Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

AZURCOM - Page 129

  • L'AMERIQUE AVEC OBAMA N'A PAS CHANGE

    Les assassinats ciblés

    Le 5 avril, Barack Obama a annoncé que les Etats-Unis cherchaient à tuer par bombardement ciblé un citoyen américain menant au Yémen le djihad contre son pays. Cette décision sans précédent ainsi que l’intensification des frappes au Pakistan lancées depuis des drones inquiètent un chroniqueur du New York Times.

    En un an, depuis qu’Obama est entré en fonctions, l’armée américaine a procédé à davantage de frappes effectuées par des drones que pendant les deux mandats de Bush. Le 5 avril, nous apprenions que le président avait dépassé son prédécesseur sur un deuxième point : il a autorisé l’assassinat d’un Américain, Anwar Al-Awlaki, l’imam radical qui a quitté la Virginie après le 11 septembre pour le Yémen, d’où il aurait téléguidé Nidal Malik Hasan, l’auteur de la fusillade du 5 novembre 2009 sur la base militaire de Fort Hood au Texas, ou encore Umar Farouk Abdulmutallab, le kamikaze nigérian qui a tenté le 25 décembre 2009 de faire sauter, avec des explosifs dissimulés dans ses sous-vêtements, un avion reliant Amsterdam à Detroit.

    Des étudiants en droit pourraient poser une ou deux questions à ce sujet. N’est-il pas contraire au droit international de tirer des missiles sur le Pakistan (en particulier au rythme actuel, c’est-à-dire en gros une fois par semaine), alors que ce pays n’a pas donné de feu vert officiel ? En tirant un missile sur Al-Awlaki au Yémen, un problème constitutionnel ne viendrait-il pas s’ajouter au problème de droit international – à savoir le fait d’exécuter un Américain sans avoir judiciairement établi sa culpabilité : cela ne revient-il pas à le priver des garanties d’une procédure régulière ?

    Je ne suis pas qualifié pour répondre à ces questions et, d’ailleurs, il importe peu de connaître les bonnes réponses. Le gouvernement Obama met tous ses avocats à pied d’œuvre pour nous convaincre que les réponses sont non et non, un peu comme l’équipe Bush avait dépêché John Yoo pour justifier sa politique de torture. Et ces réponses, quelle que soit leur pertinence juridique, seront acceptées tant que les Américains seront persuadés que la sécurité du monde de l’après-11 septembre l’exige. Alors, la question qu’il faut peut-être poser, c’est celle de savoir si les Américains devraient vraiment être convaincus de la nécessité d’assassiner des terroristes pour assurer la sécurité nationale.

    Il n’est pas possible de répondre à cette question avec certitude, mais il se trouve que, dans ce domaine, quelques chiffres pertinents et peu connus ont été rassemblés par Jenna Jordan, de l’université de Chicago. Elle a examiné 298 tentatives d’affaiblissement ou d’élimination de groupes terroristes par la “décapitation” – c’est-à-dire l’assassinat des hauts dirigeants –, sur une période allant de 1945 à 2004. Il ressort de son étude que la décapitation ne réduit pas l’espérance de vie des groupes ainsi décapités : elle aurait même plutôt l’effet inverse.

  • SOUCHON

    Maison Souchon, tripes et coeur d’artichaut

    index_02.jpgSouchon est (en)chanteur : la souche sort un album live aux vertus de madeleine de Proust. On est tous des Français de (la) souche.

    Alain Souchon avait déclaré à l’époque de son excellent album "Au ras des pâquerettes" (1999) qu’il allait probablement arrêter sa carrière, qu’il ne se voyait pas finir comme Ferré.

    Heureusement, il n’a pas arrêté. Il a même publié, avec "Ecoutez d’où ma peine vient", l’un des plus beaux disques français de l’année 2008 (avec Bashung, Sheller, Manset, Murat et Christophe). Au moins, il ne finira pas comme Voulzy, c’est déjà ça.

