Le HuffPost | Par Adrien Oster  

     
     

    VIE PROFESSIONNELLE - Un mouvement de salariés indépendant et spontané. C'est ainsi qu'apparaissent dans les médias les employés de Leroy Merlin et Castorama qui souhaitent continuer à travailler le dimanche. Un slogan accrocheur ("Yes week-end"), une identité visuelle aboutie, des porte-parole efficaces, des t-shirts, des banderoles, des affiches... vous y aurez difficilement échappé ces derniers jours alors que la polémique sur le travail dominical mobilise les plus hautes sphères de l'État.

    Créé en décembre 2012, le collectif "Les bricoleurs du dimanche" regroupe des salariés de Castorama et de Leroy-Merlin "pour mobiliser l’opinion publique et faire bouger le gouvernement". Dans les médias ou dans leurs magasins, ces salariés-militants multiplient les interventions pour dire tout le mal qu'ils pensent de l'interdiction du travail dominical.

    Cette communication est évidemment soutenue par les directions des deux enseignes. Mais au-delà du soutien moral, c'est une véritable assistance pratique et financière que les deux enseignes, main dans la main pour l'occasion, procurent à leurs salariés.

     

    travail dimanche
    Photo publiée le 9 décembre 2012 sur la page Facebook des "bricoleurs du dimanche"

    S'il se refuse à parler de media-training, Stéphane Attal, directeur associé de l'agence de communication Les Ateliers Corporate, admet sans détour avoir accompagné le collectif dans sa démarche. Un soutien dont n'ont d'ailleurs pas fait mystère certains salariés mobilisés.

    Mandatée et rétribuée par les directions de Leroy Merlin et Castorama, l'agence a ainsi pu encadrer les salariés pour "organiser leur communication". "Les salariés sont allés voir leurs directions en disant 'on veut porter le combat mais on ne sait pas comment faire, aidez-nous', raconte le communicant au HuffPost. Ensuite, ils ont trouvé eux-mêmes leur slogan, rédigent eux-mêmes leurs tracts et désignent leur représentants, nous ne faisons qu'ouvrir des portes. D'ailleurs, nous avons interdit les réunions aux directions".

    Ni manipulés, ni instrumentalisés, c'est également le message que tiendra à faire passer Gérald Fillon, employé chez Leroy Merlin et porte-parole du collectif... que Stéphane Attal nous passe au téléphone durant notre entretien.

    Des salariés engagés dans une démarche militante, dont la formation en communication est indirectement assurée par leur direction... l'approche est surprenante mais ne remet pas en cause l'honnêteté et la sincérité de l'engagement des salariés. "C'est une approche innovante" dans une situation où salariés et directions partagent le même objectif, avance Stéphane Attal.

    "Tout a été financé de A à Z par les patrons (...), c'est tout sauf spontané"

    Contacté par Le HuffPost, Sébastien (le prénom a été modifié) raconte la formation à laquelle il a participé. Sa version est somme toute assez différente de celle du communicant.

    "C'était en décembre 2012, juste après l'assignation de magasins Leroy Merlin et Castorama par Bricorama (condamné fin octobre pour non-respect du repos dominical, Bricorama avait attaqué les deux enseignes pour "distorsion manifeste de concurrence", ndlr). Le directeur de mon magasin est venu me voir pour me demander de participer à une formation, il m'a bien dit que je n'étais pas obligé. J'ai accepté. Là, on a été réuni dans une salle en plein centre de Paris, il y avait deux ou trois salariés de chaque magasins Leroy Merlin ou Castorama concernés par les fermetures, soit environ une centaine de personnes. En préambule, des responsables des deux enseignes ont fait une présentation en disant qu'il s'agissait de notre projet, puis ils nous ont laissé avec les consultants.

    On a commencé par un cours sur la communication de crise, ils nous ont notamment dit ce qu'ils voulaient éviter, les actions violentes par exemple. Ils nous ont aussi parlé des Pigeons (un mouvement d'entrepreneurs contre des réformes fiscales, ndlr), citant notamment en exemple leur présence sur les réseaux sociaux. L'après-midi, on a été divisé en sous-groupes pour travailler sur différents thèmes, comme les moyens d'actions à mettre en place, le nom du collectif, etc... En présentant notre travail aux consultants, certains ont eu l'impression que le débat était orienté et qu'ils nous menaient là où ils le voulaient. Ils ont d'ailleurs éliminé pas mal de nos idées et au final les moyens d'action que nous avons arrêtés ressemblaient beaucoup à ceux qu'ils nous avaient présentés le matin."

     

    La spontanéité, le mouvement des "Bricoleurs du dimanche" n'en a que l'apparence, selon le salarié de Leroy Merlin.

    "Nous avons participé à cette réunion sur notre temps de travail, la direction a remboursé nos frais de déplacement et un buffet nous attendait. De la même manière, quand nous avons manifesté entre Montparnasse et le ministère du travail, la direction a loué un bus, nous a fourni des sandwichs et on s'est servi dans les rayons pour préparer le défilé. Tout a été financé de A à Z par les patrons.

    La démarche répond à une réelle demande, mais c'est tout sauf un mouvement spontané. Il y avait auparavant très peu de liens entre les magasins mais là les directions ont pu donner l'impression qu'un mouvement puissant était parti de la base.

    Si je demande une augmentation de salaire, jamais mon patron ne m'autorisera à interpeller les clients dans l'enceinte du magasin. Même chose pour les syndicats, quand ils veulent protester, ils restent sous la pluie. Tout ça n'est pas très juste.

     

    Lundi 30 septembre, le gouvernement a choisi de temporiser sur le dossier explosif du travail le dimanche, confiant une mission de concertation à l'ancien président de La Poste, Jean-Paul Bailly, dont les conclusions sont attendues pour fin novembre.

    "Nous ne pouvons qu'exprimer notre désarroi face à l'incompréhension de notre gouvernement qui n'entend pas l'opinion publique", ont répondu "les bricoleurs du dimanche" sur leur page Facebook. "Faut-il se radicaliser, descendre dans la rue pour être considérés, entendus?? Malheureusement, nous avons l'impression de ne pas avoir le choix...", conclut le communiqué