Brice Hortefeux a été condamné, vendredi 4 juin, à 750 euros d’amende et 2 000 euros de dommages et intérêts pour injure raciale pour les propos qu’il a tenus lors d’une conversation en 2009 avec un militant UMP d’origine maghrébine.
Je ne suis pas du genre à demander la démission de qui que ce soit au moindre désaccord ou problème. Quand il s'agit d'un élu, la durée de son mandat doit être respectée. Et puis, personne n'est parfait ; il suffit de se corriger pour ne pas avoir à démissionner. Sauf quand les principes sont en cause. Dans l'affaire Hortefeux, c'est le cas.
Un ministre doit être exemplaire. Non pas politiquement, c'est impossible. Mais juridiquement, car c'est indispensable. Les citoyens attendent avec raison de la rectitude de la part de ceux qui nous gouvernent, je ne fais pas de morale,je me situe plutôt au niveau du droit, de la règle et de la loi.
Un ministre de l'Intérieur est chargé de faire respecter l'ordre, dont la Justice est l'un des principaux moyens. Se voir condamné pour injure raciale, c'est contrevenir à l'ordre qu'on est par ailleurs chargé de défendre, c'est entrer en contradiction avec sa mission. Dans une autre démocratie que la France, un ministre démissionnerait pour moins que ça.
Jospin avait imposé à son gouvernement une règle très claire : un ministre qui doit s'expliquer devant la Justice doit laisser son portefeuille le temps de l'instruction. DSK en a fait les frais, puis a été blanchi. Hortefeux a fait appel : qu'il démissionne jusqu'au verdict final. Ministre n'est pas un métier comme un autre : on n'y a pas droit à certaines erreurs.