    Alors oui, Souchon est probablement un personnage faussement lunaire, agaçant par son côté « la vie serait tellement plus simple si on vivait au pays de Oui Oui ».  Souchon est aussi très probablement un très gros bosseur, même s’il joue sur le côté : « j’ai de la chance ». Qu’on soit passé aux 35 heures n’a rien changé à la qualité de son oeuvre, comme c’est bizarre.

    Sa musique correspond aux canons de la grande variété , celle que l’on croisait sur les ondes en 1985 : "L’Aziza", "Mistral Gagnant", "Ballade de Jim", "Nuit sauvage", "Quelque chose de Tennessee", "Tombé pour la France", etc. Qu’est-ce que signifie la grande variété aujourd’hui ? Souchon est toujours aux avant-postes sans se renier, sans nouveau concept à chaque apparition, sans demander à Doc Gynéco ou à Grand Corps Malade d’écrire ses textes. Et un type qui cite Robert Zimmerman (Cf « Les regrets ») fait-il encore vraiment partie de la variété ? Et il gueule sur ce live, et ça vibre, plus que chez Johnny !

    Ce double album est magnifique de bout en bout, Souchon est à son affaire, il déballe le tapis rouge pour son oeuvre exemplaire, il y met - avec ses musiciens - son coeur d’artichaut et ses tripes, et c’est peut-être cela qu’on appelle le bonheur.

    Message à Saez et Soan : Souchon est la preuve qu’il ne suffit pas d’être déprimé ou faussement déprimé pour écrire de superbes chansons, habitées, intelligentes, senties, écorchées ou torturées (bien plus qu’elles n’en ont l’air).

    Les fans ultras regretteront l’absence de « Ballade de Jim » ou de « Ultra moderne solitude », mais on ne va pas chipoter : Souchon a 66 ans, et basta !

  • JE REVIENS

    voiture_surcharge.jpg

    APRES UNE SEMAINE LOIN DE VOUS JE REVIENS AVEC QUELQUES  PETITS SOUVENIRS POUR MIEUX  DEBLOGUER

  • GERARD FILOCHE ET LES RETRAIRES

    Membre de la direction nationale du PS et signataire de cet appel « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites », je tiens à faire remarquer que le PS est représenté aussi par Liem Hoang Ngoc député européen, Marie Noëlle Lienemann, ancienne ministre du logement, Régis Juanico, député de la Loire et trésorier national du PS, Razzy Hammadi, Delphine Meyrargue, secrétaires nationaux du PS, et une trentaine d’élus, de syndicalistes qui sont aussi socialistes... Je rappelle que le Bureau National du PS s’est prononcé pour la défense de la retraite à 60 ans, j’ajouterais “à taux plein”, je dirais “pas un mois de plus, pas un sou de moins”. La France est largement assez riche pour payer nos retraites. Il n’y a pas un problème de déficit mais de recette. Le COR lui m ême a calculé qu’avec 0,37% de hausse des cotisations patronales et salariales par an, on pouvait financer nos retraites comme elles étaient avant les 6 contre réformes de la droite, avant celles de Balladur en 1993, de Juppé en 1995, contre l’Arcco et l’Agirc en 1996, celle de Fillon en 2003, de Bertrand en 2007 et celle qu’ils annoncent en 2010.

    Si l’espérance de vie s’est allongée c’est grâce à la retraite à 60 ans ! Entre 60 et 65, ce sont les plus belles années de la retraite, ce seraient les pires années au travail ! Faire travailler plus sur la vie, ce serait augmenter cruellement le chômage de masse, celui des jeunes notamment. Il faut travailler mieux, moins, pour travailler tous. Je suis très heureux de l’unité autour de cet appel et de cette campagne nationale, comme d’autres que nous avons déjà faites ensemble, avec 200 meetings d’ici l’été, que nous engageons unitairement ici.

     


  • LOW COST

    Comment font les compagnies aériennes pour offrir des prix très bas ? Elles font tourner les avions au maximum et réduisent tous leurs coûts a minima. En limite, parfois, avec la légalité.

    Un décollage à Gérone plutôt que Madrid, à Reus au lieu de Barcelone ; un supplément pour tout bagage en plus, comme pour monter le premier à bord car les sièges, qui sont un peu serrés, ne sont pas numérotés. Un sandwich ? Il faudra encore payer. Et ce sera sans doute du pain suédois car, dit-on, ça fait moins de miettes à nettoyer ! C'est, côté passager, le prix à payer pour voyager « pas cher » à bord de Ryanair. Les compagnies low cost ont toutes, pour stratégie, de réduire leurs coûts au maximum. Plusieurs pistes :

     Faire voler l'avion au maximum. C'est la première source d'économie des low cost. « Pas plus de vingt minutes au sol », explique Emmanuel Combe, professeur d'économie à l'université Paris I. Car « un avion au sol, c'est un coût ; un avion en l'air, c'est du profit ». Un avion low cost vole onze heures par jour. « Quand Air France fait quatre rotations, Ryanair en fait cinq. » Avantage : les avions sont à l'heure. « Une ponctualité qui a séduit beaucoup d'hommes d'affaires : ils composent 50 % de la clientèle d'easyJet. »

    Des taxes d'aéroports allégées. En optant pour des aéroports secondaires, les compagnies réduisent le montant des redevances aéroportuaires. La compagnie irlandaise Ryanair a renoncé à faire partir ses passagers de Roissy, au profit de Beauvais. « Ça lui permet d'afficher des prix 30 € moins cher qu'easyJet », illustre Emmanuel Combe. Ryanair touche, en plus, des aides : grosse pomme de discorde avec Air France. (Lire ci-dessous).

     Hôtesses et femmes de ménages. Les personnels navigants sont réduits au maximum. Et « les pilotes d'easyJet sont payés comme les pilotes d'Air France... mais ils volent 20 % de plus et ont donc un salaire horaire inférieur », indique l'économiste. Au final, les coûts salariaux représentent 13 % des coûts totaux de Ryanair, contre 30 % chez Air France (rapport Beigbeder, sur le modèle économique du low cost, 2007). Ce sont, par ailleurs, souvent les hôtesses qui sont chargées du nettoyage des avions entre deux vols. Qu'en pensent les syndicats ? Chez Ryanair, rien, car ils n'ont pas droit de cité.

     Une offre standard. Une flotte homogène, rien de mieux pour réduire les coûts d'entretien ou de formation. Ainsi, sur easyJet, on navigue essentiellement sur Airbus A319 ou 320, et avec Ryanair, principalement sur Boeing 737, et dans une seule classe. « Contrairement à ce que l'on croît, les compagnies low cost sont parmi les plus sûres : leurs avions sont les plus récents, car moins consommateurs de carburant. » Simplicité aussi des trajets : un avion va d'un point à un autre et revient à son point de départ systématiquement. Les personnels dorment ainsi toujours à leur « base », ça réduit les frais dits de « découchés ».

     Des coups marketing gratos. Voyager debout ? Ou payer pour aller au cabinet ? Michael O'Leary, le patron de la compagnie Ryanair est coutumier de ces annonces provocatrices. « En réalité, des gros coups de pub gratuits. Car ça fait immédiatement réagir les médias... », souligne le professeur Emmanuel Combe.

     Le tout Internet. Dans le low cost, le recours à Internet est systématique : ça permet d'éviter les intermédiaires. Pas de commission d'agence, pas d'agent commercial. Mais c'est là que l'économiste dit au consommateur : « Méfiance. Il faut vraiment savoir lire un contrat dans ses détails : poids des valises, changement de billet, assurance etc. Car ça grimpe très vite. Et puis, en fonction des périodes de réservations, tous les billets ne sont pas si bon marché que ça. Air France peut parfois être moins cher que Ryanair. »

     

  • VOLCAN SOCIAL

    Il y a aussi un volcan social dont personne ne parle !

     Vous aimez le nuage volcanique ? Vous allez aimé le volcan social.Soyez rassurés, c'est parti pour durer , et nul doute que l'internationale des médias va s'en donner à coeur joie. Quelle aubaine pour eux que cette éruption soudaine venue d'Islande. Il faut dire que les gentils passagers "pris en otage" par les méchants cheminots, à force ça fait un peu vieille série recyclée, ça lasse. Mais là, on a du tout nouveau, presque un cadeau divin puisqu'il vient du ciel. Quels beaux reportages pleins d'émotions sur des voyageurs en galère à SingapourSingapour ou à Roissy. On a beau être mondialisés, la nature nous rappelle quand même de temps qui est le patron. Eh oui, se déplacer massivement dans le monde entier à la vitesse de l'éclair, ce n'est peut-être pas aussi normal que cela.

    Tout cela à aussi un autre avantage non négligeable pour tous les faiseurs d'opinion, celui de ne plus avoir à parler du malaise social qui ne fait que croître. Ben oui, quoi ! il n'y a pas que la SNCF qui est en grève dans ce pays. Ce sont des dizaines d'entreprises qui depuis le début de l'année. Rarement dans ce pays il y aura eu autant de mobilisation dans des entreprises privées en dehors d'un grand conflit national. Pour s'en rendre compte, il suffit d'aller ici ou .

    Les raisons sont évidemment connues et multiples : crise économique, sentiment d'injustice face à la politique du gouvernement, développement de la précarité dans tous les domaines, impopularité du pouvoir. Et c'est dans ce contexte que le gouvernement décide de se lancer dans une réforme des retraites sans concertation. Réforme qui, tout le monde le sait bien, n'aura pour but que de plaire aux patrons du CAC 40.

    Je ne suis certes pas devin. Mais vu l'état de fusion colérique de la population, la coulée volcanique qui risque tôt ou tard de se déverser risque bien d'être sans précédent, d'autant plus que les années préélectorales sont propices aux revendication, et avec ce volcan là, il n'y aura pas que le trafic aérien qui sera perturbé. 

     

  • LA REFORME TERRITORIALE

    La réforme territoriale

     

     

     

       

    Marc Daunis - Sénateur-maire  socialiste de Valbonne Sophia-Antipolis (06)-

    La réforme n’est pas que politique ou administrative, elle est aussi sociale et humaine.

    La puissance publique assume un rôle fondamental dans notre société au travers de l’action de l’Etat et des collectivités territoriales.

    Emploi, logement, santé, défi écologique et social… son intervention s’est confirmée comme impérative pour contrer une logique strictement financière qui ne connait fondamentalement que la recherche du profit maximal et se moque de l’intérêt général.

    Il nous faut donc promouvoir un Etat garant de la solidarité dans et entre les territoires, un Etat stratège qui prépare l’avenir. Mais à ses côtés, pour remplir les missions d’égalité, de proximité, de garantie des services publics, de solidarité, les collectivités territoriales doivent être autonomes et responsables. La décentralisation, initiée par les socialistes il y a 25 ans, a fait ses preuves. Elle a convaincu une grande majorité de nos concitoyens en améliorant considérablement leur vie quotidienne et en contribuant amplement au développement de notre pays.

    Un acte III, une nouvelle étape, un renforcement de la décentralisation est souhaité. La réforme des collectivités locales est nécessaire ainsi que l’amélioration constante des services publics. Mais cela ne peut pas être le prétexte de manœuvres politiciennes ou d’une remise en cause de notre modèle républicain de société. Les réformes en cours n’ont pas un simple caractère politique ou administratif. Elles se doivent d’être avant tout humaines par leur impact sur la vie quotidienne de nos concitoyens !

    Prenons par exemple la suppression de la taxe professionnelle.

    Pour la méthode, l’annonce brutale de cette suppression par le président de la République, un soir à la télévision, a surpris les ministres du gouvernement eux-mêmes ! Et ne parlons même pas de la nécessité d’une concertation préalable avec les élus locaux, alors que la taxe professionnelle représente - ou plutôt représentait - une ressource fiscale non négligeable d’environ 29 milliards d’euros.

    Puis après un bricolage, à la hâte, de compensations partielles pour les collectivités territoriales, le même résultat est obtenu in fine : un « cadeau » accordé aux entreprises et une « punition » pour les ménages !

    Mais au-delà de la méthode, on voit surtout poindre les conséquences graves que peuvent avoir sur les ménages des réformes qui semblent, à première vue, lointaines et très institutionnelles.

    Jusque-là, la répartition de la charge des impôts locaux entre les ménages (49 %) et les entreprises (51%) était quasiment équilibrée. Après la réforme, les ménages assument près de 70 % des impôts locaux contre 30 % pour les entreprises.

    Dès lors, deux solutions seulement s’offrent aux collectivités territoriales pour compenser le manque à gagner : ou la qualité des services publics rendus à la population diminuera, faute de ressources suffisantes pour entretenir les infrastructures et payer les personnels ; ou le niveau des rentrées financières devra être maintenu et les impôts locaux augmentés pour les ménages qui, au final, règleront la facture !

    Nous ne pourrions plus échapper à cette triste réalité qui, malheureusement, nous frappe déjà : les plus vulnérables restent les premières victimes de la politique gouvernementale.

    L’Etat n’est en aucun cas « obligé » de sacrifier les services publics, seul bien et seule protection de ceux qui n’ont rien ou si peu.

    Permettez-moi ici de citer deux exemples chiffrés : L’argument financier pourrait être légitime au regard du déficit public actuel. Mais les mesures financières proposées sont avant tout la traduction de choix politiques. Le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, cher au gouvernement actuel, rapporte 500 millions d’euros à l’Etat. En parallèle, la baisse de la TVA sur la restauration coûte 3 milliards d’euros à l’Etat !

    Il s’agit donc bien d’un choix délibéré pris en faveur des entreprises au détriment des enseignants, personnels de santé, juges, etc.

    Autre exemple sur un argument financier qui ne tient pas : les élus locaux coûteraient trop chers. Sous couvert d’une démagogie intolérable et malsaine, on justifie la réforme des collectivités territoriales et la diminution du nombre d’élus de terrain. Or, n’oublions pas que les indemnités des élus locaux ne représentent, en moyenne, que 0,2 % des budgets des collectivités territoriales.

    La réforme territoriale dans sa version actuelle affaiblit la démocratie de proximité, pilier de notre système démocratique. Elle dissout encore davantage le lien de confiance difficilement maintenu entre les populations et les élus. La République et son modèle d’organisation ne sont pas qu’un héritage. La République est aussi une promesse, un espoir qu’il faut faire vivre. Oui bien sûr, il faut réformer, mais en allant au contraire plus en avant dans la décentralisation. Clarifier, simplifier et moderniser, ce n’est pas affaiblir la démocratie de proximité, c’est plutôt faire confiance aux élus locaux et donner aux populations des moyens supplémentaires pour s’exprimer.

    Alors osons la vraie modernité : celle de la concertation, celle de la proximité, de la solidarité et de l’égalité, celle du renfort de notre démocratie !

  • TOUT CE QUI EST PETIT NOUS ENNUIE

    Un si « petit » volcan...

    52089679.jpg

    Combien de temps encore ? La réponse ne concerne pas seulement les centaines de milliers de passagers bloqués dans le monde. C'est tout un mode de vie qui est perturbé par une « panne » géologique.  Les compagnies aériennes perdent environ 150 millions d'euros par jour ce n'est  pas négligeable. Il faut ajouter l'industrie du tourisme et les services liés. Et, moins spectaculaire mais essentiel : le fret aérien. Il n'assure que 3% du transport international en volume mais presque 50% en valeur. Dans une mondialisation travaillant à flux tendu, une pièce qui ne peut être acheminée à temps met la compétitivité d'une entreprise en péril.
     Inutile de spéculer sur le « coût » de cette éruption, de toute façon proportionnel à la durée de l'activité volcanique. Un coût total qui ne sera pas exclusivement économique. Les experts officiels assurent que ce gigantesque nuage de poussière n'aura pas de retombées climatiques. D'autres font des rapprochements historiques. Le réveil d'« Eyjaföll », qualifié de « petit volcan », précéderait toujours « Katla », un « gros » qui a laissé de cuisants souvenirs. Ses panaches de cendres seraient responsables des saisons folles et des maigres récoltes entre 1783 et 1788. Avec pour conséquence le renchérissement du pain (la base de l'alimentation à l'époque) : pour beaucoup d'historiens, une des causes indirectes de la Révolution française.
     Certes, nous ne sommes plus au XVIIIe siècle et nos sociétés sont autrement organisées. Mais reste la même impuissance face aux phénomènes naturels. L'Homme agit toujours comme s'il était le seul maître des événements, construit pres du littoral , coupe à blanc sans se soucier de l'érosion, construit dans les zones inondables... Jusqu'à la catastrophe qui, rarement, sert de leçon. Elle sera vite oubliée, la quête du profit contribuant à l'amnésie collective.
     Et voilà qu'un « petit volcan » islandais cloue à terre toute l'aviation civile ! Longtemps inimaginable ou, à la rigueur, seulement un cas d'école ! Mais aujourd'hui une réalité parfaitement gérée par Eurocontrol, organisme de surveillance indépendant dont est membre l'Union européenne. Au mépris de toutes les pressions économiques, le centre de Bruxelles a su imposer son gigantesque « principe de précaution » relayé par tous les Etats fermant leurs aéroports. Une louable efficacité à méditer par ces compagnies aériennes si avenantes dans leurs publicités et incapables d'informer leurs passagers. Enfin, que dire de ces voyagistes dont la seule hantise est de perdre de l'argent, convoquant leurs clients aux guichets d'enregistrement pour des vols annulés.

  • C'ETAIT LE 16 AVRIL 1860

    Le jour où les Niçois ont voté pour l'union avec la France

       
    Le jour où les Niçois ont voté pour l'union avec la France_1 La place Masséna et le pont Neuf vers 1865. DR

    Ces 15 et 16 avril 1860, il y a tout juste 150 ans, les Niçois votent pour ou contre l'union à la France... Le 16, ils sont plusieurs milliers devant le collège (l'actuel lycée Masséna) où les résultats sont proclamés. Des journées historiques que ces dimanche 15 et lundi 16 avril 1860.

    Un siècle et demi plus tard, l'événement continue de faire des vagues dans la baie des Anges. Une minorité d'irréductibles conteste toujours les résultats d'un référendum qui a plébiscité le rattachement. C'est assez dire que la « blessure » reste sensible dans des cercles niçois, il est vrai, restreints.

    Alors, peut-on aujourd'hui faire toute la lumière sur cette affaire ? Les Niçois sont-ils devenus Français à la faveur d'un trucage ? « S'il y a eu bourrage des urnes, aucune preuve n'a pu en être apportée », souligne l'historien Michel Botain (1).

    « Et puis, il faut se replacer dans le contexte de l'époque. Les femmes n'ont pas le droit de vote. Il n'y a pas d'isoloir (celui-ci n'apparaît en France qu'à la fin du XIXe siècle). Seuls des bulletins « oui » sont disponibles ».

    Spectaculaire retournement de l'opinion

    En dépit de ces réserves, pour l'historien, les Niçois ont bien voulu devenir Français et ont exprimé cette volonté massivement. Leur vote exprime cet enthousiasme. Ils n'ont pas été forcés. Pourtant, quelques semaines plus tôt, ils étaient majoritairement hostiles. D'un côté, le « parti français » mené par l'artiste-peintre et banquier Auguste Carlone. Un tiers de sympathisants. De l'autre, le « parti italien » autour du maire, François Malausséna, avec des conseillers de la cour d'appel tels Louis Lubonis et Eugène de Cessole. Un tiers de la population y adhère. Le 3e tiers, ce sont les « italianissimes » autour de Joseph Garibaldi, farouchement opposés à l'annexion. Soit 2/3 de la population contre le changement de souveraineté.

    Un mois plus tard, l'opinion est retournée ! Comment expliquer un revirement aussi soudain et spectaculaire ?

    « Par une intense campagne de séduction auprès des notables niçois. On promet à François Malausséna qu'il restera maire et on nomme Louis Lubonis gouverneur provisoire de la province de Nice etc. »

    Quant au clergé, avec Mgr Sola, évêque de Nice, il est pour la France. Turin est réputé anti-clérical tandis que Napoléon III est un défenseur de la papauté. Entre les deux, il n'y a pas à hésiter !

    Le ralliement des élites locales est décisif. Le peuple n'aura qu'à suivre. Il reste à neutraliser les « italianissimes » qui tiennent la rue. Ils seront pris de court par la rapidité du processus électoral. Leur chef, Garibaldi, est absent. Il a été opportunément envoyé guerroyer ailleurs en Italie.

    « Pour désarmer toute velléité d'opposition, il fallait que le vote soit massif. Le risque diplomatique est en effet considérable. Les Anglais, puissance dominante de l'époque, n'auraient pas accepté une union imposée par la force ».

    Des wagons d'or...

    Le vote est organisé par Pierre-Marie Pietri, envoyé extraordinaire de Napoléon. Il s'est installé à l'hôtel de France, sur le Paillon, où il reçoit les délégations de Niçois. Il promet de l'argent, des équipements (l'endiguement du Var, des routes pour les vallées du haut pays, le chemin de fer...). Bref, il pratique la diplomatie du chéquier.

    « La France est alors un pays riche et puissant. Les anciens disaient que Napoléon III était" arrivé avec des wagons d'or », raconte Michel Botain.

    Pas étonnant avec tout ça que les Niçois se soient rallié en masse.

    pfiammetti@nicematin.fr

    (1) Cet historien du droit anime un programme de recherche sur les anciens Etats de la Maison de Savoie.

  • FRANC-MACON

    Qui n'est pas franc-maçon ?

     





    La couverture de L'Express, paru cette semaine, me laisse une drole  impression . Le sujet est connu : le pouvoir politique des francs-maçons, en l'occurrence dans l'Aisne département que je connais un peu. J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour cette école de pensée dont je me sens proche , d'une obédience en particulier. Je pratique avec grand plaisir intellectuel les réunions maçonniques. C'est pourquoi je suis peiné de voir quelle image est donnée des frères dans ce dossier.

    D'abord, il y a cet étalage de noms, alors que les obédiences font de la discrétion, du refus de l'ostentation, des principes fort vertueux. Pour diffuser de telles listes, il faut que des maçons aient parlé, qu'ils aient désigné d'autres frères, ce qui est contraire à leur règle.

    Et puis, il y a malaise à constater que ces personnalités, grandes ou petites, sont pour la plupart des responsables politiques, généralement socialistes. A tel point qu'on en vient à se demander si les loges sont des écoles de sagesse ou de pouvoir. Où sont les personnalités du sport, de la culture, du monde associatif, du syndicalisme ?

    Enfin, mon malaise vient du constat que certaines personnes mentionnées se détestent cordialement, se déchirent même parfois politiquement. D'où une impression de trompe-l'oeil, de faux semblant. Le maçon le plus célèbre de l'Aisne, c'est Xavier Bertrand : comment peut-il se retrouver avec ses frères qui sont par ailleurs mes camarades ? Je ne préjuge pas des effets positifs du travail symbolique, mais j'ai du mal à croire en une fraternité des adversaires et à la sincèrité du ministre. C'est peut-être parce que je ne suis que profane pour l'instant.

    Ce qui est certain, c'est que dans le milieu qui est le mien, le fin du fin, le très chic, la distinction suprême, la grande originalité pourraient bien désormais de n'être pas franc-maçon, tant nombreux et banalisés sont ceux qui le deviennent.